Chapitre 13

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Quelques jours passèrent à l'académie. Scyllia, pour le bien de sa mission, avait décidé à contre cœur de rentrer dans le rang et de ne plus faire de vagues. Les cours qu'elle avait eus jusque-là avaient été d'un ennui total. Que ce soient ceux de magie qui n'étaient que théorique et n'opposaient aucune difficulté à la prétendante ou ceux contre lesquels elle s'était braquée, rien d'intéressant n'en ressortait.

Contrairement à Elisabeth et ses autres professeurs, ceux de cette école, et surtout madame Odale, n'arrivaient pas à rendre leur matière intéressante et interactive. Ils se contentaient de réciter le cours et l'adolescente sentait que les interrompre, même pour poser une question ou demander des précisions les dérangeaient. Sa seule consolation était peut-être les autres élèves de sa classe avec qui elle s'entendait bien et Maximilien qui, malgré son père insupportable, était d'une grande gentillesse. Après tout, s'il y avait bien une chose que l'on ne pouvait choisir, c'était ses parents.

Au matin, après avoir déjeuné au réfectoire, Scyllia jeta un œil sur son emploi du temps rafistolé. Bienséance... Encore une matière qui ne lui disait rien qui vaille. Cependant, chose étrange, son colocataire l'avait aussi, qui plus est à la même heure et dans la même salle.

Tous les élèves de première année se rendirent donc à l'endroit indiqué et découvrirent une salle plus grande que celle où elle assistait aux cours habituellement. Il n'y avait pas non plus de bureaux et les chaises avaient été poussées contre les murs.

— Je sens que ce cours va être barbant, commenta un garçon.

— Ne te plains pas, au moins toi, tu as d'autres cours intéressants, lui répondit la prétendante.

À cet instant, la professeure Odale entra dans la salle et invita toute la classe à s'asseoir. Machinalement, chacun et chacune se mirent à côté de leurs amis, si bien que toutes les filles se retrouvèrent d'un côté de la salle et tous les garçons de l'autre avec, assis sur les sièges qui faisaient la transition entre eux, Scyllia et Maximilien.

— Bien. Certains d'entre vous se demandent peut-être quel est ce cours et pourquoi ils l'ont. La réponse est simple. Vous allez apprendre ici comment bien vous comporter en société. Il vous arrivera, lors de votre vie, de devoir côtoyer des nobles ou d'autres personnes importantes et il n'est pas convenable que vous vous comportiez comme des rustres devant eux !

— N'importe quoi, souffla le garçon qui s'était plaint.

— Sachez, jeune homme, que le manque de civisme devant une personne telle que le roi peut être considéré comme une opposition à son autorité et que cela peut vous valoir un séjour aux cachots. De plus, il en va de la réputation de l'académie. Nous ne formons pas des barbares ici.

Barbare. Cette femme aimait décidément beaucoup ce mot.

Peut-être un fantasme refoulé.

— La première chose à apprendre est sans doute l'un des exercices les plus importants. Afin de faire bonne impression dès le début, il est primordial pour vous de maîtriser la révérence. Voyons de quoi vous êtes déjà capable. Maximilien, pourriez-vous nous montrer à quoi cela ressemble ?

— Bien sûr.

Le fils du directeur se leva et rejoignit l'enseignante. Arrivé à deux mètres d'elle, il s'inclina, le dos parfaitement droit, les jambes serrées et tendues, le bras gauche le long du corps et le droit replié sur son ventre, doigts tendus. Il resta ainsi quelques secondes puis se redressa.

— Parfait. Vous autres, faites en de même et vous vous assurerez de faire une première bonne impression. Voyons à présent la révérence chez les femmes. Peut-être que notre très chère rebelle pourrait nous montrer à quoi cela ressemble.

Scyllia tome 3: EliarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant