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De son revolver qu'il avait préalablement ôté de son pantalon de nuit, Sir Daniel tira trois grands coups de feu dans le plafond peint. Ces sons, véritables puissances dans cette maison endormie, eût pour but non seulement de les éveiller mais aussi de provoquer un grand vol d'oiseau.
Les esclaves ne daignèrent y rester longtemps. Alors, ils sciendèrent à nouveau le groupe en deux différents, ceux qui fuient et ceux qui assurent principalement la protection du groupe en surveillant les devants et les arrières.

Tom et bien d'autres partit au devant du premier groupe principalement composé de femmes et d'enfants. Néanmoins, ils avaient tous quelque chose de sécurisable en leurs poches.

De l'autre côté, Nika et les autres marchaient presqu'à reculons les doigts sur leurs gâchettes. Les hommes de la maison s'étaient éveillés et fouillaient les endroits à la recherche de leurs armes, les marquises se rendaient dans des salles protégées avec au moins un canif dans leurs mains de porcelaine.

- Canif et armes que je l'espère, nous n'utiliserons pas, avoua la maîtresse de maison lorsque Sir Daniel refermait une porte lourde sur elles.

- Patron, s'était exclamé Léo, il n'y a plus d'armes ! Nous allons devoir faire... avec nos petits revolvers et les trois fusils de chasse.

- Ce qui signifie qu'ils nous on dévalisé... d'une manière ou d'une autre, évoqua-t-il impassiblement, s'avançant vers le grand balcon. Bien.

Au lieu de chercher une quelconque manière de le leur faire payer, il téléphona rapidement et attendit.
Ce que Nika n'avait pas prévu, et chose dont elle ne se souvenait que présentement.

- Nous devons rejoindre les autres, et vite ! Il y a trop d'espace entre nous. Il appelle les chasseurs d'esclaves, j'en suis sûre !

- C'est vrai, ils vont les attaquer, ils sont en danger !

Mais subitement, une nuée de flashs incontrôlables surgirent aux yeux d'une Nika effrayée. Ayant coupé toute vision du monde réel, elle observait avec agitation des scénarios des récents mois d'abnégation qu'elle avait eût à endurer. Sa capture, le débat sur son prix, la souffrance dans les bateaux, les propositions et la vente, Elrod Winchester, les autres amis morts... Et une révolution sans pareille s'éveilla en son cœur meurtri.
Elle hurla.

- Nika, qu'est-ce que tu as ? s'inquiéta Fresky.

- Je... Je les hais pour ce qu'ils nous ont fait !

- Calme toi, voyons ! Non, ce n'est pas la vengeance envers cette famille qui nous donnera la liberté et la tranquillité.

- Mais ! Depuis l'arrache à notre patrie, la souffrance dans les bateaux ! L'humiliation... Attends que ce pouf paye!

Soudain, elle visa. Mais son frère l'en empêcha vivement en contrebalançant son fusil sur le sol humide.

- Écoutes, ce n'est pas en te laissant aller ainsi que tu auras ce que tu désires. Compris ?! Allez, en route !

Mais comment expliquer cette colère qui la dévorait petit à petit ? Comment lui dire qu'elle désirait leur faire la peau, à ces gens !

Ils reprirent le chemin auparavant traversé par le premier groupe, dont les pas demeuraient encore présents dans la terre. Ils couraient sans perdre haleine, le peu de vent les fouettant comme il fouetterait un héros, mais avait cette légère odeur de mal.

Quand ils étaient arrivés à leur niveau, le petit groupe tentait de traverser un ruisseau pas si profond. Nika gagna les devants, abandonnant les hommes qui furent ses partenaires, dont son frère, à l'arrière.

Mais que ne fût sa surprise lorsqu'à mi-chemin surgit des feuilles un homme blanc au fusil bien chargé. Il s'exprima en ces termes :

- Je veux que vous vous rendiez pour qu'il n'y ai pas carnage parce que là, vous êtes plutôt nombreux, et nous le sommes bien car entièrement armés et à fond.

Quelques hommes se mirent à s'inquiéter. Tous n'étaient pas en mesure de se défendre correctement, et justement, ils étaient trop nombreux ; cela valait-il la peine de frôler la mort ?

- Qu'est-ce que vous préférez ? Mourir à cause de la liberté ou repartir souffrir dans d'atroces conditions ?

- Mourir pour la liberté ! hurla une fillette.

À cet instant-là, Margaret gagna en anxiosité, sachant qu'elle pourrait rentrer chez elle et vivre une vie tout à fait normale, grandir pour défendre les droits des Noirs et abolir l'esclavage ; mais, quel choix ferait-elle ?

Doucement, elle alla se cacher derrière les buissons, suivit de Malick. Leur attitude avait donné un coup de pouce aux "soldats" qui totalement désemparé ne pouvaient même faire de plans. Quelques uns se planquèrent dans les arbres, d'autres dans le sous-bois.

Et ce fût l'attaque.

C.N. : Sur mon Corps et dans mon Cœur [ TERMINÉE ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant