Chapitre 13

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Ce qui est relié à la réalité

Je crois que la dernière fois où j'ai autant pleurer a été le jour où j'ai causé l'accident de mon petit frère.
Un incident dont je n'ai pas vraiment parler d'ailleurs. Aujourd'hui je ne pleure pas parce que la culpabilité me range ou que mon petit frère est inconscient sur un lit d'hôpital.

Non, aujourd'hui si je pleure c'est parce que tout ce que j'ai commencé à écrire depuis cet incident à disparu, envolée après tous ces mois, tout les jours où j'écrivais, où je décrivais dans les moindres détails l'évolution de l'état de santé de mon frère.
Le jour où mon père n'a pas voulu que j'entre dans cette chambre d'hôpital, le premier sourire qu'Amaury m'a fait quand il s'est rétabli.

C'était une trace écrite, une trace écrite parce que je ne voudrais jamais oublié ces moments, ces moments qui s'éfface petit à petit de mon cerveau.

Je regarde autour de moi, assise dos à ma porte je contemple les dégâts qu'ont provoquer ma crise. Mon ordinateur est au sol, des feuilles, des stylos, des croyons de couleurs traînent par terre.
Le miroir de ma coiffeuse est en miettes, mon matelas n'est plus sur le lit en bois, des livres et cahiers sont éparpillés un peu partout dans la pièce. Un bordel sans nom.

Quand à moi, ma main saigne, je transpire et respire bruyamment, mon nez coule, mes joues sont inondées de larmes, ma gorge me brûle tellement j'ai crié.
Mes cheveux doivent être en pagaille, je dois ressemblé à une alcoolique, une droguée ou une personne instable.

Ma mère, elle doit être entrain de terminer tranquillement son thé. Amaury doit être dans un sommeil profond. Mon père n'est pas à la maison, Alexandre n'est pas revenu.
Je me sens complètement seule. Totalement seule.

Je me lève avec difficulté, j'ouvre la porte et me dirige vers la sortie. Une main vient me retenir.

__ Où tu compte aller dans la nuit ? Tu ne mettra pas un pied dehors, tu m'a comprise ?
Prend ce thé et va t'asseoir au salon.

Je regarde ma mère qui me tend une tasse de thé encore chaud. Je lui prend des mains avant de le lui jeter à la figure.

__ Je te déteste, tu n'a pas idée à quel point.
Je lui crache avant de sortir de la maison.

J'ai du marché longtemps dans les environs de chez nous, jamais je n'ai osé aller sur la colline en pleine nuit, mais je n'ai plus rien à perdre alors me voilà debout devant la noirceur qu'offre ses profondeurs.

Je m'éloigne et me dirige vers les lampadaires d'une cité. Sûrement là où vit Tessa.
Je me suis assise sous l'une d'elle, j'ai pencher la tête en arrière et j'ai regardé les bâtiments, certains lumières sont encore allumé dans les appartements, des silhouettes se formes derrière des rideaux.

Mes yeux se lèvent plus haut, vers les étoiles. Je ne les ai pas vu si brillant depuis le soir où j'ai fugué. Elles sont si nombreuses.
Il fait bon, mais il fait trop froid pour moi qui suis sortie en simple short et débardeur, mes pieds ne sont même pas au chaud dans mes tongs.

Je m'essuie le visage avec mon haut, j'imagine mes yeux complètement rougis, avec mes cheveux lâchés comme ça, je pourrais faire peur à n'importe qui.

Une voiture passe, ses fards m'éblouisse, elle s'arrête un peu plus loin. Je ne voit pas qui en sort, elle s'en va et rentre dans la cité. La personne descendu avance dans ma direction.
C'est lorsqu'elle est dans la lueur de la lampadaire que je vois de qui il s'agit.

__ Alix, qu'est-ce que tu fait là ?

Tessa vient se mettre à genoux à côté de moi, sa main est posée sur mon avant bras. L'autre réconfortante est posée sur mon épaule.

Je ne lui ai pas répondu, tout ce que j'ai fait, c'est de la serré contre moi.

__ Qu'est ce qu'il s'est passé Alix ?

__ Est-ce qu'on peut ne pas parler, juste quelques minutes ?

__ D'accord.

Ces minutes ce sont transformés en heures. Je me suis finalement décollé de Tessa, nous nous sommes levée.

__ Désolée, j'ai l'air stupide. T'avais sûrement des choses à faire et...

__ Non, non, écoute, c'est moi qui suis venue de mon plein gré. Si tu as besoin de quoique ce soit, vient me voir, je serais là ok ?

__ Merci.

Un silence s'est installée, pas un de ces silences désagréable où l'on se sens gêné, non, c'est juste un doux silence.

__ Tu veux que je t'accompagne ? Ou peut-être que tu ne veux pas rentrer chez toi ?
Tu peux venir chez moi si tu veux, mon père sera ravi.

__ Non, ça ira. Je ne vais pas abusé de ta gentillesse. Je vais rentrer.

Tessa me regarde dans les yeux et je n'arrive pas à d'écrire son expression, je ne sais pas si c'est de la compassion ou de la pitié. Elle me prend la main droite et regarde ma blessure.
Ce que j'ai même oubliée en sa présence.

__ Tu as mal ?

__ Pour être franche, j'avais oubliée.

__ Avec qui tu t'es bagarré ?

__ ...Avec moi même. Je me suis fait ça en brisant un miroir.

__ Tu devait être en colère.

__ Oui.

Cette fois-ci c'est bien un silence oppressant qui pèse dans l'air, un tas de questions doivent lui brûler la langue, sûrement des questions auquel je ne souhaite pas répondre.

__ ...Je vais y aller.
Je dis en m'éloignant d'elle.

__ D'accord, tu ne devrais pas venir en cours demain, repose toi. Ça ne fera que t'énervé, de voir Emma et Soraya...

__ Je les avaient oubliée celles-là.
Bon j'y vais. J'ai une chambre à ranger.

En entrant chez moi, je vais directement dans ma chambre où j'ai la surprise de constater ma mère entrain de ranger mon lit. Elle a du s'amuser à tout ranger après mon départ. Une petite partie de moi est soulagé qu'elle n'est rien au visage et l'autre aurait voulu la voir inconsciente au sol.

__ Sort de ma chambre.
Je lui dit sèchement.

__ Alix, je l'ai fait pour ton bien.

__ Fait le croire à qui tu veux mais pas à moi.

__ Qu'est ce que ça t'apportait d'avoir ça ? Tu comptais en faire quoi ? Pourquoi tu veux te rappeler de cette bêtise stupide ?!
Hein ? Pourquoi ?!

__ Parce que c'était la seule chose qui me gardait connecter à la réalité !

__ Qu'est-ce que tu racontes ?

__ Ton frère n'avait pas tord Maman, je ne suis pas normal. T'aurais peut-être dû te débarrasser de moi comme il t'avait proposé, ça m'aurait évité de ressentir cette haine à ton égard aujourd'hui.

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