🌟 10.1 : Théa

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Sur Terre, dans la ville de
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Weirdfield.
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Chez elle, Théa s'enferma dans sa chambre pour réfléchir et encaisser ces révélations.

Elle s'avachit au-dessus de son lit en véritable poupée de chiffons, les yeux vers le ciel et les mains au niveau de l'abdomen.

Bouleversée, elle ne put avoir une pensée claire. Elle se laissa aller, fatiguée, puis s'assoupit.

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À l'heure du dîner, toute la famille se rassembla autour de la table. Claire, la mère, disposa les couverts ainsi que le ragoût qu'elle avait préparé. À la suite d'une brève prière prononcée par Arnold, le père, ils entamèrent le repas.

Tous ingéraient le mets avec plus ou moins d'appétit. La senteur qui s'en dégageait embaumait merveilleusement la salle à manger, trahissant la saveur du plat.

Théa, qui n'avait pris qu'une bouchée de son assiette, la fixait, l'air égarée.  

— Quelque chose ne va pas ? demanda Arnold.

La question la sortit brusquement de son état de fantôme.

— Si, si... Ça va, glissa-t-elle.

Claire dévisagea sa fille, soucieuse.

— En es-tu sûre ? insista-t-elle. Si tu as un soucis, tu peux tout nous dire, tu le sais !

La jeune fille, l'esprit ailleurs, renforça son regard sur le plat en face d'elle et couina :

— J'ai seulement un léger mal de tête, rien de grave.

Théa ne savait clairement plus où elle en était. De plus, elle ignorait comment confier sa préoccupation à ses parents. Parents avec lesquels elle discutait de presque tout, sans gêne, d'aucune sorte. Il lui fallait désormais apprendre à leur mentir. Déjà qu'elle leur dissimulait un important secret, elle devait en rajouter un second à savoir : qu'elle était destinée à sauver le monde.

— Tu devrais aller te reposer. Va dormir un peu, lui conseilla Arnold.

Théa sortit de table sous l'œil approbateur de ses parents. Elle poussa sa chaise, souhaita bonne nuit à Claire, Arnold et aux jumeaux, puis partit pour sa chambre.

— Pourquoi Théa a pas fini de manger, papa ? bafouilla Alice, sa jeune sœur.

— Théa ne se sent pas bien, ma puce, expliqua-t-il de sa voix gutturale accompagnée d'un sourire doux.

Claire se tourna vers le frère de Théa qui ne touchait pas aux légumes présents dans son assiette.

— Gilles, tu manges tes carottes ! ordonna-t-elle d'un ton ferme. 

— Heuuurk ! C'est pas bon ! bouda le garçonnet en tortillant sur sa chaise d'un air dégoûté. 

Arnold soupira.

— Gilles, maman t'a demandé de finir tes légumes, alors mange-les, fit-il d'un ton stable et aimable.

Le garçon fit une vilaine grimace.

— Tu sais, si tu rêves de devenir aussi fort et courageux que Charles, le Chevalier Super Génial, tu devrais faire comme lui et manger tout plein de fruits et légumes !

Les Gardiens [ En réécriture ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant