Chapitre 8 : Peter Pan

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Assis en bout de table, Peter Pan mangeait avec les Garçons Perdus, Nina, Clochette et Wendy. La table avait été déplacée sous un abris pour que tous le monde ne mange pas sous la pluie. Comme depuis les deux dernières années, les repas se faisaient dans le plus grand des silences. Pas même les jumeaux ou Nathan n'osaient l'interrompre. La tristesse avait réussie à gagner les cœurs et à toucher les âmes les plus chaleureuses.

La vie à Neverland avait bien changée. Les arbres étaient sombres, les feuilles qui n'étaient pas encore tombées au sol étaient noires, et sans vie. L'herbe qui autre fois foulait le sol d'un vert clair pétillant de vie, n'était désormais plus que cendre et poussière. Les fleurs ne poussaient plus, et la terre était devenue boueuse pour cause de la pluie qui tombait sans cesse. Le ciel, autrefois bleu et taché de nuages doux comme du coton, c'était transformé en ciel gris d'où l'on ne perçevait même plus l'horizon.

L'eau de l'océan qui bordait l'île était froide et les vagues qui la couvrait étaient violentes. Impossible de s'en approcher sans risquer de se noyer. Les Garçons Perdus avaient perdus l'espoir de ramener Peter à lui. Il ne leur restait plus qu'à le surveiller la journée, le ramener dans sa cabane quand il tentait de s'échapper sans même parfois sans rendre compte, et attendre que le temps passe. Une belle ironie lorsque l'on sait que le temps sur cette île est figé.

Les garçons devaient tout particulièrement faire attention à ce que Peter ne touche pas d'armes ou de choses tranchantes, car durant les deux dernières années, il avait plusieurs fois tenté de rejoindre celle qu'il aimait.

C'était comme toujours, une journée froide et pluvieuse. Une journée, où la routine n'était pas absente. Les Garçons Perdus se levaient, mangeaient, et partaient s'occuper en jouant comme ils le pouvaient, ou bien chassaient pour pouvoir se nourrir.

Peter quand à lui, venait de se lever, deux heures après tout le monde. Bien sûre, personne n'y fit attention étant donné que personne ne le voyait, restant cloîtré dans sa cabane sans jamais voir à travers la fenêtre. Il souffrait. Il souffrait de ne plus la voir, de ne plus rencontrer ses yeux, son sourire. De ne plus la regarder tenter de l'embêter. Il souffrait de ne plus se faire réveiller des pires manières comme des plus douces. Il avait mal, rien qu'en respirant. Il sentait ses muscles endoloris à chaque mouvement qu'il faisait.

De ressentir la douleur lui rappelait sans cesse qu'il était vivant, et qu'elle était morte. Il se leva de son lit qui grinça à chaque petits mouvements qu'il faisait, puis il baissa la tête. Une pensée trottait dans sa tête depuis plusieurs jours.

Je veux la revoir.

Elle était simple, mais claire. Peter se mit alors à marcher jusque dans sa salle de bain. Il ferma la porte à clé derrière lui. Le garçon aux yeux vert émeraude scruta un moment la pièce. Il y avait des ciseaux sur une étagère, juste à côté des affaires d'Elina. Il les prit dans ses mains, et regarda longuement les lames.

Est-ce que ça fera mal...?

Il se posait beaucoup de question. La douleur, la peur, le doute. Puis il se lança.

Ca ne peut pas faire plus mal que d'être sans elle.

La lame gauche du ciseaux commença à entailler son bras. Il avait mal, mais une phrase le fit continuer. Mourir, ça doit être une sacrément belle aventure.

Il tomba au sol après une quinzaine de secondes, juste assez pour s'être suffisament blessé. Seulement, Peter était relié à l'île. Le faire mourir, ou être en train de mourir, ferait changer la météo instantanément. Le pluie tombait plus fortement que d'habitude, l'orage grondait, et le ciel était encore plus couvert de nuages noirs, desquelles tombaient de légers flocons de neiges.

Neverland : Tome 3 [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant