Chapitre Trente-Huit

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Le lendemain soir, à vingt heures, j'arrivais au bout de la rue de Léo. Je pouvais distinguer les fenêtres allumées du rez-de-chaussée. La voiture de ses parents n'était pas dans l'allée du garage ; nous avions la maison pour nous. Arrivant en face de moi, dans le sens inverse, j'avisais Thomas, arrivant seul, son portable calé contre son épaule, l'air éternellement blasé, s'allumant une clope. L'un des côtés de son crâne était parfaitement rasé, alors que sur l'autre s'amoncelaient ses boucles châtain clair.

Il me salua, s'excusa d'un signe de main pour le téléphone dont je pouvais entendre une voix féminine. Il posa sa main sur le micro après avoir lâché un « ouais » dénué d'émotions à son interlocuteur.

« C'est Louna, m'annonça-t-il. Elle commence à me gonfler, je te jure je vais me mettre aux mecs ! »

J'eus un sourire crispé, il n'en rigolerait peut-être plus d'ici une heure. Il raccrocha rapidement, soufflant contre l'écran de son téléphone. Nous nous dirigeâmes tous les deux vers la porte mais nous n'eûmes pas le temps de sonner qu'une blonde, tout sourire apparut devant nous. Nous parûmes tous les deux sans doute interloqués mais elle ne s'en alarma pas et nous fit la bise, naturellement.

« Je suis Pauline ! Toi t'es Melvyn, m'adressa-t-elle. »

Je me contentais de hocher la tête en essayant de ne pas paraitre impoli. Je me souvins que Thomas l'avait déjà rencontrée, mais au vu de son expression, ne la portait pas dans son cœur. Les autres étaient déjà arrivés ; se composant de de Léa, Mathilde, Kévin et évidement, Léo.

Installés dans le salon de Léo, il n'était pas tard. Les pizzas que nous avions commandées venaient d'arriver, et Léo, par son regard des plus lourds m'incitait à prendre la parole. Une boule d'angoisse, lourde au fond de mon estomac semblait me clouer au fond du fauteuil où je me tenais, légèrement sur le côté, en face du canapé où se tenait les autres. Je m'étais déjà mis à part en quelque sorte. Rapidement, d'un coup d'œil rapide, j'envoyais un message à Lou, le prévenir que ça y est, j'allais leur dire.

« Je vais organiser une soirée, pour mon anniversaire.

- Cool ! s'enthousiasma Léa. Pour une fois que tu veux bien ! »

J'avisais le paquet de clopes de Thomas à portée de main, il suivit mon regard et hocha la tête. Je me penchais pour une attraper une ainsi que son briquet.

« Tu fumes ? s'étonna Kévin.

- Ça m'arrive. Cette soirée, c'est aussi pour vous présenter quelqu'un. Quelqu'un qui compte beaucoup pour moi. Lou.

- Lou ? »

Je sentais le regard de Léo, dardé sur moi, lui qui souhaitait me soutenir, me rendre plus fort. Après tout, il était mon meilleur ami et celui à qui je tenais le plus ici.

« C'est qui Lou ? renchérit Léa.

- C'est quelqu'un que j'ai rencontré en Allemagne.

- Oh, t'es devenu pote avec une des correspondantes. »

Je grimaçais en tirant une bouffée. Je ne m'étais pas vraiment fait de scénario dans ma tête, je n'avais pas trouvé la meilleure façon de leur parler de Lucas, et de leur dire qui il était vraiment pour moi.

« Oui. Je suis resté en bon contact avec certains des correspondants, je pense qu'on peut dire qu'Ulrich est un bon pote, mais pas Lou. Enfin, c'est pas une fille déjà. Et c'est pas un pote, c'est plus que ça.

- Plus que ça ? reprit Thomas.

- Oui. C'est... Mon copain. Pas mon pote ; mon copain. »

I'm in love with Lou [BXB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant