-Partie où ?
-J'ai squatté chez deux-trois amis pendant plusieurs soirs mais j'aimais pas ça. J'avais peur de croiser ma mère à chaque coin de rue et même si je savais qu'elle n'avait plus aucun contrôle sur moi, mentalement, je n'arrêtais pas de me remettre en question. Alors j'ai pris mes cliques et mes claques, j'ai quitté Lille et j'ai fait du stop jusqu'à ce qu'on me dépose à Jeumont. Il faisait nuit et j'ai décidé de me poser dans une auberge de jeunesse dans laquelle je suis restée pendant presque un an. J'avais un job étudiant alors je pouvais me le permettre, mais évidemment c'était la chance du débutant.
Elle soupire, et son souffle chaud s'écrase contre mon cou.
-T'as froid ? elle demande, et je fronce les sourcils.
-Bah non, pourquoi ?
-T'as frissonné.
Je ris.
-C'est toi qui m'a fait frissonner, idiote.
-En soupirant ? Mais t'as vraiment aucun self-control, Pavard, elle se moque, se redressant pour que nos visages se fassent face, et je souris.
-Victoria.
-Mmh ? elle hausse un sourcil.
-Je peux t'embrasser ?
Elle baisse les yeux, et je fronce les sourcils.
-Est-ce que t'as perdu un pari ? Ou t'as fait un pari ? Ou t'essaies simplement de gagner des trucs gratos de la boulangerie, mais je trouve ça gros juste pour ça...
-Pourquoi t'imagines toujours le pire ?
-Pour ne pas être déçue, elle répond automatiquement.
-C'est toi qui m'a embrassé la première, je lui fais remarquer, et elle sourit, commençant à jouer avec ses mains.
-Ouais, je sais pas...c'est l'adrénaline de mon contrat, j'me suis dit que si j'osais pas le faire maintenant, j'oserai jamais. Ça m'a fait pousser des ailes.
-Et maintenant ?
-Mes ailes étaient aussi résistantes que celles d'Icare.
-Tu t'es trop approchée du soleil ? je réponds, et elle relève la tête avec un petit sourire, surprise que je continue la référence au mythe.
-Ouais. Disons que le soleil m'a embrassé et que j'ai momentanément oublié que j'étais pas le genre de personnes qu'on embrasse volontairement.
-J'ai pas fait de pari. Et je veux pas de pâtisseries gratuites.
-Qu'est-ce que tu veux, alors ? Et si tu me réponds "toi", je te frappe, je dis de mon air le plus menaçant, et même si ce n'est pas super convaincant, Pavard semble me prendre au sérieux.
-Je veux juste t'embrasser. Je te demande rien de plus pour l'instant.
Et peut-être que cette dernière phrase qui me convainc. Peut-être que c'est cette absence de promesse, cette absence de label, cette absence de demande de confiance. C'est juste une réponse honnête.
Alors je ferme les yeux et je me retrouve à embrasser Pavard pour la seconde fois aujourd'hui. Et peut-être bien que c'est la seule façon de me faire oublier ma vie minable, mes problèmes. Parce qu'à aucun moment je remets ce qu'on est en train de faire en question. À aucun moment je me dis qu'il se passe bien trop de choses positives d'un coup dans ma vie et que je devrais m'enfermer dans une grotte pour m'assurer que ça ne dégénère pas. Je suis juste concentrée sur le mouvement de nos lèvres, sur la douceur des siennes alors que les miennes sont gercées. Et je ne veux jamais que ça s'arrête.
Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et on finit par se décoller l'un de l'autre, à bout de souffle.
-Et dire que t'as hésité à m'embrasser, il dit, et je suis prête à parier que je suis devenue toute rouge.
-C'est mon job de niquer l'ambiance avec ce genre de remarques ! je croise mes bras sur ma poitrine, et Pavard hausse les épaules.
-C'est que tu commences à déteindre sur moi. Peut-être que ce soir je tomberai dans les pommes en me voyant torse nu.
Je quitte ses genoux d'un air boudeur, ce qui le fait éclater de rire, et il me suit jusqu'à dans la cuisine, où je suis surprise de trouver un énorme plat de pâtes carbonara.
-Tu te sens pas coupable, parfois, d'avoir un cuisinier qui fait tout ça pour toi ? je demande, et il fronce les sourcils.
-Il en prépare exprès le double parce qu'il en prend la moitié pour son dîner du soir avec sa femme, il m'explique, et je hausse les sourcils.
-C'est vrai ?
-Je me sentais définitivement coupable s'il partait les mains dans les poches après avoir fait tout ça. J'ai aussi proposé à ma femme de ménage d'en profiter pour laver son linge ici, mais elle n'a jamais accepté. D'ailleurs, elle est venue me parler de toi.
-De moi ? Je sais que j'ai laissé le placard fermé à clef, mais j'ai mis mes seules affaires dedans et je--
-Vic, tu fais ce que tu veux, il rit, je me doute bien que tu as tout mis sous clef.
-Pourquoi ? je demande, un peu vexé, et il hausse les épaules.
-Parce que tu tiens aux seules choses que tu possèdes et que tu ne me fais pas entièrement confiance, et à mes employés encore moins. Et c'est ton droit.
Mais plus tu respectes ça, plus je te fais confiance.
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Hey! J'ai pas trop l'habitude de laisser des notes sur cette fic mais je voulais vous remercier pour tous vos coms sur la partie précédente (dès que ça s'embrasse ya du monde hin) et pour les vues qui augmentent bcp trop vite ♡
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CONFIANCE » PAVARD ✓
Fanfiction« Maintenant, autre nouvelle, et des plus...surprenantes. Une jeune femme s'est évanouie sur la terrasse d'un bar hier...en voyant Benjamin Pavard torse nu à la télé ! » août 2018┊octobre 2018.