***PDV ALIA***
Aujourd'hui, je me réveille bien. Je ne suis pas triste. Et j'ai passé une bonne nuit. Il s'est passé tellement de choses hier. Avec Alexandre notre relation a tellement évolué en à peine une journée. J'espère ne pas mettre trompé en lui faisant confiance. Ces trois mots résonnent toujours dans ma tête.
Ma journée s'est passée tranquillement, les mêmes tensions avec Alia, les mêmes discussions avec Alexandre, les mêmes conneries avec Maeva et Alexia, les mêmes souffrances que j'inflige à Evan et les petites discussions avec Corentin.
Ce soir, je rentre sans changer de chemin. Je fais mes devoirs, me douche pour le lendemain. Bref une journée ordinaire.
-Alia ? m'appela ma mère en arrivant dans ma chambre.
Sa voix est cassée et elle pleure.
-Qu'est-ce qu'il y a ? continuais-je inquiète.
-C'est ton grand-père, il est...
Un sanglot interrompit sa phrase.
-mort.
Je sentis mes larmes coulaient.
Il est... Il est mort... Il est parti...
-Comment?
-Il avait un cancer.
Pourquoi je suis au courant de rien dans cette famille ?
-Quoi? Pourquoi je ne le savais pas?
-Il ne voulait pas te le dire.
Tu ne voulais pas me le dire, j'ai compris.
-Lui ou toi? J'étais trop jeune pour comprendre c'est ça? Comme avec mon père, explosais-je.
-Non, ce n'est pas ça... soupira-t-elle.
-C'est quoi alors?
Je suis énervée et triste.
-J'aurais pas pu comprendre, je n'aurai pas pu gérer la nouvelle ? continuais-je.
-Ne t'énerve pas...
-Laisse-moi seule.
Ma mère sortit de la pièce. Je m'allonge sur mon lit.
C'est lui qui a remplacé mon père. Et aujourd'hui, il est mort. Je ne pourais plus le voir, je ne pourrais jamais le remercier de m'avoir éduqué avec ma mère et ma grand-mère. Papi, je t'aimais. Personne ne m'a dis pour ton cancer. Si j'avais su je serais venu plus souvent te voir.
Papi...
Il est parti.
Comme Aria.
Comme mon père.
Tu vas me manquer...
Ou que tu sois, je te remercie d'avoir toujours été là.
Je ne te reverrais plus jamais. Mais si je pouvais, je te serrer dans mes bras une dernière fois.
Une journée finalement loin d'être banale. Je pleure sans pouvoir m'arrêter.
Marre de ce monde.
Marre de cette vie.
Je me dirige vers la salle de bain. Je me passe un coup d'eau sur la tête et pars manger, même si je n'ai pas faim. Je retourne sous ma couette et me remets à pleurer. Je prends mon téléphone et regarde mes notifications. Je fais mes flammes et met une playlist triste sur spotify. Je serre Josiane dans mes bras, ma peluche autruche que j'ai achetée avec Aria. Dire que demain je devrais retourner en cours avec un vide en plus dans la poitrine, faire comme si tout allait bien et sourire.
Je me dirige vers la salle de bain, il doit être 23h ma mère doit sûrement être en train de dormir.
Mais putain pourquoi est-ce qu'elle ne me l'a pas dit ? Je suis une étrangère dans cette famille. J'ai 14 ans. Quand est-ce qu'elle se rendra compte de ça ? Plus rien ne va, nul part.
Je me vois dans le miroir de la salle de bain. J'ai une mine affreuse. Mes yeux sont rouges et gonflés. Le peu de cerne que j'avais perdu hier commence déjà à revenir. Je cherche du regard une chose dans le placard.
Il y a tellement de personne qui le font, pourquoi pas moi ? J'ai vécu plus de choses que la plus part des gens qui font ça. Si ça peux m'aider.
Trouvé. Je sors le rasoir, et enlève la lame en galérant.
Fais-le, me crie une petite voix dans ma tête.
Je prends la lame. Je la rapproche de plus en plus de mon poignet.
Je lâche la lame d'un coup. Elle tombe par terre et moi aussi. Mes sanglots éclatent.
Qu'est-ce que j'allais faire ? Je ne peux pas être tombé si bas. J'étais à la limite. Une seule seconde de plus et je l'aurais vraiment fait. Je me reconnais même plus. Mais qui je suis putain ? Comment j'ai pu en arriver à ça ?
Je range la lame et retourne rapidement dans ma chambre où je retrouve Gisèle (le deuxième prénom de Josiane). Je prends mon téléphone et remet la musique. Il est 23h48. Je vais dans mes messages et commence à écrire un message à Alexandre. J'ai besoin de parler avec lui. J'ai voulu lui envoyer : "J'ai besoin de parler", puis après réflexion je supprime mon message et pose mon téléphone.
Après avoir pleuré presque toutes les larmes de mon corps, je vais aux toilettes et je vais boire. Je retourne dans mon lit, il est 2h52.
Bip bip bip
Cet horrible son me réveille. Je suis encore plus fatigué que quand je me suis couché. Une larme glisse sur mon visage. Je me souviens de ma pensée noire et de mon grand-père.
-Stop Alia ! Ce n'est plus l'heure de pleurer, me dis-je à voix haute. Retrouve ton sourire.
À ces mots, je me mis à pleurer.
-Je ne le retrouverais jamais. Il est partit il y a tellement longtemps. Il est tellement faux.
Je fais ma routine du matin et pars au collège. Je rejoint Maeva et Corentin. Heureusement ils ne remarquent pas ma mine affreuse ou il n'en parle juste pas... Dans tous les cas, c'est mieux pour moi. Je croise les doigts pour que ça se passe comme ça avec les autres, sinon je risque d'exploser.
Alexandre et Evan n'étaient pas encore arrivés. C'est ceux que je redoute le plus, surtout maintenant qu'Alexandre sait. Alexia me demande si je vais bien et je lui réponds avec beaucoup de mal que ça va. Mon cœur se déchire de plus en plus. Mon ventre se noue.
Reste forte. Souviens-toi de ta promesse. Ne pleure pas, même si ça fait mal et souris, parce qu'il n'y a qu'avec que tu peux tout affronter.
Je sens malgré tous mes yeux se mouiller de nouveau.
Je ne t'abandonnerai pas.
Ces mots restent gravés dans ma mémoire. Et comme toujours, il m'apaise. La sonnerie sonne et Alexandre n'est toujours pas arrivé. Je lui envoie un message :
Moi :
Tu viens pas aujourd'hui ?La prof arrive quand il me répond.
Alexandre :
Nan, je dois garder Marlène.Je lui réponds rapidement.
Moi :
Ah okLorsqu'on rentre dans la salle, je sens mon téléphone vibrer. Je regarde discrètement la notification. C'est Alexandre.
Alexandre :
Pourquoi?Je lui répondrai plus tard.
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Deux filles, Un Gars [En Pause]
Teen FictionAlia et Aria sont amies depuis toujours. Elles sont comme des sœurs malgré qu'elles soient opposées physiquement et caractéristiquement. Mais à la rentrée, un événement va tout changer. [En Pause] (manque de temps)