-26-

1.1K 69 0
                                    

J'ai l'impression d'être au milieu d'un rêve. Ileana est en train de m'embrasser pour la deuxième fois en une journée! Je lui rends son baiser avec grand plaisir et putain ce que j'aime ça! Mais cette fille est beaucoup trop imprévisible. Je peux m'attendre à tout avec elle mais je ne suis pas prête à me faire rejeter. Le moment est venu pour moi d'écouter la raison. Je réunis toute la force d'esprit dont je suis capable et me dégage encore une fois d'Ileana même si ma bouche est attirée par la sienne comme à un aimant... Je recule de quelques pas pour être sûre de ne pas refaire une bêtise. L'adolescente me regarde et elle paraît perplexe. Je suis complètement perdue.

« J'ai du mal à te suivre, je ne te comprends pas, j...
_ Ah et c'est toi qui dis ça? M'interrompt-elle d'une voix cassante.
_ J-je pensais que tu étais énervée. Que tu n'en avais rien à faire de moi. Tu avais l'air de t'amuser pendant le dîner. Tu riais avec Fanny alors que moi, tu m'ignores depuis, depuis tout à l'heure. J-j'ai eu l'impression que tu t'en foutais de moi. Tu es même descendue du canapé comme si tu ne voulais pas être à côté de moi. Comme si tu cherchais à t'éloigner le plus possible de moi. J'étais sûre que t-tu regrettais de m'avoir, tu sais...
_ C'est toi qui es sortie de la chambre sans rien dire. Sans même me regarder. Quand tu nous a rejointes pour le dîner, tu avais l'air absente. Tu ne me regardais pas. Tu ne me parlais pas, alors oui, j'ai ri avec Fanny pour essayer de me changer les idées. C'était ça ou penser en boucle au fait que tu regrettais notre premier baiser. Ce que ton attitude a laissé entendre. Si je me suis mise par terre au lieu de rester sur le même canapé que toi c'est parce que je ne pouvais pas rester proche de toi sans pouvoir te parler. Je ne pouvais pas rester proche de toi alors que je savais pertinemment que tu ne voulais pas de moi. Et ta manière d'agir ensuite m'a complètement perturbée. Je ne savais plus quoi penser.

Mets toi à ma place. Tu te précipites vers la sortie après notre premier baiser, tu ne m'adresses pas un mot ni un regard, et ensuite, tu t'assois près de moi et me caresses en me murmurant des mots doux. Et tu oses dire avoir du mal à me suivre? »

Je suis un peu sous le choc. C'est vrai que vu comme ça, je passe pour la fille indécise qui ne sait pas sur quel pied danser. Ce qui est véridique en soi.

«Je suis désolée, lui dis-je en baissant les yeux, embarrassée.J'avais peur que tu regrettes et n'ai pas su comment me comporter. Parce que je neregrette pas, moi.
_ Je ne regrette pas non plus, Katherine. Comment voudrais-tu que je regrette...

Je lui souris timidement, tentant de maîtriser le sentiment euphorique qui me prend.

«Que fait-on, à présent?»

On s'embrasse encore et encore. Voila ce que j'aimerais lui dire mais je me retiens. Pas mal, Katherine! Tu commences à réfléchir avant de parler! Je fais un effort considérable pour chasser les idées pas très catholiques qui me viennent à l'esprit quand je regarde ses lèvres enflées et lui dis:

« La nuit porte conseil. On n'a qu'à dormir et voir comment les choses évoluent.
_ D'accord. Je me douche et je viens dormir. Bonne nuit, Katherine.
_ Bonne nuit, Ileana. »

Je m'allonge sur mon côté du lit et ça me fait un bien fou. J'éteins la lumière et m'endors vite, cette journée riche en rebondissements m'ayant complètement épuisée.

Mon réveil sonne de bon matin et je me sens plutôt en forme ce qui m'arrive rarement en semaine scolaire. Je sens Ileana qui se réveille doucement. J'ai encore les événements de la veille en tête et je ne sais pas vraiment comment me comporter avec elle. Je me tourne alors vers elle et lui demande plus par courtoisie qu'autre chose:

« Bonjour, tu as bien dormi?
_ Pas vraiment non, j'ai du dormir deux ou trois heures en tout. J'ai sûrement d'énormes cernes qui le prouvent. »

Euh, des cernes imaginaires? C'est vrai qu'elle a l'air un peu fatiguée mais ça ne l'empêche pas d'être sublime. Cette fille a la particularité d'être belle tout le temps. Même au réveil.

« Ne dis pas n'importe quoi. Tu es magnifique. »

Bravo Katherine, vraiment, bravo. Tu trouves toujours le moyen de mettre les pieds dans le plat lorsqu'il ne faut pas.

Je me sens devenir rouge des pieds à la tête et je vois ses joues s'empourprer légèrement. Pas étonnant qu'elle soit gênée! Mais je le suis d'autant plus et la préviens que je vais à la salle de bain en premier avant de sortir de la chambre.

Katherine (tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant