5.

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Quand Antoine ouvrit les yeux, son regard se posa sur sa supérieure, encore endormie. Le temps d'une seconde, il se demanda s'il rêvait encore. Brusquement, tout lui revint en mémoire : Paris, l'enquête, l'hôtel... Il se tourna sur le côté afin d'attraper son téléphone puis, il jeta un coup d'oeil à l'heure affichée : sept heures trois. Il avait encore une demi-heure avant que le réveil sonne. Il se retourna dans le sens inverse afin de revenir sous la couette. Pendant quelques instants, il songea à se rendormir puis, s'apercevant qu'il n'y arriverait pas, il se résigna et entreprit de contempler le charmant visage endormi de sa collègue. « Elle est si belle... » pensa-t-il. « Qu'est ce que je donnerais pas pour caresser sa joue puis l'embrasser, d'abord doucement, puis avec de plus en plus d'ardeur et d'intensité... Après, elle déboutonnerait doucement ma chemise pendant que je la laisserais faire, tout en continuant à l'embrasser. Ensuite, nous... » Un crissement de draps l'arracha à ses torrides pensées. Candice se tourna dans le lit, et sans s'en rendre compte, se rapprocha d'Antoine avant de se blottir contre son torse. Ce dernier, n'osant plus bouger de peur qu'elle se retourne dans l'autre sens, retint sa respiration puis, très doucement, referma les bras autour d'elle. Il se sentait tellement bien... pour rien au monde il n'aurait voulu que ce moment s'arrête. Il maudit le réveil de sonner... il n'avait pas vu la demi-heure passer.

Candice se réveilla et vit qu'elle avait sa tête posée sur un torse musclé, et que deux bras forts l'entouraient. « Antoine... » réalisa-t-elle. La situation était vraiment plaisante... Si seulement elle pouvait rester là et ne plus jamais bouger... Cependant, elle savait bien que ce n'était pas possible... à son grand désarroit ! Elle leva les yeux et croisa ceux de son capitaine.
« Salut... souffla-t-il de sa voix rauque.
- Salut... »
Durant tout ce temps, elle était toujours dans ses bras. "Étrangement", aucun des deux ne souhaitait lâcher l'autre...
« Tu as bien dormi ? la questionna-t-il, toujours en la dévorant des yeux.
- Hum, ça va... Tu.. tu es réveillé depuis longtemps ?
- Depuis une demi-heure environ...
- J'espère que je ne t'ai pas réveillé en... me collant à toi... continua-t-elle, gênée.
- Non non, ne t'en fais pas, j'étais déjà réveillé, répondit-il précipitamment. »
Ils se regardèrent une seconde puis détournèrent le regard, un peu embarrassés.
« Bon, hum, je... je vais aller me préparer... On se rejoint en bas pour le petit dej ? Je serais prête dans une demi-heure.
- Oui, d'accord, je... vais m'habiller ici, lui répondit Antoine. »
À regret, elle s'arracha a l'étreinte de son adjoint pour se diriger vers la salle de bain. Elle ôta « son » tee-shirt et sa nuisette et s'apprêta à rentrer dans la douche quand elle se rendit soudain compte qu'elle avait oublié sur sa table de nuit son élastique, celui qu'elle utilisait pour éviter que ses cheveux soient mouillés. Elle ré-enfila donc rapidement sa nuisette, poussa la porte qui menait à la chambre. La vision qui s'offrit à elle fut pour le moins... agréable... Antoine, en jean et torse-nu, s'apprêtant à enfiler sa chemise.
« Oh mon dieu, il a de ces muscles... pensa-t-elle. Bon, Candice, ressaisis-toi là ! »
« Je venais euh... chercher mon élastique à cheveux... sur ma table de nuit... commença-t-elle.
- Tiens, fit Antoine en l'attrapant et en le lui tendant. Bon, je... vais passer un coup de fil... continua-t-il en s'apprêtant à sortir de la chambre.
- Antoine, attend ! le retint Candice. Tu comptes y aller sans chemise ? »

L'histoire du coup de fil était évidemment un mensonge. Mais Antoine devait à tout prix sortir de la chambre, sinon il risquait d'un moment à l'autre de se jeter sur Candice pour lui réclamer un baiser. Elle était trop... sexy, trop belle... « Je n'arriverais jamais à tenir la semaine entière ! » réalisa-t-il avec effroi.
Une vingtaine de minutes plus tard, comme prévu, Candice le rejoignit et ils déjeunèrent tranquillement. Ils se rendirent ensuite au commissariat où leur nouvelle équipe les attendait.
« Bonjour ! leur lança Fevre, joyeusement. C'est bien, vous n'êtes pas en retard ! Pourtant, je m'y attendais... Votre commissaire m'avait prévenu que, surtout vous, Renoir, vous n'étiez pas très ponctuelle... »
Antoine sentit Candice se crisper. « Il aurait quand même pu se taire ! » se dit-il.
« Bon, voici le programme, continua le commandant. À la demande de Renoir, nous allons retourner interroger le professeur, à son domicile. Il habite à côté du lycée, précisa-t-il à Candice et Antoine. Puis, nous retournerons au commissariat, afin de ré-interroger le suspect principal. Cela vous convient-il ? »
Tout le monde hocha la tête.
Les policiers se mirent donc en route en direction de la maison du professeur et arrivèrent rapidement. Ils sonnèrent à sa porte et virent arriver un homme d'une quarantaine d'années environ.
« Encore vous ? fit-il, surpris. Je croyais avoir déjà répondu à toutes vos questions.
- Je suis navrée mais vous allez devoir recommencer, monsieur. Commandant Renoir, lui répondit Candice en dégainant sa carte de police. Moi et mon adjoint, capitaine Dumas, sommes intégrés à l'affaire du meurtre de Loic Charretier. Afin de mieux me rendre compte et de mieux saisir l'enquête, je vais être dans l'obligation de vous re-poser quelques questions.
- Oh, mais alors si c'est vous, ça ne me dérange pas du tout... Une belle femme comme ça...
- Je, hum... merci... Vous permettez qu'on aille dans le salon, pour que je vous interroge ?
- Mais tout ce que vous voudrez... continua l'homme d'une voix caverneuse. »
« Attend, non mais je rêve où il la drague ? » Antoine mourrait d'envie d'aller dire le fond de sa pensée à ce témoin bien insistant, mais il décida de prendre sur lui et d'attendre qu'il se calme.
En se dirigeant vers le salon, Candice lança un regard désespéré à Antoine. Apparement, elle n'avait aucune envie d'aller interroger ce type... Antoine la suivit et lui fit signe qu'il se tenait dans l'encadrement de la porte en cas de problèmes, et que leurs confrères n'étaient pas loin non plus. Candice parut rassurée et s'installa sur une chaise, en face de son témoin.
« Bon... mes collègues m'ont informé que c'était vous qui aviez trouvé le corps de Loïc Charretier en allant faire votre jogging. Quelle heure était-il, environ ?
- Il devait être aux alentours de sept heures trente, l'heure habituelle où je commence mon entraînement.
- Qu'avez-vous fait quand vous avez trouvé le corps ?
- J'ai couru à l'hôtel de police pour prévenir du meurtre.
- Comment saviez-vous que c'était un meurtre ?
- J'ai vu que Loïc avait un petit trou dans la tête, et que tout le sang qui avait coulé sortait de ce petit trou.
- Il y a quelque chose que je ne comprend pas... Vous devez forcément avoir entendu le coup de feu, vous habitez à côté. Pourquoi ne vous êtes vous pas inquiété ?
- Vous savez, cette fête, c'était LA fête de l'année. Tous les ans, il arrive des problèmes. Par exemple, l'année dernière, un jeune a voulu lancer une fusée lumineuse, comme un feu d'artifice. Malheureusement, il l'a lancée sur les sapins et un feu s'est déclenché. Enfin bref, pour vous dire qu'on est plus surpris de rien du tout... J'ai sûrement entendu ce coup de feu, cependant j'ai du croire qu'il s'agissait d'un pétard ou de quelque chose de ce style, et je n'y ait guère prêté plus d'attention.
- Si chaque année des dégâts sont causés à cause de cette fête, pourquoi ne pas l'avoir annulée ?
- Cette fête est une tradition depuis au moins trente ans. Presque élève a une sœur, un frère, un cousin qui y a participé. Ils attendent ça toute l'année. Et puis, le principal est très attaché à ce genre de « rituel »... Avez-vous des suspects ?
- Je ne peux rien vous dire pour l'instant...
- Oh, dommage... Moi, par contre, je peux vous dire une chose : votre bouche m'attire irrésistiblement... »
Candice, choquée, ne savait pas quoi faire. L'homme se leva et s'approcha d'elle, lui saisit les poignets pour l'empêcher de se défendre et s'apprêta à l'embrasser.
Antoine ne réfléchit même pas et se jeta sans hésiter sur le témoin, qui se retrouva violemment plaqué contre le sol. En lui tenant les poings, Antoine s'aperçut que l'homme avait une alliance.
« Quel enfoiré ! » pensa-t-il. Les deux lieutenants arrivèrent pour prendre le relais et s'occuper de son cas. Antoine se leva et s'épousseta, puis s'assit à côté de Candice, laquelle était encore un peu choquée.
« Merci, Antoine, chuchota-t-elle. Sans toi...
- C'est normal, Candice. Tu es sûre que ça va ? lui demanda Antoine en lui caressant le dos.
- Oui, oui, ne t'en fais pas... »
Fevre arriva à ce moment-là.
« Désolé pour cet incident, Renoir. Vous vous sentez quand même d'attaque pour aller interroger le suspect principal ?
- Oui, pas de problème. J'arrive... »
Candice se leva et se dirigea vers la porte. Au moment de sortir, elle aperçut dans un recoin une arme, ainsi qu'une tenue de chasse.
« Il est chasseur et il confond le bruit d'un pétard avec celui d'une arme ? C'est impossible... »
Candice décida de garder cette information pour elle. Elle ne souhaitait pas mener ses confrères sur une fausse piste...

•••

Ça y est, voici ENFIN la cinquième partie ! Je suis désolée du retard, j'étais partie en vacances. Les gens qui me suivent sur Instagram (@_candicerenoir) le savent😉 Je repars demain pour une semaine, alors si tout va bien, le chapitre 6 arrivera en fin de semaine prochaine. Merci pour tous vos commentaires qui me vont tous droits au coeur, et merci de continuer à lire ma fiction.
Byyye❤️

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