[EN PAUSE] The 100 - Puissions-nous nous retrouver | Bellamy Blake

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« 𝚁𝚊𝚟𝚎𝚗 »

Du coin de l'œil, je vis une silhouette passer près de moi. J'inspirai un grand coup, pris appuis sur ma main, et envoyai ma jambe droite en arc de cercle pour faucher les jambes de l'intrus. Il perdit l'équilibre et son dos heurta le sol. Avant qu'il ne puisse réagir, j'émergeai de ma cachette, me jettai sur lui et plaçai un poignard sous ses côtes et l'autre sur sa gorge.

- Kiera ? s'étonna une voix que je reconnaissais immédiatement.
- Mais qu'est-ce tu fou là ? T'es complètement malade !
- Je t'ai vu quitter le camp alors...
- Et alors ? T'étais pas obligé de me suive. Je t'ai pris pour un natif.

Bellamy plissa les yeux.

- Si j'étais un natif tu serai morte.

Je le fusillai du regard.

- Je sais me défendre.
- Je vois ça. (Il marqua une pause et se met à sourire). Non pas que cette position me déplaise mais les poignards, je pourrai m'en passer.

Je baissai les yeux et constatai que j'étais toujours à califourchon sur lui avec mes poignards braquées sur lui. Soulagé que la nuit puisse cacher mon embarra, je bondissais sur mes pieds et rangeai mes poignards dans leurs fourreaux. J'époussetai mon pantalon plein de feuilles en ignorant son regard.

- Je suppose que tu ne vas pas me tendre la main, dit Bellamy en s'appuyant sur ses coudes.
- À ton avis ?

Je tournai les talons et continuai mon chemin. Aussitôt, j'entendis un bruissement de feuille dans mon dos.

- Tu comptes aller où comme ça ?
- Là où on devrait déjà être, lui répondis-je d'une voix déterminée.

Bellamy se plaça devant moi pour me barrer le chemin.

- Il fait nuit. C'est trop dangereux.
- C'est vrai que la personne qui est là-bas est en sécurité.

Je m'apprêtai à le contourner quand il attrapa mon bras. Je levai les yeux vers lui.

- C'est trop dangereux. On ira demain à la première heure, me promit-il.
- Et si demain à la première heure la personne dans cette navette est morte ?

Il soupira.

- On ne sait même pas s'il y a quelqu'un dans cette navette. Et si il y avait quelqu'un, on ne sait même pas s'il a survécu à l'atterrissage.

Sa voix s'était calmée sur ses derniers mots.

- Et si il y a quelqu'un, et que cette personne est morte parce qu'on l'aura laissé seule cette nuit ?

Je ne pouvais pas laisser ça arriver. Pas une deuxième fois. Si cette personne avait une chance d'être sauvé, je voulais la saisir. Comme s'il avait lu dans mes pensées, le regard de Bellamy s'adoucit et s'imprégna de regrets.