Dino World

3 Arthur du clan Sky

- Arthur, tu es prêt ?

- Oui, j'arrive ! Répondit l'interpellé en terminant d'harnacher son tricératops.

L'animalse laissait tranquillement faire, nez dans une immense gamelleremplie de feuilles fraîches. C'était un gros animal, puissantet... un peu fainéant. Cette pensée fit sourire le jeune homme quine put s'empêcher de mettre une tape à l'animal. Ils n'étaient pastous aussi calmes. De leurs 3 tricés, Talsh était le plus cool etle plus mou ! Ils avaient tous envie, dans la tribu, d'unstégosaure, d'où la sortie du jour. Mais ces derniers étaient bienplus nerveux et puissants. C'était trop dangereux de les attaquer defront et ils n'avaient encore jamais réussi à en séparer un de songroupe pour le dompter calmement. Calmement ? Ça prenait envérité des heures de convaincre l'un de ses puissants et sauvagesanimal de suivre des humains. Le temps dépendait de l'espèce et del'homme chargé du dressage. Oh et s'il s'agissait d'un carnivore oud'un herbivore, aussi. Le plus gros carnivore qu'ils avaient ici chezles Sky, c'était le carnotaurus du chef. Bordel, une journéeentière pour en venir à bout à deux dresseurs ! Et les deuxhommes avaient terminé totalement épuisés avec un animal encorenerveux. Il n'osait pas imaginer comment avait fait la horde Nervaavec leur T-rex... Ça ne les rendait que plus redoutables !Déjà qu'ils étaient très bons pour terroriser tout le monde...

Dresserun animal... Arthur était certainement le meilleur dresseur du camp.Non, il l'était vraiment. C'était une faculté qu'il n'avait paschoisie, qui s'était imposée naturellement à lui. Tout commed'autres construisaient de fantastiques maisons ou d'autres encoreétaient capables de préparer des médicaments sans même yréfléchir. Lui ça avait été le dressage. Un dodo demandait peude temps et juste une poignée de graines ou de baies. Mais uncarnivore... Il ne fallait pas seulement de la viande, il fallait lecoincer dans un piège ou un endroit suffisamment sécurisé pourl'approcher sans mettre sa vie en danger. Puis l'encourager à mangeret à vous faire confiance à l'aide de mots et de regards pendant untemps long, très long. Arthur avait également un raptor, en tantque dresseur il avait eu droit à deux animaux personnels. Le chef declan avait son carno et le reste de la tribu partageait les autresanimaux. Sauf les petites bestioles qui égaillaient bien desmaisons. Saturne, son raptor, il avait mis 5 heures à le dresser. Etencore, même une fois que l'animal avait accepté de le suivre, illui avait fallu une semaine supplémentaire pour monter dessus sansse faire éjecter comme un fétu de paille inutile ! Et mêmemaintenant, Neptune aimait lui jouait de mauvais tours... Mais aumoins, il ne cherchait pas à partir ou à le dévorer ! De trèsbons points !

Sonrêve à lui était l'un de ces immenses tigres à dents de sabre, unnoir... Oh ça oui il en rêvait depuis les 5 années qu'il vivaitici ! Mais il en rêvait de loin : ces gros chatscaractériels et agiles étaient impossibles à approcher. C'étaitdu suicide de s'y essayer. Il avait bien pensé à trouver un chatonet l'élever lui-même, mais les femelles gardaient leurs tanièrescomme la prunelle de leurs yeux et son clan avait un point d'honneurqu'ils respectaient toujours : tuer uniquement par besoin. Pasde chasse pour le plaisir. Un bébé tigre à dents de sabre n'étaitpas vital pour leur survie ! Une mère ne serait donc pas tuéepour sa capture.

Lejeune homme tapota le flanc de sa bête avant de tirer sur les rênespour être suivi. L'animal hésita, soupira et se secoua avant deretourner à sa gamelle pour y manger bruyamment.

- Mais pourquoi j'ai dompté le tricératops le plus léthargique de cette fichue île ?! Aller, viens maintenant !

Iltira plus fort sur la longe tout en offrant un claquement de langueet l'animal finit par obtempérer. Oh, il aurait pu balancer l'humainloin de là, voire même le tuer en quelques instants. Mais ilrestait doux et obéissant malgré sa taille. Juste un peu têtu.

Lejeune homme et sa bête rejoignirent leurs compatriotes à l'entréedu camp. Ils étaient une bonne trentaine à vivre ici. Il n'y avaitpas eu de nouveaux arrivants depuis bien 6 mois, peut-être même unpeu plus. Ce n'était pas plus mal. Même si l'île était immense,ils n'étaient pas les seuls à vivre dessus. De plus, il fallaitnourrir et loger tout ce petit monde. Arthur arrivait à la sortielorsqu'une patrouille rentra, avec le visage des mauvais jours. Lesdeux hommes stoppèrent leurs parasaures et en descendirent lorsqu'illes rejoignit. Dès qu'il lâcha les rênes de Talsh, ce dernier enprofita pour aller manger un buisson. Quel estomac sur pattes !

- Un souci les gars ?

- Humm, pas pour nous, mais on a trouvé un type, un nouveau, mort sur la plage.

- Prédateur ?

- Ouais un raptor...

- Mais ? Insista Arthur en sentant qu'il manquait quelque chose à leur explication.

- Il y avait deux raptors et des traces de pas...

- Erf, Nerva ?

- Certainement... Ils ne font pas de cadeau aux nouveaux. On est arrivé trop tard pour lui et c'est peu dire.

Luiqui songeait justement qu'il n'y avait plus de nouveaux quiarrivaient sur l'île. Il suffisait d'y penser.

- Ce n'est pas tout, continua le jeune homme tout en retirant la selle de son dinosaure pour aller le mettre aux écuries, on avait d'autres traces de pas, sans chaussures, petites et en bordure de forêt.

- Un autre nouveau ? Tué aussi au final ?

- Non, les pas partaient dans la forêt, la personne a visiblement prit peur et si elle a vu ce spectacle, je le comprends !

- Vous les avez suivis pour la trouver ? Il faut la ramener au camp avant qu'il ou elle se fasse bouffer par le premier carnivore venu !

- Impossible, la personne est passé par une rivière pleine de piranhas, on n'a pas voulu traverser, trop près des nids de raptors qui plus est. Pas avec nos para !

- Vers les plaines du nord ? Alors paix à son âme, ce nouveau n'aura pas beaucoup plus de chance que le malheureux de la plage.

Ouais,sur cette fichue île, les carnivore et surtout les raptors, tuaientune grande partie des nouveaux arrivants, d'où les patrouillesconstantes pour ne rater personne. Sauf quand la tribu ennemie s'enmêlait, bien sûr, elle faisait bien moins de quartier qu'eux...