Robin avait passer l'été enfermé chez lui. Il ne pouvait plus se regarder dans le miroir. A ses yeux, son visage avait changé ; il était passé de doux et aimant à meurtrier. Meurtrier.
Plusieurs jours pendant des semaines, le seul moment de la journée ou il daignait sortir était pour se rendre au commissariat, afin d'avouer son crime. Mais il n'y arrivait jamais, c'était au-dessus de ses forces ; une partie de lui continuait de croire qu'il n'avait pas tué l'homme qu'il aimait, que tout ça n'était qu'un mauvais rêve dont il allait se réveiller à tout moment. Mais les jours passèrent et il ne se réveillait pas. Il se détestait à mesure qu'il acceptait les choses.
Il n'avait pas tenter de contacter ses amis, ayant trop peur de se faire rejeter - voir dénoncer - par ces derniers.
Alors il passait ses journées à jouer à Fortnite, Fifa, regarder Dexter pour la mille et une fois, écouter du rock, et trainer en pyjama comme si il était en dépression. En fait c'est ce qu'il était. En déprime totale.
Avant, quand il écoutait du rock, il sautait dans sa chambre et chantait les paroles des chansons en hurlant dans la maison, se fichant bien que ses parents lui dise d'arrêter. Mais depuis "l'accident", il ne bougeait plus lorsqu'il écoutait ses musiques, immobile sur son lit, tel un mort.Le jour de la rentrée, il hésita a y aller. Mais il prit une douche, s'habilla et prit ses affaires sans vraiment savoir pourquoi. Après tout, qu'est ce que j'ai à perdre...? se demanda-t-il.
Il hésita à prendre sa trottinette mais il ne voulait paraître "gamin" aux yeux des autres. Quoi que... après tout il s'en fichait bien.
A 7H40, il partait de chez lui mais n'alla pas dans la direction du lycée ; il allait chez Elias. Arrivé devant sa maison, il vit sa chambre allumée, son volet ouvert et rideaux tirés. Il observa silencieusement son ancien meilleur ami en train de se déshabiller. Elias était en caleçon noir Calvin Klein, ses pectoraux mats étaient aussi biens tracés que les lignes de ses abdos. Puis il se retourna pour répondre à un message et Robin vit complètement son dos musclé. Pourquoi je fais ça ? C'est quoi mon problème ?
C'est alors qu'il entendit des bruits de pas dans la rue. Ayant honte de ce qu'il faisait, il se cacha derrière un des buissons du jardin de l'adolescent et de sa famille, ayant à présent vue sur son salon et Lady - son chat - qui grattait la fenêtre en quête d'un papillon.
C'était Juan qui marchait le long de cette rue, qui alla sonner plusieurs fois chez son ami. Il n'a pas changé d'un cil, songea Robin.
L'adolescent aux cheveux d'or, rebroussa chemin discrètement jusqu'au lycée. Il était pile à l'heure - voir même en avance, comme à son habitude. Il s'assit sur un banc, regardant, épiant, scrutant, le flot de personnes qui défilaient sous ses yeux, en quête d'un de ses anciens copains et les repéra quelques minutes plus tard. Il vit Elias qui s'avançait dans sa direction et Aurélien qui le retint. Robin ne voulait pas voir son ancien ami mal parler de lui devant lui. Alors, pendant qu'Elias avait le dos tourné, il se leva et partit, recherchant sa classe, dans cet immense bâtiment qui lui semblait bien que trop étranger.
Un instant eut-il l'espoir que son ancien meilleur ami était toujours son ami ? C'est peut-être le cas...qui sait ?
- TOI. Pas si vite. dit une voix familière au garçon. C'était Jean. Alors tu n'es toujours pas allé voir la police hein ? Tu devrais avoir honte de toi sérieux ! c$Comment fais-tu pour continuer de vivre tranquillement ? Je paries que tu n'oses même plus te regarder dans le miroir !
Robin sentit sa tête lui tourner mais Jean n'arrêtait pas de lui dire toutes ces horribles choses qui s'avéraient vraies. Il s'enfuya donc vers les toilettes en courant le plus vite possible.
Après avoir vu Jean le détestant et entendu toutes ces choses sorties de sa bouche, il vomissa dans le lavabo situé juste devant lui. Lorsqu'il releva la tête, il se regarda dans le miroir pendant de longues minutes et s'enferma dans une des cabines pour pleurer à chaudes larmes.
Lorsqu'il entendit la porte s'ouvrir, il sècha ses larmes directement et se releva d'un coup sec.
- Il y a quelqu'un ? demanda une personne inconnue pourtant d'ôtée d'une voix tout autant familière que celle de Jean, mais celle ci paniquée et essoufflée.
Robin dévérouilla la porte et sortit afin de donner une réponse à ce mystérieux inconnu lorsqu'il se trouvait en fait être... Elias.
L'ado aux cheveux blonds fit un bond en arrière, surpris de le voir de si près. Chaque détail qu'il avait oublié, de sa peau parfaitement lisse, ses sourcils plus ou moins brossés, ses cheveux noirs ébouriffés à la forme de ses lèvres, lui revint en mémoire instantanément.
Elias écarquilla les yeux et eut lui aussi un mouvement de recul.
C'est à cet exact moment que Robin remarqua la chevalière d'Amaury dans la main droite d'Elias, et qu'Elias remarqua les yeux rouges et bouffis de Robin et comprit qu'il pleurait.
Bien que Robin avait essayer de sécher ses larmes, elles ne cessaient toujours pas de couler. Elias s'approcha donc de lui - de si près que Robin pouvait sentir son odeur de déodorant viril, de linge frais et de parfum - afin de lui enlever une de ses larmes avec son pouce.
Puis, comme si il revenait à la réalité, le garçon aux yeux bridés s'éloigna du garçon à la peau pâle et partit comme si il avait commis une erreur, laissant à présent seul Robin dans les toilettes des garçons du lycée.
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When love goes to far
Ficção AdolescenteAmaury, Robin, Elias, Aurélien, Jean et Juan formaient un groupe d'amis de 15 ans plus ou moins intriguant, renfermant des secrets plus sombres les uns que les autres. Ils étaient les garçons les plus populaires du collège jusqu'à l'incident du 13...