Blue Océan: Sous l'océan:

Chapitre 5: .o

       Je sombrais réellement. Je tombais dans l'eau pas très loin de mon rocher. Dès que je m'enfonçais dans l'onde, l'air me revint. L'oxygène qui m'avait manqué à la surface me parvint à nouveau. Mon corps mit quelques minutes à se remette du plus ou moins long manque qu'il avait subit. Je n'avais jamais ressentis cela et il me fallut aussi un moment avant de comprendre ce qui m'était arrivé. Mais ici dans mon monde de silence atténué, je pouvais à nouveau ouvrir la bouge sans avoir l'impression que quelque chose m'obstruait la gorge. Je restais à bout de souffle. L'eau s'engouffrait dans ma bouche alors que je toussotais. Cette sensation me surpris. Il était vrai que là-haut je n'avais rien dans la gorge. Je relevais les yeux. J'étais à moins de trois mètre du début du monde des humains. Je ne pouvais que fixer avec un regard triste cette limite. Je ne savais pas pourquoi cela m'était arrivé. Je ne savais pas non plus qu'est ce que c'était.

Cependant désormais, j'avais un peu peur de remonter. Et si je suffoquais à nouveau? Et si je ne pouvais pas respirer à la surface? Mes pensées traçaient mille et un raisonnements et catastrophes possibles pour moi dans ce nouvel espace. Je finis par me morigéner. J'avais déjà fait beaucoup de choses, beaucoup de choix qui m'avaient demandé du courage et de la détermination. J'avais toujours rêvé de pouvoir un jour avoir la chance infime de marcher à la surface. Alors pourquoi maintenant que j'en avais la possibilité étais-je aussi facilement impressionnable et effarouchée? Je n'y comprenais rien. Je serrais les poings et m'armant de courage, je remontais à nouveau à la surface.

     Malheureusement pour moi, le même phénomène se répéta quelques minutes plus tard. Et quelques minutes encore plus tard...

J'essayais encore et encore. Et à chaque fois, je retombais à bout de souffle dans mon océan hostile. Je m'arrêtais définitivement à bout de souffle et de force. Je n'y comprenais rien. La face lisse et froide d'un rocher dans le dos, j'attendais de me calmer. J'attendais de comprendre. Mais je ne trouvais rien à comprendre, ni de solution d'ailleurs à mon problème. Je sentais l'épuisement et l'abattement se jeter comme une seule vague sur moi. J'étais fatiguée de tout. Fatiguée et meurtrie des différents événements des dernières jours. Épuisée rien qu'à l'idée que peut être jamais je ne pourrais monter sur Terre. J'étais totalement désemparée face à ce nouveau retournement de situation. Comme s'il n'y en avait pas déjà eu assez! J'allais me laisser glisser le long de la paroi rocheuse lorsque deux voix résonnèrent autours de moi.

-Tu abandonnes déjà? Comme c'est dommage.

-Tu baisses si facilement les bras... Cela vaut-il vraiment la peine que nous voulions d'aider?

Ces voix étaient sinistres, éteintes. Elles produisaient un étrange sifflement à mes oreilles. Je ne voyais rien autours de moi. J'eus beau me retourner plusieurs fois. Rien, il n'y avait rien. Seul le vide teinté de la mer m'entourait. Seules les ténèbres de la nuit perçait à cette heure.

-Nous sommes ici...

-Ou par là...

Les voix résonnaient de différents cotés et s'esclaffaient devant mon désarroi. Elles s'amusaient apparemment beaucoup de me faire tourner en bourrique. Je commençais à frissonner légèrement. La tension monta dans tout mon corps. La peur s'insinua dans chacun de mes pores lentement mais surement.

-Voyons n'ai pas peur belle enfant... sss

-Nous ne voulons que t'aider...

J'allais leur dire de se montrer alors mais avant que ma bouche n'ai pu s'ouvrir deux créatures apparurent devant moi. Tellement sombres au début que j'eus du mal à les voir et encore plus à les identifier. Néanmoins dès que je pus les voire à peu près clairement, je ne mis pas plus de quelques secondes à les nommer. La méfiance gonfla immédiatement en moi, remplaçant rapidement la peur. Je ne bougeais pas, laissant approcher les deux murènes.