13 : « Reconnaissance. »

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-Hep, fiston

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-Hep, fiston.

Je m'arrête en chemin et me tourne vers mon père l'air interrogateur, et il me fait signe de m'asseoir sur la chaise face à lui. Mon père n'a jamais été du genre à donner des ordres, mais là, il a l'air assez sérieux pour que je ne le contredise pas.

-Oui ? je demande, ne sachant pas très bien le motif de cet entretien.

-Pourquoi tu as dit à ta mère que tu faisais du bénévolat ?

-Parce que c'est le cas, je réponds naturellement.

J'ai un peu honte d'appeler Victoria du bénévolat. Mais c'est un peu ça, non ?

-Ben, il soupire, je t'ai vu avec la petite qui traîne un peu partout.

-Qui ça ? je demande avant de comprendre que c'est bien de Victoria qu'il parle. Oui, c'est vrai, je dis honnêtement parce qu'il nous a vu en train de se parler, de toute façon, alors pourquoi lutter ?

Il soupire.

-Écoute, elle n'a pas l'air méchante...elle a plutôt l'air inoffensive.

-C'est pas ce que tu crois, je l'arrête. Je l'aide à trouver un boulot.

Je peux voir la surprise sur le visage de mon père.

-Ben...t'es beaucoup trop gentil. Tu sais, c'est très difficile de garder un boulot pour ces gens-là.

-Je sais. Mais elle va garder celui que je lui ai trouvé, moi.

-Tu sembles bien sûr de toi. C'est très bien, mais j'ai peur que tu finisses par être déçu. Tu te souviens ce livre, No et Moi de Delphine de Vigan que tu avais lu au collège ? Lou essaie de sauver No, qui est sans-abri...

-Victoria n'est pas comme No. Juste...fais-moi confiance, d'accord ?

-Je te fais confiance, il dit, et je souris.

-Merci.

**

Le lendemain, je me sens un peu bizarre quand je me réveille. C'est mon dernier jour ici, même s'il me reste une semaine avant la reprise de l'entraînement, je dois rentrer à Stuttgart pour m'y préparer.

Mais avant ça, je dois clôturer notre marché avec Victoria.

Et je ne sais pas comment elle va réagir.

Mes parents ne veulent pas me montrer qu'ils sont tristes que je parte, mais c'est la première chose que je vois quand j'entre dans la cuisine.

-Hey, je reviendrais, je dis avec un sourire, et ils rigolent tous les deux.

-Dans bien trop longtemps. Heureusement que c'est pour vivre ton rêve que tu es si loin de nous.

-Vaque à tes occupations, Ben, sourit mon père, ou ta mère va être triste toute la journée.

-À plus tard, je leur fais un bisou chacun avant de sortir.

-À plus tard, je leur fais un bisou chacun avant de sortir

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-Dix...dix...et vingt. Tenez, je donne ma monnaie à la caissière, qui me remercie avant de me tendre mon croissant.

C'est le jour J. Et comme je pense que Pavard va m'annoncer que c'était une blague, qu'il n'a pas de boulot pour moi et que je vais mourir seule ici, j'ai décidé de me faire un petit plaisir.

Je le laisse dans son sachet pour le manger sous mon arbre, mais quand j'arrive dans le parc et que je vois Pavard assis dessous, je me mets à paniquer.

-Bonjour Victoria !

-B'jour. Tu veux bien te taire le temps que je mange mon croissant ? Tu vas gâcher le plaisir sinon.

Il hoche la tête et mime une fermeture éclair sur sa bouche. Finalement, il respecte ma demande et n'ouvre pas une seule fois la bouche jusqu'à ce que je froisse mon sachet vide.

-C'est cool que tu prennes un petit-dej, il dit, et je hausse un sourcil.

-C'était un cadeau de moi à moi-même pour me pardonner d'avoir accepté ce marché vraiment foireux.

-J'ai trois offres d'emploi pour toi.

Je relève la tête vers lui, surprise. Je ne peux pas avoir entendu correctement ce qu'il vient de dire.

-Tu peux répéter ? Non parce que j'ai entendu trois.

-Trois, il acquiesce, et je cligne des yeux plusieurs fois.

Ce n'est pas possible.

-Avant que tu cries à la trahison et à la disgrâce, j'ai simplement envoyé ton CV. Personne n'a vu mon nom nul part.

-Je comprends pas comment c'est possible. J'ai...j'ai été partout. J'ai donné mon CV partout.

Pavard se mord la lèvre, et là, je comprends qu'il y a anguille sous roche. Là, je comprends qu'il me cache quelque chose. Et la colère s'empare de moi. Contre lui, mais aussi contre moi pour lui avoir accordé ma confiance.

-Qu'est-ce que t'as fait ? je demande, le cœur qui bat la chamade.

-J'ai envoyé ton CV à Stuttgart. Avec un justificatif de domicile à mon adresse.

Mon visage se décompose, et je prends ma tête entre mes mains. Ce n'est pas réel. Ce n'est pas réel, je suis en train de dormir et j'ai hâte de me réveiller. Parce que ce n'est pas possible.

Je suis partagée entre la colère et un sentiment qui n'a rien à voir.

De la reconnaissance.

Ce n'est pas possible que quelqu'un se donne autant de mal pour moi.

CONFIANCE » PAVARD ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant