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Angoissée. Je dirige très lentement mon regard vers Jin. Mon ami, étant tellement obnubilé par la série, ne remarque même pas que je le scrute. Je pose ma main sur son épaule pour essayer d'attirer son attention mais voyant que cela ne fonctionne pas, je palpe son épaule. Après cet échec cuisant je commence à perdre patience, donc j'empoigne quelques pop-corns et lui catapulte à la gueule. Il me toise du regard et claque sa langue contre son palais.
       
        
"- Eh mais qu'est-ce t'as?"
       
           
J'arque un sourcil. Comment ose-t-il réagir de cette façon alors que ça fait deux minutes que je me fais chier à l'interpeller? Je lui murmure de regarder à ma droite. Celui-ci se penche vers l'endroit indiqué d'un air blasé, puis me dévisage sans comprendre.
      
      
"- Bah quoi?

- Quoi? Tu le vois pas?

- Voir quoi?

- Mais t'es aveugle ou quoi? Tu vois pas le creux sur le plaid? On dirait que quelqu'un est assis à côté de moi..."
     
     
Jin analyse plus attentivement le plaid en fronçant ses sourcils et me regarde avec incompréhension. Grâce à son expression faciale, je devine qu'il ne voit rien et qu'il me prend pour une folle. Pour vérifier par moi-même, je décide de me retourner vers ma droite et remarque que le creux s'est effacé. Cette fois j'admet que s'en est troublant. J'ai quand même pas rêvé bordel de merde! Mes yeux alternent du plaid, aux yeux de Jin.
         
       
"- T'es sûre qu'il y a quelque chose? Parce que personnellement je vois rien...

- Non rien laisse tomber, j'ai rêver..."

          
J'entends frapper à la porte. J'exagère peut-être un peu, mais je commence vraiment à être anxieuse. L'accumulation de tous ces événements me fatiguent émotionnellement. Jin met l'épisode sur pause et se lève en se dirigeant vers la porte. Je me lève à mon tour et le suis prudemment. Il ouvre la porte, voyant qu'il n'y a personne, il lâche:
        
            
"- Fais chier ça doit encore être ces gamins qui s'amusent à faire chier le monde!"
         
        
Alors il sort pour leur montrer ce que c'est le respect en claquant la porte derrière lui mais lorsque je vais pour l'ouvrir, je me rends compte qu'elle est verrouillée. Je suis confuse, Jin n'a pas les clés de chez moi, et puis il l'a tout simplement fermée sans avoir pris le temps de la verrouiller.

Je m'acharne désespérément sur la poignée, mais c'est en vain puisqu'elle ne se baisse toujours pas. Je me jette sur la vitre qui est située juste à côté de l'ouverture et tape dessus en criant son prénom. Il se retourne en me dévisageant, ne comprenant pas la source de ma panique. Je lui indique la porte scellée qui nous sépare désormais à jamais. Il tente d'entrer mais remarque rapidement que la porte ne cède pas. Mon ami revient vers moi et me sourit sarcastiquement. Il doit certainement penser que je lui fais une blague en le laissant enfermé dehors.
      
    
"- Si tu ne voulais pas de moi, t'avais juste à me dire de partir, pas besoin de faire tout ce cinéma! Vas-y tu me saoule! Je te laisse, salut!"
               
             
Ne réalisant pas encore la dureté de ses parole, je reste perplexe. Je me rends compte que mon ami est sur le point de me laisser alors j'hurle, lui suppliant de rester. Celui-ci fait mine de ne rien entendre. Je comprends alors qu'il ne reviendra plus, me retrouvant donc seule, emprisonnée dans cette maison infernale, sans aucune échappatoire.

Mes nerfs me lâchent, je me laisse glisser le long du mur sentant de chaudes larmes tremper mes joues. Ma vision se trouble et l'affolement s'empare de moi. Je repense à tout ce qu'il m'est arrivé aujourd'hui sans cesser de pleurer lorsque j'entends des bruits. En y réfléchissant, je réalise que ces "bruits" sont des voix qui proviennent de la télé. Jin avait mis l'épisode sur pause tout à l'heure, cela signifie qu'il s'est relancé tout seul. J'écarquille alors mes yeux pour m'assurer qu'il n'y a personne d'autre que moi mais je distingue une forme qui semble vouloir s'échapper vers la baie vitrée qui est à l'autre bout de la pièce. Je n'ose plus bouger tellement je suis terrorisée. Quand tout à coup un homme surgit devant moi.

~ ɘ̀¡|duØ ¡mɒ ᴎU ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant