16 : « Essai. »

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-Tiens, tu peux le mettre comme pyjama

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-Tiens, tu peux le mettre comme pyjama. Comme ça, je laverai tes vêtements demain.

-Tu me factureras la lessive, elle dit avant d'attraper ce que je lui tends. Pavard, c'est quoi ce truc ?

-Un maillot de l'Équipe de France. Je croyais que tu avais regardé nos matchs.

-Je peux pas porter ça pour dormir. C'est beaucoup trop noble.

Et là, je ne peux pas m'empêcher d'éclater de rire. Parce qu'elle est tout à fait sérieuse.

-J'en ai plein des comme ça, je t'en passerai un autre pour porter la journée si tu veux.

Sauf qu'elle ne semble pas décidée à changer d'avis.

-Très bien, je capitule, tu veux ce tee-shirt ? C'est celui que je portais dans le bus mais tu n'as pas eu le temps de le voir puisque tu t'étais évanouie.

-Merci, elle marmonne en quittant mon dressing avec le tee-shirt dans les mains, mais elle fait demi-tour timidement. Bonne nuit, Pavard.

-Bonne nuit, Victoria.

Elle quitte définitivement la pièce et se dirige vers sa chambre. Et je suis vraiment heureux de savoir qu'elle va passer sa première nuit dans un lit depuis longtemps.

**

Quand je me réveille, le lendemain matin, il n'y a aucun bruit dans la maison. Finalement, je trouve un mot gribouillé par Victoria qui m'explique qu'elle est partie à la boulangerie. J'en profite pour vider ma valise, et avant de lancer une machine, je me rappelle que je dois laver les vêtements de Victoria. Sauf qu'une fois devant la porte de sa chambre, je ne peux pas entrer pour les récupérer. Ils sont pliés sur une chaise, attendant d'être lavés. Mais c'est sa chambre et je n'ai pas à y entrer. Je ne peux pas me permettre de mettre la confiance qu'elle m'accorde en péril.

Quand elle revient, elle a un paquet dans les mains et je crois que c'est la première fois que je la vois sourire aussi sincèrement.

-J'ai signé pour deux semaines d'essai. Et j'ai acheté des viennoiseries pour fêter ça.

-Félicitations, je lui souris. Et merci. Tu peux annuler tes dettes que tu comptes depuis le début.

Elle secoue la tête.

-Je finirai par te rembourser, Pavard. Pour tout. Sauf le temps que je t'ai fait perdre.

Ce qu'elle ignore, c'est qu'elle ne m'a pas fait perdre une seule seconde.

Le lendemain matin, je me lève à quatre heures simplement parce que je suis angoissée

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Le lendemain matin, je me lève à quatre heures simplement parce que je suis angoissée.

Je ne vais gérer que la caisse, pour l'instant, alors je dois être à la boulangerie pour sept heures, l'ouverture. Mais impossible de dormir en pensant à ce que ça représente.

J'ai trouvé du travail. Et je suis en période d'essai. Jusqu'à présent, mes périodes d'essai s'était relativement bien passées parce que je savais débarrasser une table et noter « frites » sur un calepin. Mais là, c'est complètement différent. Là, je vais devoir parler au client pour de vrai. Leur demander ce qu'ils veulent et surtout, comprendre. Et si hier, j'ai réussi à me faire comprendre par le patron, rien ne me dit que les clients ne vont pas repartir furax parce que non seulement je ne parle pas la langue de Nietzsche, mais en plus, on les a détrônés en tant que champions.

Je finis par me lever et aller me servir un verre d'eau dans la cuisine, et j'ai à peine le temps de le boire que j'entends des pas.

-Victoria, il est quatre heures, marmonne la voix endormie de Pavard.

-Retourne te coucher, j'ai juste soif.

-Vic...

-Tu te souviens quand je t'ai dit de pas m'appeler ? Je le pensais vraiment. Retourne te coucher ou j'allume la lumière, je le menace.

-N'allume pas, malheureuse, je suis torse nu et j'aimerais bien ne pas te trimballer à l'hosto d'aussi bon matin.

-Il faisait chaud. Ici, il fait pas chaud, donc soit-dit en passant, ça ne tuerait pas de porter un tee-shirt.

-Je t'ai filé mon haut de pyjama.

Je m'apprête à lui demander de quoi il parle avant de baisser les yeux sur le haut que je porte pour dormir.

Oh non.

-Je plaisante Victoria, il rit, et heureusement pour lui qu'on est dans le noir, sinon je lui aurais probablement vidé mon verre d'eau au visage. Hey, il me rappelle, mais cette fois, je sais qu'il va me dire quelque chose de sérieux. Ça va bien se passer.

-J'espère, je dis simplement avant de poser mon verre dans l'évier et de quitter la cuisine.

Il m'est impossible de me rendormir, évidemment, alors je reste simplement allongée sur mon lit. Je n'ai jamais été stressée à l'idée d'un nouveau travail, probablement parce que les autres fois, je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même. Cette fois, c'est différent, parce que Pavard s'est démené pour me le dénicher et en plus de ça, il est obligé de me supporter dans sa maison.

Je soupire avant de m'allonger. Même si je ne me rendors pas, autant pousser le repos au maximum.

CONFIANCE » PAVARD ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant