Chapitre 16

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Ma mère m'attendait dans l'entrée, les bras croisés. Je sens que je vais passer un mauvais moment.

-T'étais où ? me demanda-t-elle.

-Pas loin.

-C'est où pas loin ?

-C'est à cinq minutes de la maison.

-Mais t'étais où ? commença-t-elle à crier.

-J'étais au lac juste à côté. J'ai juste pris mon temps pour rentrer, avouais-je.

-T'aurais pas du être là-bas. T'aurais du être au collège. Pourquoi t'y étais pas ?

-Parce que.

-Parce que c'est pas une réponse.

-Je sais pas pourquoi j'ai fait ça.

-T'étais seule ?

-Oui, personne ne m'a poussé à le faire si c'est ça que tu voulais dire.

-Donne-moi ton téléphone.

-Pourquoi ?

-Je te le confisque. Ça te passera l'envie de sécher les cours.

Je lui donne mon téléphone.

-Jusqu'à quand?

-Jusqu'à ce que je sois sûre que je puisse te faire confiance.

-Ok.

-Demain tu n'iras pas au collège, c'est l'enterrement de papi.

-Je peux juste envoyer un message à un ami pour lui demander de prendre mes devoirs.

-Ok, mais vite.

Je récupère mon téléphone et envoie un message à Alexandre.

Moi:
Je serais pas là demain tu pourras prendre mes devoirs stp et si je reponds pas c'est normal ma mère me confisque mon téléphone. Demande à Maeva de faire mes flammes stp

Je repose mon téléphone sur la table et retourne dans mon lit sous ma couette avec ma fidèle Josiane. Je repense quelques secondes avant de me relever et de prendre mon journal intime.

Mercredi 10 Octobre,

Cher journal,

Je fais que des conneries en ce moment. J'étais à deux doigts de me mutiler. Aujourd'hui, j'ai fumé et séché les cours. Je fais des choses que je n'ai jamais comprit. Je me suis toujours demander pourquoi les gens commençaient à fumer, boire, se mutiler ou sécher les cours, mais aujourd'hui je commence à les comprendre.

On commence à fumer pour ne plus rien ressentir. Toutes les émotions négatives disparaissent. On se libére, on s'évade.

On sèche les cours soit parce qu'on écoute pas et que ça ne sert à rien d'être là-bas, soit parce qu'on veut pleurer sans se faire juger par les autres ou qu'on a pas la force d'aller en cours.

Ceux qui boivent le font pour oublier les problèmes qu'ils ne peuvent pas ou ne savent pas gérer.

Et la mutilation, ça je ne sais pas. Tous les gens qui font ça, le font parce qu'ils sont tristes. Mais je ne vois pas comment on peut se sentir mieux en faisant ça.

Moi, je suis aussi triste, voir peut-être plus qu'eux, mais je ne le fais pas. Même si j'ai failli chuter deux fois, je ne l'ai pas fait, je me suis reprise avant. Je peux en déduire que je suis plus forte qu'eux, ou qu'en tous cas je résiste mieux à la douleur, même si j'ai fumé et séché les cours.

J'ai beau garder en tête que des gens ont beaucoup plus souffert, ou souffrent plus. Je fais comme même les conneries qu'eux n'ont pas fait. .

S'ils m'ont tous abandonnés, c'est parce que je suis une mauvaise personne. Je suis une mauvaise amie, une mauvaise fille, une mauvaise élève... À cause de mon caractère, les gens partent, c'est moi qui les fait fuir.

Malgré qu'Alexandre m'est dit qu'il ne m'abandonnera pas, je sais qu'un jour il ne sera plus là parce que je le ferai partir, à cause d'une parole ou d'une connerie. Il le fera comme tous les autres.

Le monde a du décider que je devais finir ma vie seule, c'est peut-être pour ça que les gens de mon entourage partent petit à petit.

J'ai oublié de te dire que j'ai brisé ma promesse, encore une fois, devant Alexandre. Ce jour là j'étais tellement brisé que je suis sûre que si je n'avais pas parlé à Alexandre, ma mère se serait rendu compte que je n'avais pas le moral, et là j'aurais du lui parler sinon elle ne m'aurait pas lâché.

Aujourd'hui, contrairement à d'habitude, je peux être triste devant elle. Elle ne posera pas de question, vu qu'elle connait une des raisons de ma tristesse. Elle aussi est triste, mais je sais qu'elle fait comme si elle ne l'était pas devant moi en tout cas. Je la comprends, c'est dur de perdre son père.

***FLASHBACK***

-Alia ? m'appela ma mère.

-Oui maman ? lui répondis-je.

-Il faut que je te dise quelque chose à propos de ton père.

-Il va enfin rentrer ? dis-je avec enthousiasme.

-Non ma chérie, c'est justement le contraire. Il ne rentrera jamais.

-C'est pas vrai tu mens !

Je me souviens que je ne voulais pas la croire.

-Non je ne mens pas. Aujourd'hui tu es assez grande pour connaître la vérité. Ton père et moi nous nous sommes disputés quand tu étais petite, c'était une grosse dispute. Nous avons décidé de nous séparer.

-Ça veut dire que je verrais plus jamais papa ?

-Oui.

Je me mis à pleurer. Je me souviens que ma mère m'avait prise dans ses bras et m'avait calmé.

***FIN DU FLASHBACK***

Après mettre souvenue de ça, je ferme mon journal. Je pars manger et fais mes devoirs. Je prends ensuite mon ordi et commence à regarder fairy tail, j'essaie de ne pas me souvenir de tout ce qu'il se passe dans ma vie.

Vers 18h, ma mère m'appelle pour que je prenne ma douche. Je finis mon épisode et j'y vais. L'eau coule sur tout mon corps, comme mes larmes sur mon visage. Je fais tout mon possible pour ne pas qu'elles réapparaissent, mais en vain. Je suis encore en train de pleurer. Qu'est-ce que ce sera demain...? Si je n'ai même pas mon téléphone pour mettre de la musique en y allant et en rentrant, je ne sais pas comment j'arriverais à rester forte. Le moment que je redoute reste l'enterrement. Je sais que je ne pourrais pas faire comme-ci je tenais le coup.

Il est parti, me dit ma conscience pour la centième fois depuis hier.

Comment je vais surmonter ça ?

Je sors de la douche, et je prends cette lame. Je la rapproche de plus en plus jusqu'à ce qu'elle touche mon poignet.

Deux filles, Un Gars [En Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant