Obsessionnelle

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et moi, je me sentais de moins en moins patient. Tu m'irritais atrocement. Peut-être l'as-tu senti, peut-être as-tu eu pitié puisque tu ne m'as pas fait attendre de nouvelles journées entières pour répondre à mes autres phrases, auxquelles je ne m'intéressais pas vraiment – j'alimentais majoritairement la conversation pour augmenter la probabilité d'assister à ta méthode de pratique.

Le mercredi, la fiole n'était toujours pas là à vingt-trois heures sonnantes. Elle l'était à vingt-quatre. J'étais seulement parti chercher dans ma chambre de quoi manger, les borborygmes de mon ventre mettant en danger ma cachette infaillible. J'ai maudit la Faim elle-même.

Le jeudi, elle était déjà là lors de la première pause. Toute ma journée se vit foutue en l'air puisque, si tu ne laissais plus trente heures d'intervalles entre deux de tes réponses, tu n'en laissais pas moins que quinze.

Le vendredi fut un mélange des deux. Elle n'était pas là lors de la pause du matin. Ni celle du midi, que j'avais entièrement consacrée à épier la réserve, délaissant à regrets mon estomac criant famine. Mais elle fut déjà là avant celle du soir. Au moins, je sus que tu étais ou Serdaigle ou Poufsouffle, puisque les deux heures de cours qui séparèrent mes deux entrevues furent en commun avec les Gryffondor. Je me suis senti rassuré, en un sens, que tu n'en puisses être une.

Le samedi a sonné pour moi comme une douce musique, apaisante et joyeuse. J'ai alors dû me rendre à l'évidence ; au-delà de perspicace, tu étais

Épithète - DRAMIONEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant