Chapitre 23

1.2K 87 42
                                        

— Harry, ton amie Hermione est là !

Surprise que ce soit Pétunia qui vienne lui ouvrir, Hermione n'avait fait aucun commentaire et était entrée dans la maison en regardant autour d'elle, mais rien n'indiquait que les Dursley étaient revenus habiter ici.
Harry apparut d'une pièce au fond du couloir et sourit à son amie.

— Je suis désolée, je viens un peu tard, mais j'avais envie de te voir... s'excusa Hermione comme le brun l'enlaçait. Tu vas bientôt partir au travail...
— Ne t'en fais pas, je peux bien arriver un peu retard, pour une fois. Toi, tu as quelque chose à me dire, dit-il en l'entrainant vers la cuisine. Tante Pétunia, laisse, je le ferais bien...

Mais Pétunia secoua la tête et continua la vaisselle. Hermione plissa le nez. Jamais elle ne laissait la vaisselle sale s'empiler dans l'évier au point devoir la déposer sur la table pour tout laver...

— Oui, je dois te parler, dit Hermione. On peut aller marcher ?

Harry haussa un sourcil puis hocha la tête.

— Si tu veux...

.

— Alors comme ça, tu l'as fait...

Hermione baissa le nez et passa sa langue sur ses lèvres.

— Je n'ai pas été contrainte, dit-elle. Qu'on soit bien d'accord, je l'ai fait de mon plein gré.
— Tu as épousé un mort !
— J'ai épousé un homme qui m'a mise sur son testament, nuance ! répliqua Hermione en fronçant les sourcils. Rogue m'a tout laissé, Harry, il m'a tout légué, son manoir, sa maison, son coffre, tout... !
— Et son nom aussi, visiblement... Parce que tu ne m'en as jamais parlé... Malefoy est au courant ?

Hermione opina.

— C'est lui qui m'a convaincue de le faire.
— Je vois...
— Harry, avant de t'énerver, écoute-moi, s'il te plaît, dit alors la Gryffondor. Que ça te plaise ou non, j'ai épousé Severus parce qu'il est mort en martyre. Il a été assassiné et le monde de demain doit le savoir.

Elle baissa les yeux et se mordit la lèvre.

— Je l'ai épousé parce que je suis tombée amoureuse de lui, aussi, soupira-t-elle. Au début, c'était de la tristesse, un profond chagrin dont j'avais beaucoup de mal à me dépêtrer. Sa maison vibre de son essence, partout où je vais dans cette bicoque, je le sens près de moi, c'est presque... effrayant. Et puis jour après jour, en discutant avec son portrait, j'ai appris à le connaitre. Alors certes, ce n'était pas lui, mais ce n'est pas non plus un tableau post-mortem ordinaire.
— Parce qu'il a été peint pendant le vivant du modèle, c'est ça ?

Hermione opina.

— Quand j'ai trouvé derrière ce meuble ce bout de parchemin qui rajoutait une clause à son testament, je lui en ai parlé et il m'a avoué qu'il l'avait rédigé quelques jours seulement avant de mourir. Il n'avait pas eu le temps de l'envoyer à son Notaire et il a fini derrière un meuble...
— Est-ce que tu savais ?
— Que ?
— Que Rogue était amoureux de toi avant de mourir ?

Hermione secoua la tête.

— Non, je n'en avais pas la moindre idée, dit-elle. Je ne l'ai compris qu'au fil des semaines, et quand nous avons été assez « proches » si j'ose dire, il m'a avoué qu'il s'intéressait a moi depuis longtemps, mais qu'il n'avait pas le droit de me le faire savoir, pour les raisons que nous connaissons tous.

La jeune femme soupira et repoussa ses cheveux sur sa tête.

— C'est dur, Harry, dit-elle alors un sourire un peu forcé. C'est dur de se dire que chaque matin que je ne pourrais jamais le serrer dans mes bras, dormir à ses côtés ou même avoir l'honneur de reconduire son nom... Je ne me souviens même plus de l'odeur de son après-rasage... acheva-t-elle en haussant les épaules, les lèvres serrées.

⏳ L'héritièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant