Deuxième volet -Chapitre 9

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  Avant propos : à nouveau, avant cette deuxième partie, je tiens à rappeler que si le côté underage de l'histoire vous gêne, ne poursuivez pas votre lecture. Ne serons signalés par /!\ que les passages ouvertement explicites, détaillés, et donc réservez à un public averti.Gardez autant que possible l'esprit ouvert et voyez l'ensemble de l'histoire comme une histoire d'amour, de découverte de l'autre et de soi, pas juste une histoire de cul. 

  Thanks ! 


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 Le retour

Le trajet de retour fut aussi long et ennuyeux que l'aller, mais cette fois ci une douleur lancinante dans le crâne l'accompagna. Je n'avais pas dormi, mes yeux étaient rougis et endoloris, et l'impression horrible de sentir toujours son odeur à lui.

J'eus du mal à réaliser qu'on arrivait jusqu'à retrouver ma mère à la descente du car. Elle me serra si fort dans ses bras que je crus que j'allais étouffer mais cela me fit malgré tout un bien fou de la retrouver. Elle m'avait manqué et de retrouver ses étreintes me rassurait, même si elle ne comprenait pas la mine si sinistre que j'avais. Retrouver chez moi me fit aussi du bien, mes habitudes, mes repères, que j'avais à tout prix voulut envoyer en l'air.

J'avais réussit.

Malgré irrépressible envie de dormir qui me dominait, je me refusais à m'allonger ni même à s'asseoir quand je pénétrais dans ma chambre. Posant mes sacs, je fus assailli par les images de la vie que je m'étais construite et qui ne me plaisait pas, un besoin de tout balancer, un peu plus, me prit. Dans un geste désespéré pour me sentir un peu mieux, je balançais tout le contenu de mon bureau par terre, et me mis à tout trier. Ma mère vint voir ce que je faisais, me trouvant par terre, en pleurs, enlevant toutes les photos des cadres de ma chambre. J'avais déjà déchiré plusieurs photos que je détestais, tant elle reflétait une image de moi qui n'était pas vraie, des photos où je jouais un rôle, où je n'étais pas heureux.

" Mais... Qu'est ce tu fais ?!

- Je range, répondis je simplement en essuyant mes joues baignées de larmes."

S'agenouillant en face de moi, elle retira calmement le cadre que je tenais dans les mains, m'aida à me relever et me poussa gentiment mais fermement vers mon lit.

" Je crois que tu devrais dormir chéri, ensuite, on parlera, d'accord ?"

Je n'eus pas le temps de répondre que mes yeux déjà lui obéissaient en se fermant docilement.

Je ne parlais pas vraiment à ma mère ce soir là, en dehors des sentiers battus de conversations banales et anodines. Oui, le voyage m'avait plu. Non, la langue n'avait pas été un problème, les correspondants parlaient très bien français, et j'avais même appris quelques rudiments d'allemand. Oui, nous avions été bien nourrit malgré quelques découvertes culinaires dont nous nous serions passés. Oui, je m'étais fait une amie, Meg. Et un ami, Lucas. Je soufflais son nom du bout des lèvres et changeait de sujet.

Le lundi matin ne fût que brouillard. Je me levais, me regardais dans le miroir d'un oeil méfiant. Mon visage était défait, ravagé par les larmes qui m'avaient secoué par vagues successives. Je fermais les yeux un bon coup, m'aspergeais le visage d'une eau glaciale qui me brûla la peau. J'enfilais des vêtements sans même les regarder, passais mon sac sur mon dos. Je glissais le mot que ma mère m'avait laissé le matin dans ma poche et claquais la porte.

Je ne reconnaissais plus ma rue, cherchais du regard les pavillons qui peuplaient la rue de Meg, je cherchais le bruit du métro, je cherchais autour de moi les conversation dans cette langue gutturale qui me restait inaccessible. Je me sentis mal en me rendant compte qu"il n'y avait plus tout ça. Plus jamais.

Je passais la grille du collège, les écouteurs au fond de mes oreilles, ma capuche bien ajusté. J'arrivais sur la sonnerie. Un peu de Lou en moi. Du coin de l'oeil, je vis mes "amis" qui me regardèrent passer dans le même mouvement de tête. Qui étais je ? Je ne le savais le plus sincèrement du monde, plus du tout. Les élèves autour de moi m'étaient inconnus, absolument pas amicaux; Ils n'étaient pas celui que je voulais; J'aurais voulu retrouver Meg, j'aurais voulu saluer, même de loin, Ulrich. Tout avait disparu. Je l'aurais presque rêvé.

La journée ne fut qu'une longue attente, mes yeux brûlants, mes mains tremblantes.

Je n'avais jamais ressentit une telle sensation de vide, comme si toute émotion m'avait quitté pour me laisser là, seul, étalé sur mon lit. Je ne pouvais même pas appeler Léo pour lui en parler, et de toute façon, lui en aurais je vraiment parler ? Non. Ils m'avaient tous soigneusement évité aujourd'hui, toujours terrés dans leur silence d'avant départ. J'avais voulu partir pour m'éloigner de tous cela et de cette solitude dont je n'arrivais pas à me dépêtrer, et finalement, c'était devenu pire.

Je m'en voulais presque de me sentir si... Malheureux. Ma vie en elle-même, n'était pas horrible, et me plaindre aurait été injuste. J'avais conscience d'avoir une vie d'adolescent malgré tout tranquille. Ma mère aurait donné sa vie pour moi, elle faisait tout ce qu'elle pouvait pour son fils unique. A longueur de temps, elle se sacrifiait pour que j'ai ce que je voulais, que je ne sois pas tellement différent des autres. Et j'avais tenté de tout ce que j'avis pu de me raccrocher à ça, j'avais tellement voulu devenir cet autre qui plaisait aux gens autour de moi.

Nous vivions dans un petit appartement du centre-ville d'une petit ville. Une cuisine minuscule, un salon de la taille d'un canapé, une salle de bains où l'on touchait tous les murs en tendant les bras, et une chambre. Une seule; la mienne. Ma mère dormait dans le canapé, sans se poser de questions. Elle se levait tôt, elle rentrait tard. Tous les jours. Tous les matins, elle me laissait un petit mot sur la table de la cuisine, de son écriture fine et rapide.

Je savais pertinemment qu'elle s'inquiétait pour moi, à longueur de temps, quand elle partait à la gare quand je dormais encore, quand elle montait dans le train, quand elle arrivait à Paris, et que je me réveillais. Elle s'inquiétait sans aucune doute quand elle discutait avec ses collègues de leurs propres enfants, quand elle croisait d'autres ados comme moi. Elle s'inquiétait quand elle rentrait et qu'elle était fatiguée et que je n'étais pas très loquace sur ma journée.

Je savais que parfois, elle s'en voulait de la vie qu'on avait. Moi pas. En réalité, malgré le fait d'être souvent seul, je me sentais aujourd'hui plutôt reconnaissant de cette vie.

Débatant avec moi-même, j'entendis ma mère rentrer. Elle vint à jusqu'à ma chambre, puis jusqu'à s'asseoir sur le bord du lit

Elle sentait l'hôpital, le train, elle sentait les gens et le produit désinfectant. Elle détacha ses cheveux en caressant les miens. Elle avait toujours adoré mes cheveux, fins et blonds. Les siens étaient châtains foncés.

" La reprise, ça a été ?

Oui, ça va."

Elle regarda ma chambre à laquelle je n'avais pas touché depuis la veille. Tout n'était encore qu'un champ de bataille de mon esprit incertain.

" Tu as commencé ton livret de voyage ? J'ai hâte de voir ça !"

Je secouais négativement la tête. Elle caressa mon front, ma joue avant de se relever.

"Bon, j'appel Cécile et puis on mange ?"

Ainsi allait ma vie avec ma mère. 

I'm in love with Lou [BXB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant