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Ils n'étaient plus que neuf personnes. Nika, Fresky, Tom, Helena, Denise, Malick et Marilyn, Saliou et Demba et le bébé d'Élisa. À chaque fois que ses yeux se posaient sur le petit garçon, Tom avait l'impression d'apercevoir Elisa et pire, songeait contre sa volonté à la nuit précédente.

Cela faisait deux jours qu'ils traversaient la forêt avec peine, se cachant de temps en temps derrière les arbres ou sous des tas de feuilles mortes.

Il était complexe pour la douce marquise entre eux de suivre les pas. Elle s'épuisait rapidement, sa robe s'accrochait aux épines et le froufrou dérangeant emballait parfois ses pas. Les autres l'observaient, lui demandant intérieurement qu'elle déchiré plusieurs pans de cette robe autrefois d'un bleu clair presque divin mais maintenant maculées de tâches boueuses, et du sang des blessés qu'elle avait soigné. Grâce à ses techniques qu'elle avait apprise avec son père et les feuilles que trouvaient les autres, Marilyn avait pu soigner la blessure au bras d'Helena.
Elle savait que les deux mastodontes de chair qu'ils avaient rencontré, surtout Demba, ne lui accordaient pas une totale confiance. Qui choisirait de vivre une telle vie au nom de l'amour ? Ils disaient et soutenait le mot "personne" en lui traversant le regard de leurs pupilles noires. Mais elle s'évertuait à dire être à sa plus grande vérité. De toutes façons, si elle était une espionne, comment serait-elle pour joindre les autres ? Impossible sans envoi de lettres.
Plusieurs fois Malick avait douté, il l'avouait. Mais désormais, il était sûr et certain de l'amour étonnant qui débordait en cette fille. Il l'aidait à sauter les troncs d'arbres et lui souriait de temps en temps.

C'était bien beau à voir, et cela rappelait incessamment Élisa à Tom, qui souriait en détournant le regard de cet enfant qui l'observait un peu trop à son avis.
Il aurait tant désiré la prendre ainsi dans ses bras et l'embrasser. Mais c'était trop tard. Elle était restée derrière en pleurs, ne demandant que son enfant vive.

Denise qui était toujours très bavarde ne disait mot depuis la nuit précédente. De temps en temps, elle calmait le bébé lorsqu'il pleurait trop ou bavardait dans le silence de la forêt.

Helena jouait de temps en temps entre le peu de poils de la petite en rêvassant. Reverait-elle Lucas ? Ou était-ce perdu ? De toutes façons, elle ne croyait pas tant à une relation entre blanc et noir. Il n'avait pas discuté à vrai dire. Juste des regards échangés, des sourires et cette jeune femme qui se faisait des films. Il lui avait dit qu'il lui apprendrait la lecture un jour... Au Nord, au Canada dont il avait tant parlé ?

Enfin Nika et Fresky qui se tenaient la main et se jetaient des coups d'œil de temps en temps. Nika ne savait vraisemblablement à quoi penser. Comment passerait ces prochaines heures ? Mourrait-elle ? Peut-être. Mais elle espérait voir un brin de liberté.

Ils étaient monté dans une barque qui avançait avec le courant, dans l'espoir de retrouver la liberté.

C.N. : Sur mon Corps et dans mon Cœur [ TERMINÉE ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant