À tous ces innocents qui doivent tuer pour vivre.
Hier encore
Il regardait tranquillement par la fenêtre,
Écoutant les étoiles et caressant la nuit,
Il songeait doucement à ce qu'il pourra être,
Dès qu'il s'en sera enfin retourné chez lui.Hier encore
Il parlait, riait, avec d'autres petits Lui,
Feignant d'oublier, au dehors, ces bruits sauvages
Il parlait, riait, comme s'il était à l'abri
De la folie des hommes, de leur sanglant carnage.Hier encore
Contre le froid des murs il songeait à ses sœurs
Qui lui disaient : «Dimanche, on ira voir Maman.»
Tous ces doux souvenirs qui réchauffaient son cœur,
Finissant par mourir dans le soleil levant.Hier encore
Perdu dans ses nuits blanches il pensait à sa mère,
À son sourire, ses paroles qui ne sont plus là.
Quel courage faut-il pour pouvoir vivre sur Terre !...
... Il aurait tellement aimé être dans ses bras.Ce matin
Quand ont retenti tous les tirs de tous ces tirans,
L'aube a pleuré si fort ses belles larmes carmin,
Que pas un seul n'a vu son petit cœur en sang,
Ses rêves, et ses rires, partir dans le lointain.Ce matin
Sa vie a quitté la pâle aurore blanche, et
A fini par rejoindre sa mère dans le ciel.
Une histoire achevée, sans avoir commencé ;
Comme promis, ce dimanche, il sera auprès d'elle.MathildesBlaueBlume
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Injustes injustices
شِعرQuelques poèmes rien que pour vous, Parlant d'un petit peu de tout. Des injustices, des rêves brisés, De la douleur, des vies volées.