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« Bon, voilà l'affaire, commença le commandant Fevre. Il y a cinq jours, le corps d'un adolescent de dix-sept ans a été retrouvé dans le bois derrière son lycée. C'est un des profs du lycée qui faisait son jogging matinal qui nous a alerté. Il s'appelait Loïc Charretier, et il est décédé d'une balle dans la tête. Nous allons vous montrer le lieu du crime et les environs, ainsi que le lycée et l'internat, car il y logeait.
- La famille est-elle au courant ? interrogea Candice.
- Non, nous n'arrivons pas à la joindre. C'est une famille assez aisée qui actuellement doit être en voyage sur une de ces îles paradisiaques. Cela fait cinq jours que nous essayons sans relâches, pourtant...
- Mais pourtant c'est bientôt les vacances scolaires, il aurait du rentrer chez lui non ? Il ne pouvait pas rester à l'internat durant toutes ses vacances !continua Candice.
- Eh bien, la dernière fois qu'il a vu ses parents, c'était le jour de la rentrée scolaire de septembre. Je pense qu'il ne prévoyait pas de rentrer chez lui le temps de ces deux semaines de congés.
- Mais enfin, nous sommes en avril ! Comment est-ce possible de laisser un enfant à l'école pendant plus de six mois ? intervint Antoine.
- Loïc Charretier était du genre... difficile à vivre, reprit le commandant. Il s'était fait renvoyé de deux collèges et d'un lycée. Ici, c'était sa dernière chance de se construire un avenir. Ses parents supportaient très mal cet échec, car le grand frère de Loïc était tout son contraire : brillant à l'école, serviable chez lui... Je crois que Loïc avait du mal à voir ses parents féliciter sans arrêt son grand frère, alors qu'ils le regardaient à peine, lui. C'est ce qui a engagé entre lui et sa famille un grand conflit... et c'est ce qui a poussé ses parents à le mettre en internat, ainsi qu'à l'y laisser pendant les vacances, comme une sorte de punition.»
Tout en parlant, les cinq policiers étaient parvenus dans la cour du lycée et se dirigeaient vers le lieu du meurtre.
« Voilà, c'est adossé à ce tronc d'arbre que le corps a été retrouvé, fit le commandant Fevre en arrivant.
- Qu'en a pensé le principal ? demanda Candice. A-t-il fermé le lycée ?
- Le principal était extrêmement choqué, répondit un des lieutenants. Il a renvoyé tous les lycéens chez eux, et a fermé le lycée pour un mois minimum.
- Bon, et avons nous un suspect ? »
À cette question d'Antoine, les lieutenants et le commandant Fevre s'échangèrent un regard.
« Oui, nous en avons un, reprit l'autre lieutenant, nous sommes même persuadés que c'est lui l'auteur du meurtre. Cependant, nous allons avoir besoin de preuves... C'est pour cela que vous êtes venus. Vous avez la réputation de faire craquer les criminels avec des méthodes bien à vous, surtout vous, commandant Renoir... »
Candice ignora cette remarque qu'elle trouva un peu déplacée, et continua à interroger ses nouveaux confrères sur cette affaire.
« Avez vous des témoins pour accabler ce principal suspect ? s'informa-t-elle.
- Oui, nous les avons déjà interrogés.
- Et ce suspect, l'avez vous interrogé ?
- Oui, aussi.
- Pourriez vous me communiquer d'autres informations un peu plus précises sur la victime ? Cela m'aiderait à mieux me rendre compte à quel « cas » j'ai affaire.
- Loïc Charretier était du genre populaire. Il était beau et avait une bande d'amis du même style : un garçon et deux filles, populaires également. Ils s'étaient tous les quatre liés d'amitiés au début de l'année scolaire et depuis, étaient inséparables. Ils faisaient beaucoup de jaloux...
- Bien, je vois le genre. Écoutez, j'aimerais moi même interroger ce suspect. Pensez vous que cela serait possible ? reprit Candice.
- Je n'y vois pas d'inconvénients, lâcha Fevre après réflexion. Mais demain. Il est dix huit heures, et après ce long trajet vous et votre collègue devez être fatigués. Rentrez vous reposer à votre hôtel et venez au commissariat demain, à neuf heures. C'est d'accord ?
- Ça marche, répondit Antoine. À demain !
- À demain ! firent les lieutenants avant de s'éloigner en compagnie de leur commandant. »
Candice et Antoine les regardèrent partir puis se mirent en mouvement à leur tour, en direction de leur hôtel. Une fois arrivés, ils s'écoulèrent sur leur lit. Cette journée avait été éreintante. Cependant, Antoine avait une idée en tête...
« Ça te dit d'aller manger au restau ce soir ? proposa-t-il à Candice. J'ai vu une petite pizzeria en revenant, elle n'est pas loin. Et puis, c'est moi qui invite, ajouta-t-il avec un sourire.
- Oh, c'est gentil ! Avec plaisir ! Laisse moi juste le temps de prendre une douche et de me préparer... J'en ai pour une demi-heure, ce ne sera pas trop long ? lui demanda-t-elle.
- Non non, prend ton temps, lui répondit-il. Je vais te laisser tranquille, je dois passer un coup de fil de toute façon. On dit dix-huit heures quarante-cinq dans le hall ?
- Super, à tout à l'heure !
- A tout à l'heure ! conclut Antoine en sortant de la chambre.

