U - Merci.

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À tous ceux qui paient de leur vie la rancune des hommes.

(*particularité de versification : voir fin)

Moi j'ai pas peur

De la nuit qui me guette.

Seule une rancœur

Pour les choses que j'ai faites.

Moi je suis qu'ivre

De remords, d'amertume :

J'aurais pu vivre,

Une journée, rien qu'une,

De plus près d'elle

Et lui dire que je l'aime.

Cet acte cruel,

"Justice" de son baptême,

Profane les droits,

Celui de respirer,

De rester là,

Simplement d'exister.

J'aurais vécu

Si j'étais pas d'ici.

Demain matin

Je t'aurais emmenée

Loin, oui, très loin

De la chaleur d'été.

On partirait

Avec la liberté.

On en rirait

Et on pourrait s'aimer.

Je t'emmènerais

Sur cette belle mer sauvage.

Tu sourirais.

Promis, je serais sage.

Je te dirais

Que tu es comme le ciel.

Tu m'embrasserais,

Qu'est-ce que tu serais belle !

On rentrerait

Trempés et amoureux.

Et on pourrait

Vivre ensemble et heureux.

J'aurais pu vivre

Si j'étais pas d'ici.

J'aurais pu vivre

Et je vous aurais dit :

Merci.

MathildesBlaueBlume
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Je tiens à préciser que compte tenu du caractère abrupt que j'ai donné à ce condamné et la difficulté de sa situation, j'ai volontairement supprimé les explétifs ("ne") ainsi que la prononciation des e muets. Désolée si cela vous a gêné lors de votre lecture... Merci de me lire ! 💕

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