Gon rentra chez lui le c?ur en fête. Kirua l'avait finalement accepté pour ami. Définitivement. Il allait pouvoir passer ses journées à ses côtés, étudier avec lui, manger avec lui, rire avec lui, parler avec lui, le regarder, le suivre, l'aimer. Il ne demandait rien de plus. Les arbres, les oiseaux, le vent prenaient soudain tout leurs sens. Dès qu'il fut arrivé, il se jeta au cou de sa tante, et l'embrassa sur les deux joues avec force. Celle-ci, surprise, répondit maladroitement à son étreinte, lui sourit, et retourna s'occuper de ses clients. Gon monta alors les escaliers quatre à quatre, se précipita dans sa chambre, et se laissa tomber lourdement sur son lit, les bras en croix, les yeux grands ouverts et la bouche ouverte en un sourire béat. Il ne croyait pas en son bonheur. On était vendredi, la veille du week-end, d'un interminable week-end, mais lundi, il reverrait Kirua. Toute la semaine, il pourra être à ses côtés. Toujours. Et cela recommencera, toutes les semaines, toute l'année, et l'année prochaine aussi, sans doute. Que de moments de bonheur ils allaient pouvoir connaître ensemble ! Gon resta immobile longtemps, pleins de rêves en tête, plus fous les uns que les autres, jusqu'à ce que Mito l'appelle pour le dîner. Il descendit alors les escaliers aussi vite qu'il les avait montés, et se rua dans la salle à manger, le regard étincelant et le c?ur rempli de joie. La vie était vraiment quelque chose de magique, de merveilleux, de beau, lorsqu'on savait avec qui la vivre.
Le samedi, Gon partit très tôt le matin, avec l'intention de se promener dans la forêt. Mais il avait en réalité surtout envie d'être seul, avec ses sentiments. Il erra, sans but, parmi les arbres toute la matinée, en se rapprochant toujours, inconsciemment, de la muraille entourant la propriété des Zoldiks. La majorité de la forêt appartenait en effet à la famille de Kirua, et l'épais mur de briques séparait donc la forêt en deux. Gon s'appuya contre ce mur. Il aurait tant aimé se trouver de l'autre côté, et connaître ainsi l'endroit où habitait celui qu'il aimait. Kirua ne lui avait jamais parlé de sa famille, et de sa maison. Il était toujours resté silencieux, écoutant Gon la plupart du temps, et détournant soigneusement les questions personnelles. Gon ne connaissait donc sa vie privée que par les rumeurs qui circulaient à son sujet. Il avait entendu que son père était le directeur d'une grande compagnie de fabrication d'armes, et possédait l'une des dix plus grandes fortunes du monde. Mais concernant tout le reste, les rumeurs demeuraient assez floues, parfois contradictoire, et tenaient apparemment plus de la légende que de véritables faits. L'une d'elle par exemple, disait que le père de Kirua était un colosse de trois mères, capable d'arracher le c?ur de ses ennemis à mains nues. Gon n'y accordait donc que peu de fois. Quant à la propriété des Zoldiks, personne ne semblait jamais y être entré.
Il s'écarta subitement de l'enceinte, et se dirigea vers un arbre gigantesque, un immense cèdre qui avait poussé aux alentours de la muraille, entreprit de l'escalader, et s'installa à califourchon sur l'une des plus hautes branches pouvant encore supporter son poids, et sortit de son sac un sandwich dans lequel il mordit avidement. De là-haut, il dominait toute la forêt, et il avait également une vue imprenable sur « Kukuru mountain ». La propriété était immense, et recouvrait apparemment plusieurs hectares de forêts. Au sommet de la montagne était dressée, imposante, une gigantesque forteresse noire, qui faisait corps avec la montagne. Soudain, un avion décolla du centre de la forteresse, presque à la verticale, et s'éloigna à l'horizon. Gon se remémora les paroles de Kirua : « Nous vivons en haut de la montagne, et l'on ne peut y accéder que par les airs. ». Comme il aurait aimé, lui, vivre dans ce lieu éloigné de tout, au milieu de la nature ! Il resta là, sur son arbre, toute l'après- midi, dévorant des yeux ce domaine interdit, ce paradis défendu, où se trouvait en ce moment-même celui qu'il aimait. Il ne redescendit que lorsque la fraîcheur du soir tomba sur la forêt.
Le dimanche, il resta chez lui, faisant ses devoirs avec application, mais s'arrêtant souvent pour rêvasser, les yeux dans le vide, si bien qu'il ne fut pas vraiment productif. L'après-midi, il aida sa tante à nettoyer le bar de fond en comble, profitant comme de coutume de la fermeture hebdomadaire. Il passa le balai, fit la vaisselle, épousseta les tables, mais il ne fut, là non plus, pas très efficace, s'arrêtant parfois en pleine action pour regarder par la fenêtre et laisser vagabonder son esprit vers celui qui chérissait, ce qui fit que Mito dut à plusieurs reprises le secouer gentiment, un léger sourire au coin des lèvres. Ils n'avaient pas reparlé depuis mercredi des « sentiments » de Gon, mais ses regards, ses sourires et son comportement avait apparemment définitivement convaincu Mito de l'état de son fils adoptif. Depuis, elle montrait beaucoup d'indulgence envers Gon, s'amusant de son inattention, de ses étourderies et de sa maladresse. Gon, lui, remerciait intérieurement sa tante de sa discrétion. Il ne voulait pas lui parler de Kirua. Pas encore. Il lui avait toujours parlé de tous ses amis à c?ur ouvert, mais cette fois-ci, c'était différent. Il voulait protéger leur relation des regards étrangers. Même de celui de Mito. C'était une relation qui n'appartenait qu'à eux.
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Secret de Famille
RomanceCeci est une fic Yaoi sur Killua et Gon dans Hunter x Hunter. Cette histoire n'est pas de moi mais je voulais absolument vous la faire découvrir car elle n'est pas sur Wattapad !