À peine avait-il quitté la chambre qu'Antoine dégainait déjà son téléphone. Il appuya sur le bouton « appeler » sur le contact d'une personne bien particulière...
« Allô ?
- Allo JB, c'est Antoine...
- Ehhhh Antoine, ça va mon pote ?
- Oui, enfin... Faut que je te parle.
- Ah...? T'as pas l'air bien, t'es vraiment sûr que ça va ?
- Bah, bof... Voilà, en fait... Je....
- Bon, accouche ! Tu vas pas me dire que t'ose pas quand même ? C'est quoi, tu vas demander Jennyfer en mariage ?
- Non, justement non ! répondit Antoine précipitamment. Écoute, là, je suis avec Candice à Paris pour une enquête. Et je... Je m'en suis rendu compte... Je l'aime. Encore.
- Bah heureusement que tu l'aimes, Antoine, Jennyfer c'est ta compagne ! T'as fumé ou quoi ?
- Mais non, je te parle pas de Jennyfer !
- Tu me parles de qui alors ?
- De Candice, JB, je te parle de Candice ! Je l'aime ! Et j'ai compris, j'ai compris que tant que je la verrais avec un autre homme je serais jaloux, j'ai compris que tant qu'elle ne me verra que comme son collègue ou son ami je ne me sentirais pas bien, j'ai compris que tant que je ne pourrais pas l'embrasser je ne serais pas heureux... »
Tout en téléphonant, Antoine était arrivé dans le hall de l'hôtel. Et à la manière dont les gens le fixaient, il comprit qu'il avait peut-être parlé un peu trop fort... En évitant de croiser le regard des personnes qui le dévisageaient, il sortit de l'hôtel pour continuer sa conversation dehors.
« Ah ouais, t'es vraiment amoureux...
- Qu'est-ce que je dois faire ? Je dois lui avouer ?
- À Jennyfer ? Sûrement pas !
- Mais non, à Candice...
- Ah... Moi, reprît-il après un temps de réflexion, je te conseille de lui faire comprendre, mais sans lui dire. Frôle-la, regarde-la intensément, touche-lui la jambe « sans faire exprès »... Tu verras bien comment elle réagit.
- Et si elle ne comprend pas ? Ou si elle repousse mes avances ? Il ne faut pas oublier qu'elle est en couple, et j'ai l'impression qu'elle l'aime vraiment, son cowboy bas-de-gamme...
- Elle est toujours avec Canovas ? C'est bizarre, ils ne vont vraiment pas ensemble ! Lui, c'est une grosse brute, tout le contraire d'elle. Ce qui lui faut, c'est un mec doux, attentif, un peu bad-boy... Un mec comme toi, quoi.
- JB, j'ai environ zéro pour-cent de chances de lui plaire. Elle a une vie, une situation familiale stable avec ses enfants... Pourquoi elle irait tout foutre en l'air pour aller avec moi ? En plus, je suis son adjoint ! Pour elle, on mélange pas vie privée et vie professionnelle ! Et puis, j'ai un autre problème...
- Encore ? Mais dis-donc, tu portes la poisse ou quoi ?
- On dort dans la même chambre, chuchota Antoine. Dans le même lit...
- En quoi c'est un problème ? Au contraire, c'est génial ! T'as gagné le jackpot, mon vieux !
- Mais et si je... ? lui-demanda Antoine, se sentant rougir.
- Si tu quoi ? Ah, si tu... Et bien, tu te tourne sur le côté et tu essaies de penser à autre chose ! Vous y restez combien de temps, à Paris ?
- Une semaine...
- Ah... Mais, tout va bien se passer ! Je crois en toi, mon pote !
- Merci, JB, merci pour tout. »
Il aperçut Candice dans le hall de l'hôtel, qui semblait le chercher. Il lui fit signe de la rejoindre.
« Bon, je te laisse elle vient d'arriver, je l'emmène au restaurant.
- Déjà le premier soir ? Bah dis-moi, tu perds pas de temps ! Essaie de lui faire discrètement du pied sous la table, mais tout en restant subtil... Tu me tiens au courant ? Et tu me raconteras tout dans les détails, hein ? Surtout si vous... »
Antoine raccrocha, n'attendant pas la fin de la phrase de son ami car déjà, Candice arrivait, et il n'avait aucune envie d'espérer des choses qu'il pensait irréalisables...

•••

Alors, ce troisième chapitre ? Il vous a plu ? J'attend vos avis et vos conseils, car, avec l'enquête policière, je me suis engagée sur un terrain que je connaissais pas... Si vous voyez des incohérences, faites-moi en part surtout ! ❤️

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