Chapitre 21

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—Maximilien ? s'étonna le doyen. Qu'a-t-il à voir avec cette histoire ?

— Lors de mon court passage en prison, il a réussi à venir me voir et m'a dit qu'il allait m'aider à m'évader. Mais maintenant que j'y pense, c'est absurde. Toute la ville sait que je n'y suis plus.

— Non, pas lui. Je l'ai fait ramener au manoir avant que tu ne t'échappes et j'ai ordonné aux serviteurs de faire le nécessaire qu'il ne sorte pas de sa chambre.

— Ne tirons pas de conclusion hâtive et allons voir s'il y est encore, proposa le grand-père.

Guidé par Archibald, tout trois se dirigèrent vers la chambre de Maximilien. Celle-ci, contrairement à celle du grand-père, se trouvait près de la salle où était normalement entreposée l'arme. En deux minutes, ils arrivèrent devant sa porte.

Le directeur, avec une impatience et une inquiétude évidente, entra dans la chambre, puis se stoppa net à l'entrée. Son fils ne s'y trouvait pas. À son tour, Scyllia pénétra dans la pièce et se mit immédiatement à chercher un indice sur sa position éventuelle. Il ne lui fallut pas longtemps pour trouver une lettre, soigneusement déposée sur son lit.

L'adolescente tendit la lettre à Archibald qui l'ouvrit et parcourut en vitesse son contenu. Après avoir parcouru quelques lignes, il se mit à tituber et fut obligé de s'asseoir pour ne pas tomber. À cet instant, il ne ressemblait plus à cet adversaire coriace et empli de haine, mais plutôt à un père normal qui venait d'apprendre une mauvaise nouvelle concernant son fils.

— Mais qu'est-ce que j'ai fait ? se lamenta-t-il en se prenant la tête dans les mains.

Curieuse, la prétendante saisit le message et commença à le lire à haute voix pour que son grand-père sache aussi ce qui était arrivé.

— Cher père, lorsque tu liras cette lettre, je serais déjà parti depuis un long moment. N'essaie pas de me chercher, tu n'arriveras jamais à me retrouver. Si tu es aveugle au point de ne pas connaître la raison de ce départ, cette lettre est faite pour t'éclairer. Depuis un bout de temps, je ne te reconnais plus. De père aimant, tu es devenu un tyran qui ne sème que le mal et la destruction en clamant qu'il fait régner la justice. Cette idée de partir me trottait dans la tête depuis un bout de temps, mais tes dernières actions m'ont définitivement convaincu. Tu as failli tuer une de mes amies sous les yeux de toute l'académie et tu en as emprisonné une autre alors qu'elle avait sauvé tout le monde de ta soif de destruction. Tu n'es pas digne de ton titre de protecteur du royaume et, de ce fait, tu n'es pas digne de brandir l'épée qui va avec. Je vais donc m'en emparer et devenir ce que tu n'as pas réussi à être. Un véritable soutien pour le peuple. Je réussirai là où tu as échoué et je redorerai le nom que tu as sali. S'il te reste tout de même une partie de bonté en toi, dis à Mère et à grand-père qu'ils me manqueront. Adieu père.

Archibald avait le regard encore plus vide que lorsqu'il s'était rendu compte qu'il avait été manipulé par le fragment d'orbe. Il n'était clairement pas en état de réagir convenablement.

— Il faut le retrouver au plus vite, dit le grand-père.

— Sa fuite avec l'épée pourrait être catastrophique, confirma Scyllia. Ouros m'a révélé que le pouvoir qu'octroyait la gemme était proportionnel au désir de puissance et à l'ambition de son porteur.

— C'est-à-dire ?

— Jusque-là, la gemme était détenue par Archibald qui était directeur, grand inquisiteur et protecteur du royaume. À part si vous comptiez faire un coup d'État, vous étiez déjà au plus haut et n'aviez plus rien à prouver, donc le pouvoir du fragment était faible. Max a pour ambition de devenir protecteur du royaume. Elle va donc lui octroyer une puissance inimaginable. Il faut donc le retrouver au plus vite avant qu'il ne fasse quelque chose de regrettable.

Scyllia tome 3: EliarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant