XIV . JOYEUSES FETES DE NOËL PARTIE II

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Il est vingt heure trente, le repas de Noël commence. À cause de la présence de leur père, les jumeaux sont plus stressés qu'ils ne le sont en temps normal et Loïc se montre même plus maladroit que d'habitude. Au moment d'amener les entrées sur la table, il fait tomber un pichet en le poussant accidentellement. Charles le regardait alors d'un regard sévère en secouant doucement la tête de gauche à droite avant de remonter le regard tout aussi sévère sur son fils. Bien sûr, Yannick a voulu aider son frère en dédramatisant :

« Bon ce n'est qu'un pichet d'eau, rien n'est cassé, plus de peur que de mal. »

Mais Charles n'est pas de cet avis et le fait clairement savoir une fois tout le monde installé autour de la table. Il regarde Loïc et dit : « La vie va être dure mon garçon, très dure. » sur un ton qui se veut lent et légèrement théâtral.

« Tu verra quand tu aura un patron : à la moindre bêtise de ce genre, il te virera sans sommations, si tu as la chance de trouver un patron un jour, renfonce-t-il encore.

- Il est un peu jeune pour penser à ça, tu ne crois pas ? Fait remarquer Esméralda. »

Il ne répond pas et le repas continue normalement. L'entrée étant consommée, il est temps de servir le plat principal. Cette fois, il n'y a pas de problème de maladresse. Seulement, Yannick se retient tout du long pour ne pas lancer de piques cinglantes à l'homme qui lui fait face.

Quand enfin il est temps d'apporter le dessert, une bûche de Noël traditionnelle, Charles demande à ses fils leurs notes scolaire en commençant par Yannick.

« Je me débrouille, mes notes sont toutes au-dessus de la moyenne, répond il simplement.

- Est-ce vrai ? Demande Charles en se tournant vers Esméralda.

- Oui, il se débrouille bien, sa moyenne générale est de treize et demie.

- Seulement treize ? Il va falloir que tu travail plus dur que ça mon garçon, sinon tu n'obtiendras jamais un travail décent.

- Oui... Répond simplement Yannick qui est en train de bouillir de l'intérieur.

- Oui qui ? Demande Charles sévèrement.

- Oui papa, répond Yannick hypocritement.

- Et toi ? Demande Charles en se tournant vers Loïc.

- J'ai onze et demie de moyenne...

- C'est pas vrai... Répond Charles théâtralement. Sincèrement, j'ai peur pour toi : ta vie va être un calvaire ! tu te rends compte que tu risques de finir sous les ponts ? Il faut se réveiller mon garçon ! Bouge-toi Loïc, bouge, dit-il avec lenteur et lassitude. »

Loïc ne sait que répondre face à cet homme. Il se lève donc pour débarrasser la table et se changer un peu l'esprit mais son stress est si élevé qu'il lâche les assiettes qui s'écrasent au sol, se brisant toutes. Le silence suit le fracas mais c'est le calme avant la tempête car Charles est excédé par l'attitude de son fils, il est persuadé qu'il l'a fait exprès.

« Non mais ce n'est pas possible ! Ce n'est pas possible d'être aussi couillon que ça ! Mais qu'est-ce que j'ai fait pour avoir un fils pareil ! crie-t-il sur Loïc effrayé. »

Sauf que cette fois, Yannick n'en peut plus et intervient, se mettant entre son frère et son père.

« Et nous ! qu'est-ce qu'on devrait dire hein ?! Tu arrives et tu nous fais la morale ! De quel droit hein ?!

- Non mais tu va arrêter ça tout de suite jeune homme ! Tu ne me parles pas sur un tel ton ! Comment oses-tu me parler ainsi ? Tu ne devrais même pas te permettre d'être en colère ! C'est absolument inapproprié ! Dit-il en lui infligeant une claque ce qui énerve encore plus Yannick et faisant de plus en plus paniquer Loïc.

LE MONDE DES NUAGES : TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant