🌟 15.3 : Le livre de Céline

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Lentement, Yann s'éveilla avec la curieuse impression d'être serré contre quelque chose. Quelque chose en mouvement. Il voulut bouger, mais n'y parvint pas. Son état encore trop faible pour lui permettre d'exécuter un quelconque geste.

En tentant une seconde fois de lever la tête, son visage rencontra des cheveux. Le garçon châtain cligna des yeux pour s'éclaircir la vue, puis remarqua que c'était bel et bien des mèches. Blondes.

— Où suis-je ? fit-il doucement.

Yann sut qu'il se trouvait sur le dos de Céline. Celle-ci réagit à sa voix lymphatique.

— Enfin ! Le beau au bois dormant daigne se réveiller ! C'est pas trop tôt ! Tu sais que tu m'as fichu une de ces trouilles ?

Yann esquissa un petit sourire sur ses lèvres fades.

— Désolé. C'est pas ma faute si j'adore tomber dans les pommes, moi, ironisa-t-il.

Céline pouffa, ravie de retrouver le garçon.

— Je rêve ou tu m'as attaché dans ton dos ?

— J'avais pas d'autres idées pour porter un grand comme toi, et assommé en plus.

Yann insista pour que Céline desserre son corps contre le sien. Désormais conscient, il ne voulait plus causer de soucis à son amie.

Céline défit le nœud de la chemise du garçon, vêtement avec lequel elle l'avait attaché à son dos, soulagée. Cela faisait un moment qu'elle portait Yann et elle commençait à en pâtir.

Yann s'ôta de son amie. Titubant, il s'appuya sur elle pour marcher.

L'arc et les flèches n'étaient plus là, contrairement au livre. Céline s'en était sûrement débarassée.

— Ta plaie ne semble plus aussi infectée que tout à l'heure. Comment te sens-tu ?

Yann jeta un œil à son bras. Ses veines avaient totalement perdu cette teinte étrangement sombre, et la blessure, juste un peu.

— Mieux.

Elle lui offrit un sourire béat.

— Dis-moi, c'était quoi la scène de cris et compagnie ? De la magie ? Si c'est le cas, pourquoi j'ai pas senti une seule fois mon énergie magique depuis notre arrivée ?

Yann souffla, lui non plus n'avait pas de réponse exacte.

— Je crois que c'était de la magie mêlée à autre chose.

— Quoi ?

— Mes émotions. Ma colère, ma peine, mon impuissance...

Céline le regarda, dubitative.

— Ben dis-donc, il ne faut pas te pousser à bout toi, hein ! D'où te venait toute cette fureur ?

Yann soupira. C'était une bonne question. D'où lui venait donc cette colère ?

— Je sais pas. Depuis tout petit, mes émotions ont toujours pris le dessus, en particulier la colère. Lorsque j'étais dans cet état, il se produisait des trucs étranges...

Les Gardiens [ En réécriture ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant