1 On est amis ?

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Anastasiacourut sans se retourner, ses yeux fixant les arbres et leur relativesécurité. Elle devait les atteindre et surtout, ne pas seretourner ! Voir cet animal derrière elle, avec ses écaillesluisantes et ses crocs acérés la ferait hurler et perdre du temps !Elle ne voulait pas devenir une proie, pas comme le gros piaf quidevait être mort maintenant. Quelque part, il lui avait sauvé lavie... Sans ce volatile, peut-être aurait-elle été le repas de cetanimal. Un... Lézard ? Non, elle n'était pas idiote, elle lesavait, c'était dur à accepter mais c'était pourtant ça. Undinosaure ! Bordel, elle était dans un film ou quoi ? Undinosaure ! C'était impossible ! Perturbant, flippantet... impossible ! Vraiment !

Lajeune femme avait l'impression d'être dans un remake de Jurassicparc ou encore la suite d'Avatar ! Sauf qu'elle aurait préférétomber sur un Na'vi sexy à la peau bleue que sur ce truc !

About de souffle, elle courut jusqu'à ce que ses jambes ne puissentplus la porter. Depuis combien de temps courait-elle ? Elleavait totalement perdu le fil du temps. Sous les arbres depuis déjàde longues minutes, elle s'effondra contre un gros tronc pour tenterde reprendre son souffle. Elle n'était pas de nature sportive. Ilallait falloir que ça change si elle devait s'éterniser dans lecoin ! Sa poitrine était serrée, sa respiration bruyante. Elleétait vraiment épuisée.

L'animalne l'avait pas suivi. Elle était seule, aucun doute là-dessus.Après de longues minutes d'expirations et inspirations tendues, lajeune femme décida de faire le point sur sa situation. Elle observaattentivement autour d'elle. Forêt. Profonde. Elle ne voyait mêmeplus la mer et à peine le ciel par endroit. On entendait quelquesbourdonnements d'insectes et des chants d'oiseaux lointains, à partça, le calme plat ! Elle avait soif et faim aussi, très faim àen juger par les gargouillis de son ventre.

Depuiscombien de temps était-elle arrivée sur cette plage ? Elleavait l'impression que le soleil était déjà moins puissant, moinschaud. Mais c'était peut-être à cause des arbres. S'il se couchaitvraiment, elle était mal ! Elle n'avait ni eau, ni nourriture,ni abri ! Et elle n'était pas MacGyver !

Elleprit encore un peu de temps pour observer autour d'elle, tendue,prête à bondir pour une nouvelle course folle. Mais en aurait-ellela force ? Elle n'en était pas sûre.

Soupirant,elle se redressa et fit quelques pas sur des jambes tendues etdouloureuses. Elle n'avait jamais autant couru de sa vie ! Lecorps pouvait atteindre de vrais exploits lorsque la peur prenait ledessus.

Ilfallait qu'elle mange et qu'elle se désaltère. La jeune femme semit donc en quête de quelque chose à se mettre dans le gosier, savie en dépendait. Encore une fois.

Aprèsun temps qui lui parut une éternité, Anastasia trouva un buisson dehaute taille, pourvu de baies violettes aussi grosses que des prunes.Elle se jeta dessus en cueillant une bonne dizaine avant de secrisper et d'hésiter, un fruit devant la bouche. Et si c'étaitempoisonné ? Mourir pliée en deux de douleur dans un buissonne lui disait rien... Mourir de faim non plus. Elle soupira encoreune fois, prenant place sur le sol, ses fruits entre ses jambes. Elledevait se décider et vite : elle en était maintenant certaine,le soleil déclinait.

Quitteà dormir dans un buisson sur une île déserte, autant le faire leventre plein et advienne que pourra ! La jeune femme morditrageusement dans le fruit et en avala sans plus réfléchir unegrande bouchée. Dieu que c'était bon ! Très fruité etsurtout juteux ! En quelques bouchées elle engloutit le fruitpuis un deuxième et enfin un troisième avant de soupirer d'aise.C'était vraiment bon ! Et désaltérant qui plus est.Exactement ce qu'il lui fallait.

- J'aurais préféré un bon hamburger mais bon... soupira-t-elle toujours assise à même le sol.

Unpetit cri lui répondit. C'était entre le crissement et legloussement. Immédiatement tendue, la jeune femme observa autourd'elle. Pliant ses jambes, elle était prête à bondir pour unenouvelle course. Enfin, prête... Elle ferait au mieux !

Encorece cri avant qu'une ombre saute presque sur elle, s'empare d'un deses fruits et s'éloigne. Éberluée, Anastasia put voir une drôlede créature s'installer quelques mètres plus loin, son butin entreles pattes avant. La créature semblait fière d'elle. Avec sa têtesans poil à la gueule en forme de bec, son corps fuselé et sespoils... euh hérissés sur le dos, elle n'était pas très belle.Plutôt moche même ! Qu'est-ce que c'était que ce machin ?L'animal avala le fruit en trois bouchées avant de revenir à lacharge, cette fois la jeune femme ne se laissa pas faire et planquason repas. Criant, l'animal se planta devant elle et semblal'engueuler ! Tout simplement !

- Euh, tu veux un fruit ?

Unpetit cri lui répondit. La créature la regardait avec des yeuxronds, noirs et peu expressifs, il fallait bien l'avouer. Ses poilssur le dos ressemblaient vaguement à des épines, très espacés etpeu décoratifs...

- Tu es moche mon ami ! Lança Anastasia soudainement moqueuse, oubliant tout danger.

L'animaltourna la tête sur le côté pour l'écouter comme le ferait unchien. Amusée, la jeune femme lui lança un fruit. Heureuse, labestiole s'en saisit avec ses pattes avant et le dévora aussi sec.

- Tu n'es pas une lumière mais tu ne manques pas d'appétit ! Je sais, je vais t'appeler Lumière !

Crrrrric ? Fit l'animal en tournant à nouveau la tête de côté.

- Ouais ce n'est pas très gentil... Mais que veux-tu ? Je n'ai pas passé une très bonne journée ! Et en plus maintenant je vais devoir survivre à la nuit avec des cousins à toi qui n'hésiteraient pas à faire de moi leur déjeuner !

Lumièrechoisit ce moment pour lui sauter dessus et se placer fièrement surson épaule. Là il cala sa tête contre elle et s'y lova commel'aurait fait un chaton.

- OK... alors c'est vrai ? On est amis ?

Unpetit gloussement lui répondit. Elle prit ça pour un oui avant dereporter son attention autour d'elle. Il allait vraiment faire nuitet elle ignorait totalement où elle se trouvait !

Avisantl'épais buisson de fruits et d'autres autour, elle décida de rampersous leur protection et une fois fait, elle s'y coucha en boule.Lumière descendit de son épaule pour se coucher contre ses jambes,lui donnant un peu de chaleur.

- Tes poils grattent ! Se moqua la jeune femme. Mais je m'en contenterais comme couverture !

Anastasiaavait beau être inquiète, elle ne s'en endormit pas moins comme unepierre, totalement épuisée par sa journée.

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