IV. PREMIÈRE VIRÉE DANS LE MONDE DE LA MAGIE

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Les portes de la gare s'ouvrent devant les trois jeunes filles, le moineau part en éclaireur, suivi peu de temps après par la petite troupe. Des grincements se font entendre autour d'elles, des murmures, des cris de bêtes. Une première paire d'yeux se fait voir devant elles puis d'autres qui, cette fois, se composent de trois yeux. Les formes se dessinent doucement et les créatures se dévoilent peu à peu aux filles. La première ressemble à un croisement entre un lévrier et un cheval décharné avec deux grand yeux blanc de chaque côtés de la tête. Il a des dents acérées comme des rasoirs, il a aussi de très longues et fines pattes munies de griffes acérées elles aussi. Pour compléter ce portait, sa longue queue se termine en fer de lance. Cette créature est sûrement Chicheface. L'autre, quant à elle, ressemble à une énorme vache difforme : elle a trois yeux au milieu de la figure, une énorme bouche, des cornes sur le crâne. Elle possède de grosses et courtes pattes terminées par des sabots et une toute petite queue. Voici certainement Bigorne. Ces deux monstres sortent tout droit d'un cauchemar. Les filles sont tétanisées. C'est à ce moment que Haast revient et se pose sur l'épaule d'Helena et dit doucement aux filles : « Montrez vos billets, vite ! »

Elles sortent alors chacune leur carte. Les créatures s'approchent et regardent les billets, puis Chicheface pointe l'une de ses griffes vers les billets, les rayant l'un après l'autre, lentement. Une fois cela fait, les deux entités s'écartent pour céder le passage. Bigorne dit alors d'une grosse voix ressemblant à celle d'une femme : « Faites bon voyage ».

Chicheface quant à lui, leur assène d'une voix cassée semblable à celle d'un homme doublé d'un serpent : « Faites attention sur la route, les monstres se tapissent partout, comme la peste. » dit-il avec un petit ricanement sadique qui fais frissonner les filles.

Elles s'assoient sur l'un des bancs du quai, le train devant arriver d'ici cinq minutes. Mona dit alors avec un calme que personne ne lui connaissait : « C'est pas possible, on est face a des monstres quelques instant plus tôt, et nous voilà maintenant à attendre un train qui nous emmènera vers je ne sais quel pays enchanté, la belle vie quoi. ».

Éléonore et Helena la regardent surprises, puis éclatent de rire. Mona ne peut pas s'empêcher de rire non plus et la dessus, le train arrive enfin, comme s'il sortait d'une dimension fantôme. Il est vraiment ancien ; à première vue il s'agit d'un train à vapeur. Les portes s'ouvrent, invitant les filles à y entrer. Elles s'avancent doucement jusqu'à la première marche, Éléonore en tête, suivie d'Helena puis de Mona.

Les portes se referment derrières elles, l'intérieur de la voiture est éclairé par d'antiques lampes fixées aux parois. Mais en regardant de plus près, elles peuvent se rendre compte que ce qui brille dedans n'est pas une flamme mais des lucioles ! la douce lumière qu'elles émettent est tamisée, donnant une certaine ambiance à ce train. Mais au fond du couloir, une forme humanoïde s'approche d'elles. Haast leur murmure alors : « C'est le contrôleur du train, Nam Rednels. Ne lui parlez pas et surtout ne regardez jamais son visage, jamais ! »

Le dénommé Nam rednels est particulièrement grand et mince, il porte un costume noir et une cravate rouge. Son ombre s'étire comme des tentacules. Il arrive devant le petit groupe et tend une de ses mains en face de lui. Éléonore déglutit et dépose le billet dessus, Helena fait de même sans le regarder et enfin Mona dépose le sien en dernier. Les billets brûlent alors dans une flamme violette et l'entité disparaît l'instant d'après.

Le train commence à avancer doucement, les filles s'assoient alors sur les sièges en cuir de le leur voiture. Haast s'envole pour se poser en face des filles.


« Je suis désolé pour toutes ces émotions fortes, normalement, vous avez passé le plus dur !

LE MONDE DES NUAGES : TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant