Chapitre 2

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Le jeune homme marchait en suivant l'allée en terre battue. Il poussa un léger soupire à la vue des arbres défiler devant ses yeux et eut une moue fâcheuse en repensant à ce qui lui était arrivé... Franchement, quand on disait qu'il avait le chique pour s'empêtrer dans les soucis jusqu'au cou et qu'il ne le croyait pas... Son arrivée ici en était juste un parfait exemple. Et puis, ça le foutait en rogne de s'être fait avoir aussi facilement par cet imbécile ! Pourquoi avait-il fallut qu'il mette inconsciemment les pieds dans ce cercle aussi...

Résigné, il poursuivit son chemin, les épaules basses et la tête basculée vers l'arrière.
Finalement, il s'arrêta et prêta un peu plus d'attention à ce qui l'entourait. Directement après son arrivée douloureuse (son fessier le remerciant), il n'avait pas cherché à comprendre et s'était rapidement éloigné, histoire de chercher son jeune frère. Puis ayant déboulé sur l'herbe verte, il s'était aperçut que quelque chose n'allait pas et avait fait demi-tour pour rejoindre ce chemin sur lequel il était désormais à tourner sur lui-même. Ça devait faire au moins dix minutes qu'il marchait droit devant lui en suivant celui-ci et à aucun moment cette place verte centrale n'avait quitté son champ de vision à sa gauche. Il passa une main gantée rageusement dans ses cheveux avant de la ramener sur son visage et se le frotter énergiquement en ronchonnant.

Ouais, il était dans de beaux draps maintenant...

En relevant le regard, ses pensées dérivèrent un instant en direction d'un homme pourchassé par une petite masse noire au centre de cet espace vert qui lui avait fait comprendre qu'il n'était définitivement plus là où il devrait être... Le chien, joyeux à cette sortie en plein air, courrait en aboyant derrière son maître, les oreilles dressées vers l'avant.

Le jeune homme se secoua et repartit sur le chemin qu'il suivait, les mains derrières sa tête, sa moue ne quittant pas son visage alors qu'il regardait fixement une ligne continue tracée sûrement par un petit plaisantin à même le sol.

Le soleil illuminant cette journée fraîche arrivait à percer les feuillages des arbres touffus au dessus de lui, de ses rayons. Si il n'était pas aussi agité mentalement, il aurait adoré s'allonger dans l'herbe et somnoler à l'ombre d'un de ces grands chênes. Abattu, il soupira encore une fois. Ce n'était décidément pas le moment de penser à roupiller, son frère devait sûrement beaucoup s'inquiéter de son absence...

Un peu plus loin, le garçon aperçut une silhouette plutôt petite assise sur un banc, les yeux rivés sur ce qu'il semblait être un livre. Avec amusement, il se rendit vite compte de la tête que tirait la demoiselle en tournant une à une les pages. Il en mettrait sa main gauche à couper qu'elle n'aimait vraiment pas ce qu'elle lisait en cet instant précis ! Ça lui était particulièrement facile de s'en apercevoir car il devait sûrement tirer la même tronche quand il trouvait un bouquin barbant à souhait. Enfin, c'était la remarque que lui faisait souvent son jeune frère en tout cas...

Son frère qui n'était pas avec lui en ce moment même...

Vaincu, le garçon traîna des pieds jusqu'à la hauteur de la jeune fille avant d'avoir enfin une illumination depuis son arrivée. Pourquoi est-ce qu'il ne lui demanderait pas tout simplement quelques informations ? C'était une bonne idée, et en plus, avec un peu de chance, il tomberait sur quelqu'un qui pourrait même répondre à toutes ces questions qui lui torturaient l'esprit. Oui, c'était définitivement une très bonne idée ça, pourquoi diable n'y avait il pas pensé avant ?

Un air convaincu sur le visage, il s'arrêta à quelques pas du banc et se tourna vers la fille toujours assise, qui n'avait même pas levé le regard vers lui. Mais il vit qu'elle relisait indéniablement le même passage, ainsi, il fut certain qu'elle s'était tout de même aperçut de sa présence. C'était déjà ça, mieux vaut interroger quelqu'un qui lit un livre pourrit mais conscient de ce qui l'entoure que quelqu'un qui lit aussi un livre ennuyant mais qui ne s'était rendu compte de rien. Il ne voulut même pas penser à la correction qu'il se serait pris si tel avait été le cas.

Au prix des SouvenirsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant