1.

2.3K 32 19
                                    

« À Paris ? Mais pour combien de temps ? Et pourquoi nous ? questionna Candice.
- Je vous l'ai dit, le procureur et moi-même sommes très satisfaits de votre travail, et nous pensons que vous pourriez tous les deux être utiles pour résoudre cette enquête sordide, répondit la commissaire. Vous prendrez le train de 10h30 demain et vous reviendrez une semaine plus tard. Je suis consciente que vous avez une vie privée, et dans votre cas, Renoir, des enfants... Mais après tout, une semaine, c'est vite passé. Surtout que vous serez payés le double... Alors, c'est oui ?
- Écoutez, je n'y vois pas spécialement d'inconvénients... Alors pour moi c'est d'accord, déclara Candice.
- Parfait. Et vous, Dumas ? »
Durant toute la conversation, Antoine n'avait pas prononcé un mot. Secrètement, il se réjouissait énormément de ce déplacement imposé, qui lui permettrait de passer un peu de temps avec sa chère supérieure... Mais elle, elle n'avait pas l'air particulièrement ravie. « C'est normal, elle a un compagnon qui l'aime et qu'elle aime, elle ne veut pas s'en séparer, pensa-t-il. Qu'est-ce que je donnerais pas pour être à la place de David ! Voir Candice tout le temps, pouvoir poser mes lèvres sur les siennes quand je le voudrais, la serrer dans ses bras dès que j'en aurait envie... » Mais c'était bien entendu impossible. Elle était sa patronne, elle avait un mec, des enfants, une vie stable... Elle n'allait certainement pas foutre tout cela en l'air pour lui, qui avait la réputation d'être un électron libre et de coucher avec tout ce qui bougeait. Et puis après tout, lui aussi était casé ! Enfin, il ne considérait pas Jennyfer comme sa compagne, mais plutôt comme une simple amie, avec qui il partageait son quotidien. Il avait beau essayer, il n'arrivait pas à éprouver pour elle le quart de ce qu'il ressentait pour Candice...
« Et bien... pas de problème pour moi non plus, alors, répliqua Antoine.
- C'est super, merci à tous les deux ! Je vous laisse votre journée de libre afin de vous organiser et préparer vos affaires. »
Sylvie Leclerc leur souhaita bon voyage avant de les pousser gentiment hors de son bureau. Antoine et Candice se retrouvèrent donc tous les deux, dans les couloirs du commissariat.
« Bon, bah à demain alors ! dit joyeusement Candice. Je suis contente de retourner à Paris, cela fait bien dix ans que je n'y ait pas été ! Tu penses qu'on logera près de la Tour Eiffel ? Ou alors sur les Champs Elysées ?
- Je sais pas, Candice, lui répondit Antoine avec un sourire, on verra demain. Tu veux que je passe te prendre ?
- Pas la peine, David me conduira. Passe une bonne nuit, t'as intérêt à être en forme demain ! lui ordonna Candice en souriant à son tour.
- T'inquiète pas pour ça ! À demain ! répliqua Antoine en s'éloignant.

« Ça l'embête de partir avec moi, j'en suis sûre ! se dit Candice en descendant les marches du commissariat. Il n'avait vraiment pas l'air enthousiaste dans le bureau de Sylvie Leclerc, il ne parlait pas, je voyais bien qu'il était embêté. C'est sûr, il aurait préféré y aller avec Jennyfer ! Ah, qu'est-ce qu'elle peut m'énerver celle-là ! Je suis jalouse d'elle. Au moins je le reconnais, c'est déjà ça... Elle a la chance de s'endormir chaque soir avec Antoine et de se réveiller chaque matin à ses côtés. De passer toutes ses nuits avec lui... Elle, elle peut le serrer dans ses bras, l'embrasser sans gêne quand elle veut. Si elle savait comme j'aimerais prendre sa place... Bien évidemment, c'est impossible. Je suis sa supérieure et lui mon adjoint. On ne mélange pas boulot et vie privée ! Et puis... »
Elle aperçut David arriver et se diriger vers elle. Justement, le voilà le « et puis » ! Elle était en couple, et pourtant elle rêvait d'un autre ! Pourtant, David avait un certain charisme et il plaisait aux femmes. Il était très séduisant, il était attentionné envers Candice et il était très tactile. La plupart des femmes ne rêvaient que de cela ! Et pourtant elle, non ! Elle serait prête à le quitter pour aller avec son adjoint qui au passage, elle en était sûre, n'en avait strictement rien à faire d'elle. Serait-elle folle ? Non, juste amoureuse...
« Bonjour mon amour... lui glissa David à l'oreille, avant de l'embrasser sur les lèvres.
- David, pas ici ! chuchota Candice en essayant de se dégager.
- Oh, ca va ! Ici tout le monde sait qu'on couche ensemble, c'est bon ! On ne va pas s'en cacher !
- Arrête ! lui intima Candice, gênée. »
David avait parlé fort, et il y avait des gens autour d'eux, dont ses collègues. Elle était extrêmement mal à l'aise de la façon dont David s'exprimait : ils étaient ensemble, il ne faisaient pas que coucher ensemble ! Voilà une des choses que Candice reprochait à David, sans toutefois lui avouer : elle trouvait David un peu trop... orienté sur le sexe. Il en parlait tout le temps, devant ses amis ou avec elle, et au lit, il était un peu trop.... sauvage, voire brutal. Il était persuadé que Candice adorait ça, mais en vérité, elle n'osait pas lui confier qu'elle n'était pas à l'aise avec ses méthodes brusques. Cela faisait maintenant près d'un an qu'elle « subissait » les assauts de son compagnon, et ce genre de moments entre elle et lui commençait à angoisser Candice. Alors, elle les évitait le plus possible, trouvant à chaque fois des excuses. Malheureusement, il y avait bien des fois où elle était obligée de se livrer à lui, car après tout, ils étaient en couple... Ces moments-là, elle prenait sur elle et attendait que ça passe. Mais cela commençait à devenir pesant pour elle d'avoir peur d'avoir des relations sexuelles avec son conjoint...
« Tu vas me rejeter à chaque fois que je viens te voir à ton travail ? lui demanda David, l'air fâché.
- Non, enfin je.... Excuse moi... lui répondit Candice.
- Tant pis, oublie ça. On mange ensemble ce midi ?
- Ce midi ? Ça va pas être possible, je dois préparer mes bagages. Demain, je pars une semaine à Paris pour une enquête.
- Une semaine ? Mais c'est super long ! Leclerc peut pas envoyer quelqu'un d'autre ? Tu veux que j'aille lui demander ? Elle m'écoutera, moi !
- Non non, laisse tomber. C'est bon, une semaine ça va vite passer, on sera vite de retour, répondit Candice.
- Qui ça, « on » ? l'interrompit David. Tu pars avec qui ?
- Antoine...
- Putain, mais sérieusement ? Vous allez passer la semaine ensemble ? Pendant que moi, je serais là à t'attendre ? Je m'en méfie de Dumas, j'ai déjà vu qu'il te matait les seins en douce ! »
Encore une fois, David avait parlé fort, donc tout le monde autour d'eux avait entendu. Candice était extrêmement gênée, surtout que tous les gens les regardaient.
« Tu délires complètement ! chuchota Candice, bien que troublée. Arrête cette crise de jalousie pathétique, tout le monde nous regarde. Je rentre à la maison, à ce soir, continua Candice en s'éloignant.
- C'est ça, à ce soir, lui répondit David, visiblement énervé. »
Candice sortit du commissariat et monta dans sa voiture, les joues encore rouges de honte. Comment David pouvait-il lui faire ce genre de scènes dans son lieu de travail ? Il n'avait donc aucune gêne ?
Tout en rentrant chez elle, elle repensa à ce qu'il lui avait répété sur Antoine : était-il vrai qu'il lui « matait les seins » ? « Non, il se trompe, se dit Candice. Je ne l'ai jamais vu faire, et puis cela voudrait dire qu'il s'intéresserait à moi, ce dont je doute fort. »
Candice arriva chez elle et poussa la porte. Elle devait préparer ses affaires et réfléchir à une excuse plausible pour éviter de devoir coucher avec David le soir même.

•••

Voilà pour ce premier chapitre ! Comment l'avez vous trouvé ? Étant donné que c'est le premier, il est uniquement porté sur la vie des personnages, mais dans les prochaines parties, il y aura une véritable enquête, avec suspens et tout et tout ! J'espère qu'il vous aura plus, n'hésitez pas à me donner vos avis en commentaire !
À bientôt ❤️

What about us ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant