Chapitre 4

58 3 0
                                    


Le rancunier

__ Il est quinze heures, tu ne devais pas aller à ton rencard ?

__ Ce n'en n'ai pas un !
Est-ce que tu peux me déposer ? Genre à quelques mètres.

Un sourire se dessine sur les lèvres de mon frère qui me tend ensuite un casque.

__ Qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis ?

__ Je n'ai pas confiance en un adolescent de dix-sept ans pour me conduire en moto jusqu'à la montagne mais je n'ai pas le choix. Il y a la montée et c'est difficile en vélo.

__ Tu parle comme si t'avais dix ans de plus que moi, calme toi petite.

Un rictus s'échappe de mes lèvres à son dernier mot.
Il n'a pas tord, je suis quand même petite, une petite brune d'un mettre soixante et un pour un corps mince.

Je n'ai pas hérité du même sourire charmant que mon frère, ou même de sa beauté. On aurait du mal à croire que nous sommes frère et sœur. Peut-être que je n'ai pas encore passée la puberté.

Mon regard s'abaisse vers ma poitrine inexistante.

__ À quoi tu penses ? Monte j'ai pas tout mon temps.

Je monte et m'accroche à lui.
Je regarde autour de moi, le paysage défile, tout va si vite. Il y a beaucoup de vent et le bruit dérangeant du moteur auquel je finis par m'habituer.

Lorsque Alex s'arrête, je descend puis le remercie avant de lui dire de s'en aller.

__ Bonne chance !

__ C'est ça.

Je continue mon bout de chemin toute seule pour me diriger à l'endroit exact où j'étais ce matin.
Mes mains s'enfonce chacun dans les poches de ma veste.

Rare sont les visiteurs de cette colline, les habitants de la ville connaisse si bien les régions qu'il ne trouve plus rien d'exceptionnel ici, contrairement aux quelques touristes qui pose leurs valises quelques temps. Ils se font rare en ce mois de novembre. Ce n'est plus les vacances.

Cet été ils avaient été nombreux, et comme chaque vacances d'été nous louions la chambre d'amis près de la mienne à un vacanciers. Nous ne le faisons plus maintenant, nous avons déménagé pour une maison sans étage, à trente kilomètres de notre ancienne maison.

Une fois c'était un professeur de langue. De l'espagnol, j'en est appris des mots.

J'ai pensé alors à notre vie avant que je ne tourne cette vidéo. Elle n'était pas si différentes d'aujourd'hui mais, mon père était souvent à la maison, ma mère toujours à donner des ordres et à faire la loi mais on en riait beaucoup.

Amaury avait quatre ans et pouvait s'exprimer, donc il était insupportable mais j'aimais ça. Aujourd'hui je me rend compte que j'aimais ça. Maintenant qu'il à du mal à parler ce n'est plus pareil et c'est de ma faute en plus.

J'ai été la personne la plus insensible au monde ce jour là, une égoïste et je m'en voudrais toute ma vie.

L'heure passe vite, une heure s'est écoulé et aucune trace de plumes_blanches.
Je regarde mon téléphone, le rendez-vous a bien été fixée à quinze heures.

Loin de chez moi il m'est impossible de capter une connexion internet depuis mon téléphone. Je n'ai pas non plus pensé à lui demander son numéro.

Je n'ai donc pas d'autres choix que d'attendre.
Mes jambes devenant de plus en plus lourdes, je décide de m'asseoir au milieu de l'herbe.

Le temps file, le ciel commence à s'assombrir, le temps se rafraîchit. J'en frissonne et perd peu à peu espoir qu'elle vienne.
Dix-huit heures, je décide enfin de rentré.

__ Où tu était ?
Me demande ma mère.

__ Sur la colline.

__ Qu'est ce que tu faisait là-bas ?

__ Rien, je suis allée prendre l'air.

__ On va manger, ton père est là. Je ne veux aucun commentaire tu as compris ?

__ C'est à moi que tu dis ça. C'est une blague.

Je vais dans ma chambre déposer mon téléphone, avant d'aller me lavé les mains et de les rejoindre à table.

__ Bonsoir Papa.

__ Bonsoir. Amaury assied toi près de moi.

La place où mon père voulut voir mon petit frère n'était qu'autre que la mienne. Sur notre table ovale habituellement je m'assied
au niveau des longueurs à côté de mon père, en face de moi c'est Amaury, à côté de lui c'est Alexandre. Au bout de la table c'est ma mère.

Aujourd'hui je prend la place d'Amaury. Je n'aurais pas espérer moins de la part de mon rancunier de père.

__ Alix où est ton frère ?

__ Je suis là, c'est bon.

Mon frère me lança un regard plein de questions, je me contente de rouler des yeux.

__ Tenez vous la main.
A dit ma mère avant de commencer la prière.

Le dîner s'est fait dans une atmosphère glaciale. Un nuage invisible plein d'éclair flotte au dessus de nos têtes.
Ce qui a rendu notre famille si instable et fermé à toutes conversation à été une vidéo d'à peine un quart d'heure avec des conséquences pour chaque membre de cette famille.

Assise devant mon ordinateur, je m'arrête quelques secondes de taper.

Mon cœur s'est brisé en même temps que cette famille, j'ai provoquer une tournade qui a emporter toute la joie et la complicité qui avait existé entre nous.

Une deuxième fois je m'arrête de taper sur mon clavier.
Un bruit de verre brisé venait de donner suite à un cri aiguë. La voix de ma mère.

Je me lève et me précipite hors de ma chambre. Alexandre qui comme moi avait entendu les bruits me fit face.

__ C'était maman ?

__ J'crois bien. Il faut qu'on aille voir.
Je lui propose.

__ Non, se sont leurs histoires. On a pas à s'en mêler.

__ Comment ? C'est sûrement à cause de moi qu'ils se disputent.

__ Papa ?
A dit une petite voix derrière nous.

__ Amaury retourne dans ta chambre.

__ Emmène le Alex.

__ Fait le toi. Je vais voir ce qu'il se passe.

__ Non, j'peux pas.

__ Depuis l'accident tu ne lui as pas parlé, tu ne l'a plus touché. De quoi t'a peur ? C'est ton p'tit frère, non ?

__ Je ne suis pas prête.

Mon frère me lance un regard accusateur avant d'emmener mon p'tit frère dans sa chambre.

__ Allons-y Amaury.

Je passe mes mains sur mon visage. J'ai du oubliée quelques minutes la raison pour laquelle je suis sortie dans le couloir. Je m'en rappelle en entendant ma mère criée une seconde fois.

Je m'approche doucement de la porte de leur chambre et y colle l'oreille.

__ Lâche moi ! Tu me fais mal !
... Arrête, ne me touche pas !

Je recule alors que mes battements cardiaques s'accélère plus j'imagine ce qui est en train de se passer.

Ma main se pose sur la poignée, j'ouvre la porte et reste immobile.

__ Sort de là Alix ! Sort tout de suite !
M'a hurlé ma mère.

J'ai refermé la porte et me suis ruée vers la mienne que j'ai verrouillé.

ImagineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant