C.N. : Sur mon Corps et dans mon Cœur [ TERMINÉE ]

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Une semaine était passée durant laquelle avait été enterré Elrod Winchester au cimetière de Windgin, une petite église portant le nom du premier curé y exerçant et, particulièrement, des hommes riches, blancs et "pieux".

Ensuite, une bonne partie de la grande famille était retournée dans ses contrées, laissant ainsi leurs proches faire le deuil. 

Pour la première fois, les nègres avaient vu Jessica pleurer de vrai cœur avec une tristesse sans pareil dans les yeux, suivie de sa mère.
Le père quant à lui arborait une expression placide, vide et quelque fois déçue en ôtant de sa tête son chapeau noir. Mais tous savaient qu'intérieurement, il ressentait une profonde tristesse. Entre-temps, un enquêteur était arrivé à la maison Winchester.

L'inspecteur n'avait pas tant confiance en ses capacités de résolutions d'énigmes. Ce qu'il préférait, lui, ce fût poursuivre les brigands, les capturer et leur imposer torture afin qu'ils dévoilent la vérité. Pourtant, sa boîte avait plusieurs fois reçu des appels pareils ; seuls quelques stagiaires suivaient l'enquête et lui faisait un compte rendu auquel il ajoutait ses hypothèses. Après révélations pourtant, l'égoïsme lui faisait un clin d'œil qu'il ne pouvait ignorer. L'homme criait sur tous les toits avoir été le maître en résolution, se frappant la tête comme pour appuyer ses propos et tout cela sans noter l'utilité de ses collègues, des postes plus bas.

Ainsi donc, il était réputé au Texas et en Louisiane, sans oublier l'Utah, qui étaient ses régions de prédilection.

Mais son épigastre se resserra une nouvelle fois lorsque Winchester lui dit :

— Je compte sur vous, cher monsieur, pour m'aider à tout élucider.

Thomas Fritz n'était pas présent, et il reconnaissait volontiers le génie de ce jeune homme. Que faire ? À moins de risquer un coup à sa carrière, il accepta à ses risques et périls.

Il analysait le carreau blanc, la glace, les télégrammes. Des feuilles en main pour la prise de note rapide, l'homme s'évertuait à se dire qu'il n'était pas aussi lent d'intelligence. Il observa la vue depuis la fenêtre. Elle donnait sur la cour principale, séparant les jardins et la fontaine de l'entrée de la maison. On discernait les appartements des contremaîtres qui s'étendaient en près de trois maisons de longueur, sur la partie gauche après les jardins. Tout au fond par-contre, d'hautes barrières de bois et des huttes quasi-visibles appartenant aux travailleurs.
Il toisa aussi la distance entre la chambre au deuxième étage et le sol. Il y avait un petit balcon un peu plus incliné vers la droite et centré sur le bâtiment au premier palier. Il était possible de s'aggriper à la petite balustrade sur le minuscule balcon juste à côté de la fenêtre, de se balancer et d'y tomber. Arriver sur le sol serait ensuite possible après un saut pris avec courage, mais cela engendrerait tout de même beaucoup de dommages.

L'arme du victime était sur la chaise qui portait ses vêtements. Aussi, il était nu sous sa couette qui regorgeait de son sang, et convulsé, violet.
Il paraissait étranglé et tué à l'arme à feu.

Toutes les autres entrées aisément accessible étaient restées fermées jusqu'au réveil des autres membres de la famille.

Comment comprendre tout cela ? Il ne s'agissait sûrement pas des nègres, hein ?

Du moins, Nickol Blair n'y comprenait que dalle et cela n'était prêt de s'arranger.

Pourtant un jour, il aperçut un morceau de tissu devant appartenir à un nègre. Sale, noir et usé, il flottait au gré du vent, accroché sur les joints de la porte arrière de la chambre.
Il tourna cela à son avantage ; jubilant sans cesse avoir trouvé une preuve infaillible, car aucun esclave n'y était encore entré depuis le meurtre. Pour lui, il fût évident qu'un agile noir, accompagné de ses congénères, eût à monter tuer Elrod Winchester pour se venger d'un possible coup. Peut-être était-ce Nivaldi ? Ou Hercule, qui était un esclave assez turbulent et entêté ?