Les rayons du soleil filtrant à travers la fenêtre caressaient doucement le visage d'Henry. Il fut tiré de son sommeil par leur chaleur sur sa peau. La première vision qu'il eut en ouvrant les yeux fut des plus idylliques, c'était Roselyn endormie près de lui. Elle était toujours assise, sa tête reposait contre le mur. Elle avait l'air tellement paisible, cela la rendait encore plus belle. Sa position ne devait pas être très commode, le shérif se redressa avec délicatesse pour ne pas réveiller la jeune femme, puis il l'allongea plus confortablement avant de s'écarter pour la regarder un instant. Un souvenir de la veille revint à la mémoire d'Henry: le baiser que lui avait donné la jeune femme, il en sentait encore le gout exquis sur ses lèvres. Avait-il rêvé? C'était bien possible ... Les cauchemars l'avaient laissé en paix comme Roselyn lui avait promis, mais son sommeil avait été peuplé de fantasmes et de rêves aussi doux qu'indécents: La jeune femme en avait été le personnage principal.
Le shérif s'éloigna rapidement de la jeune femme endormie avant que le désir ne s'empare de lui à nouveau. Henry prit une grande inspiration et se mouilla le visage dans l'espoir de se calmer un peu. Ces sentiments commençaient vraiment à le torturer ... Il allait jusqu'à s'imaginer des baisers et ... plus encore. Pourquoi diable son inconscient était-il aussi cruel? Il devait absolument penser à autre chose. Henry s'habilla en quatrième vitesse, il devait sortir de la maison le plus vite possible et s'éloigner du fruit de son désir. Mais notre homme de loi ne résista pas à l'envie de regarder Roselyn une dernière fois. Son sommeil n'avait pas été perturbé étrangement, elle devait être épuisée. Henry effleura doucement la joue de la jeune femme du bout des doigts, il savourait le peu de contact qu'il avait avec elle ... Il savait qu'il n'aurait jamais plus que l'étreinte de la veille et cela faisait saigner son cœur.
Le shérif finit par s'éloigner de Roselyn pour sortir de la maison. Il devait penser à autre chose, il n'avait pas envie de se torturer plus encore. Il se rendit vers son bureau au pas de course. Le Marshall Moore était déjà là, en pleine discussion avec James.
-Oh, Henry! Vous êtes là, justement nous allions commencer à établir un plan.
Le shérif s'approcha et laissa le Marshall déblatérer contre des informations sur la géographie de la région. Il ne l'écoutait que d'une seule oreille, puisqu'un plan prenait forme dans son esprit. Non, il ne pouvait pas garantir la sécurité d'Ian Anthon mais il pouvait s'en assurer: peu importe qui était le père de Roselyn, elle l'aimait et il ne le laisserait pas tomber entre les mains du Marshall Moore.
-Et si nous nous divisons en deux groupes? proposa Henry du tac au tac, coupant presque le Marshall dans ses explications, nous avons une large portion de territoire à couvrir. D'un côté vous et vos hommes, de l'autre ceux qui restent des miens et moi.
John sembla perplexe, ses sourcils broussailleux se froncèrent légèrement. Il regarda la carte de la région posée sur le bureau puis le shérif avec un air hésitant. Finalement, il esquissa un sourire.
-C'est une idée que j'apprécie, Henry, dit-il en hochant la tête, nous allons faire ça.
Le shérif sourit, satisfait: la première étape de son plan était un succès. Il n'écoutait pas vraiment non plus le Marshall exposer son plan, même s'il avait une vague idée de ce qu'il voulait faire: partir demain au première lueurs de l'aube et ratisser le territoire dans un large rayon Henry jetait des regards complices à James, celui-ci avait parfaitement compris que son ami avait quelque chose en tête: Il le regardait avec incrédulité. Le shérif lui fit un clin d'œil, comme une promesse qu'il lui apporterait les réponses en temps voulu.
-Très bien! s'exclama John avec enthousiasme après qu'il eut fini son interminable monologue, je vais m'occuper d'exposer tout cela aux autres. Nous allons avoir ce fils de pute, Henry.
Le shérif se contenta d'acquiescer d'un mouvement de tête, John Moore ne méritait même pas qu'on lui réponde. Il n'avait qu'une envie: lui filer un coup de poing dans la gueule pour lui faire ravaler ce sourire suffisant si insupportable et méprisant. Mais pour l'heure, Henry devait poursuivre la mise en place de son plan ... Le docteur Walker en était le prochain élément.
-----------------------------------------------------------------
Richard fut d'abord très surpris de voir le shérif Leigh à sa porte mais il le laissa entrer tout de même.
-Bonjour Richard, commença Henry en retirant son chapeau par politesse, pardonnez le dérangement mais j'ai besoin de vous.
-De moi?
-Oui de vous ... Vous n'êtes pas obligé d'accepter.
Le docteur s'assit sur son fauteuil et fit signe au shérif de parler, il était prêt à écouter.
-J'ai besoin que de connaître l'endroit ou se cache Ian Anthon. Vous devriez le savoir.
Richard fronça les sourcils
-Vous croyez vraiment que je vais vous le dire alors que je sais bien ce que vous voulez faire de lui?
-Non, je vous assure que mes objectifs ont changé. Je ne veux pas lui faire de mal ... au contraire.
-Vous ne voulez pas l'arrêter ? dit le docteur après un moment de sidération
-Non ... je veux le mettre à l'abri.
-À l'abri? répéta Richard, incrédule, quelle mouche vous a piqué, shérif?
-Je ne sais ... Beaucoup de choses ont changé. Mais je vous en prie, aidez-moi à le trouver. Si ce n'est pas moi qui le retrouve ... ce sera le Marshall.
Le docteur resta un moment silencieux et pensif, il ne semblait pas très enclin à accéder à la requête d'Henry, mais il semblait aussi inquiet, surement à l'idée que John Moore pourrait mettre la main sur Ian.
-J'accepte ... À une condition.
-Laquelle? s'empressa de demander Henry
-Je veux venir avec vous et c'est non négociable. Ne le prenez pas mal, mais je préfère m'assurer de votre bonne foi. De plus, ce sera plus simple si je vous conduit directement à lui. Il n'a pas du beaucoup bouger, il était blessé.
Henry était un peu vexé mais le comportement de Richard était tout à fait compréhensible: le shérif avait toujours voulu faire la peau à Bad Wolf alors son soudain retournement de veste était pour le moins surprenant et suspect.
-Merci, Richard. Soyez debout demain aux aurores, rejoignez-moi dans mon bureau.
Le shérif s'éloigna vers la sortie, avant qu'il ne passe la porte, il entendit le docteur Walker lui demander sur un ton suspicieux
-Dites-moi, Henry ... Vous ne vous seriez pas amouraché de Roselyn?
VOUS LISEZ
Desert Rose
Исторические романыÉté 1863, Arizona L'odieux criminel que l'on appelle Bad Wolf sévit dans la région, pillant et tuant impunément. Le shérif Henry Leigh tente de l'arrêter en vain depuis que l'étoile est épinglée à sa boutonnière. Lors d'un braquage raté, Henry parv...