Au prix des Souvenirs

Chapitre 9

Alice avança jusqu’au centre de la pièce avant de s’arrêter et de suivre l’homme qui leur avait ouvert la porte, du regard. Quand il s'assit sur son fauteuil et posa ses coudes sur la table, la jeune fille se mit à le fixer en plissant les yeux, restant parfaitement silencieuse.

Le soldat qui lui faisait ainsi face possédait des cheveux aussi sombre que les pupilles de ses yeux, et bien qu'il lui ait offert un magnifique sourire au début, la demoiselle n'avait eut aucune réaction. Bien qu'il ne soit pas vraiment désagréable à regarder, Alice en avait rapidement conclu que celui-ci semblait être légèrement séducteur et de ce fait, tout ces beaux sourires qu'il pourrait lui donner ne fonctionnaient pas sur elle. Enfin, peut-être y avait il autre chose qui l’empêchait de rougir devant son regard insistant, mais ce ne fut pas ce qui envahissait son esprit sur le moment. Fort heureusement pour elle, le soldat retira ce sourire niait de son visage lorsqu'il perçut le geste de sa Lieutenant juste à droite de la jeune fille. Et puis de toute façon, il avait apparemment comprit que ce petit jeu ne donnait rien. De ce fait, l'homme examinait aussi la demoiselle sans dire un mot, souhaitant surtout que celle-ci commence puisqu'elle avait désiré le rencontrer.

Alice abordait un air parfaitement détendu, sans rompre une seule fois le contacte visuel avec le supérieur de Riza Hawkeye. Elle était en train de le juger, afin de déterminer si oui ou non, elle pourrait lui faire assez confiance pour lui avouer ce qui la tracassait. Puis, au bout de quelques minutes, son instinct lui souffla qu'elle ne risquait rien et la jeune fille se lança enfin.

-« Colonel Mustang, n'est-ce pas ? Enchantée de vous rencontrer ! » Disait-elle alors.

-« Alice Mondstein, je vous souhaite la bienvenue dans mon bureau. Comment allez vous ? J'ai appris que vous étiez devenue amnésique. » Répondit le Colonel avec un air sérieux.

-« Je vous remercie de votre hospitalité, Colonel, et je vais nettement mieux que la première fois où j'ai ouvert les yeux ici… Vous n’imaginez pas à quel point j'ai été prise de court quand je suis sortie de mon sommeil brutalement par une horrible douleur. »

Tandis que Riza Hawkeye observait la brune répondre à son supérieur, elle fronça les sourcils quand elle crut entendre un léger bruit provenant de la remise dont la porte se situait à sa droite. Le Lieutenant tourna son regard vers celle-ci en se remémorant rapidement qu'il lui avait semblé que les frères Elric étaient venus voir le Colonel dans son bureau mais qu'elle ne les avait pas vus sortir ensuite. Mais ses soupçons s’envolèrent puisque la soldate préférait écouter d'une oreille attentive la conversation à laquelle elle avait été conviée.

Dans cette même remise, les deux jeunes garçons soupirèrent de soulagement à l'unisson, rassurés de ne pas s’être faits griller par Hawkeye qui, avouons le, aurait été plus que terrifiante si elle les y avait découverts. Le bruit que celle-ci avait entendu devait être celui qu'Edward avait fait quand il s’était reculé de surprise en voyant la jeune fille rentrer dans la pièce, et qu'il avait légèrement buté dans l’armure de son jeune frère qui, pour rentrer dans le petit placard, avait dû être un peu contorsionnée afin de combler l'espace et laisser un peu de place à l’aîné.

-« Grand frère, pourquoi tu t’agite. » Maugréa Alphonse comme une réprimande.

-« Al, c'est Alice ! Je ne pensais pas la voir réellement ici ! »

-« C'est la jeune fille qui a activé le cercle pour te renvoyer ? Tu en es certain ? »

-« Je ne sais pas, je pense que c'est elle… Écoutons juste la suite ! »

Alphonse n'en revenait pas… Mais en tournant légèrement la tête vers son aîné, il fut surpris de voir la mine extrêmement sérieuse de celui-ci. Le jeune Elric savait bien que son frère avait une facilité déconcertante à cacher ses véritables émotions. Mais ils étaient tellement complices que cela était bien moins efficace sur lui que sur les personnes qui les entouraient, ainsi, Alphonse avait parfaitement comprit qu'Edward avait été secoué par le sacrifice de la jeune fille, bien qu’il n’ait rien laissé paraître.