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     J'ai rêvé de lui. Cette nuit-là, j'ai rêvé de lui. Et de moi. Serait-ce à cause de son pull que j'ai porté toute la nuit, ou juste mon subconscient qui essai de me passer un message dont je n'avais pas envie d'entendre. Qu'avait-il contre cette société ? Moi, je ne vois rien de grave. Grâce à cette société, je mange, j'étudie.Je n'ai de haine pour personne. Et lui, haie le monde. Cela se reflète à travers sa façon de s'habiller. Le noir de la colère.

      Ma mère m'attendait devant mon petit déjeuner qu'elle avait soigneusement préparé, certainement dans le but d'une discutions sérieuse. Elle fait ça depuis que je suis toute petite. Je me rappelle à l'âge de 10 ans, elle m'avait préparée des gaufres aux framboises pour nous parlions de mon père et sa nouvelle copine. Mais la, ce matin-là, ce n'était pas pour parler de mon père. C'était certainement beaucoup plus important. Comment je le sais ? Cette fois-ci, elle avait fait des crêpes avec un coulis de chocolat blanc encore chaud. La dernière fois qu'elle m'a fait ça, c'était pour la mort de Pouki, mon chien, et encore, le coulis était froid.

Je la rejoins,avec un pas lent et non décidé.


- Bonjours Chérie, bien dormi ?

 - Oui super, vu t'as tête tu n'as pas dormi de la nuit.

 - Merci, une manière très délicate pour me dire à quelle point je suis d'une beauté innée. Mais tu as raison Alice, je pense qu'il est temps que nous parlions.

 - Je t'écoute. Dis-je en versant du coulis sur ma crêpe.

 - Paul a été muté.


Je ne réponds pas, trop concentrée sur la crêpe que j'essaie de plier autant de fois que possible pour l'engloutir d'un seul traie.


- Et je pense l'aimer tu comprends ?

 - Si tu te poses la question c'est que tu ne l'aimes pas. Essaie-je de dire la bouche pleine.

 - Non.. Je ne me pose pas la question .. Chérie, fait un effort s'il te plaît.


Elle me regarde d'un air de dégoût face à mes lèvres pleines de chocolat blanc. Je ne vois pas ou elle veut en venir, mais je m'en fiche. Dans deux heures je dois me rendre au parc, et j'ai un plat de crêpe à finir avant que Paul ne les mangent toutes en rentrant.


- Tu as remarqué que ses temps ci, je ne suis pas beaucoup à la maison. Dit-elle le regard vers mes mains déjà pleines.

 - Comme depuis toujours.

 - Exactement.. Es ce que tu en souffres mon cœur ?


Son regard est maintenant beaucoup plus persans. Elle est sincère. Elle me regarde droit dans les yeux, comme si elle cherchait une réponse au fond de moi.


- Au début oui.. Mais maintenant j'ai pris l'habitude.

 - Tu aimes bien Paul n'es ce pas ?


J'ai maintenant lâchée tout ce que je me préparais à engloutir pour me concentrer sur ce qu'elle me disait. C'était important à ses yeux. Et cela me concernait au tant que ça la concernait. Mais ce suspense était insoutenable.


- Ou tu veux en venir maman ? Tu vas te marier avec lui ?


AliceWhere stories live. Discover now