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Quand tout à coup un homme surgit devant moi. Je pousse un petit cri aigüe. C'est un jeune brun, il est élancé et possède des yeux noirs où les ténèbres s'y reflètent. Son nez est fin et droit, sa bouche est fine et son teint est livide. Il a l'air froid, hostile et imposant. Je suis pétrifiée. Ma marraine ouvre soudainement la porte, je tourne ma tête en sa direction mais lorsque je me reconcentre sur le jeune homme, il a disparu. Je suis désemparée, éteinte, je bâts de l'aile. Je n'arrive pas à assimiler ce qu'il vient de se produire, tout est tellement flou dans ma tête. Je suis comme sur des charbons ardent, perplexe. Comment cela se fait-il qu'il ait réussi à s'évaporer en un battement de cil?

"- Tu vas bien ma chérie?"

Merde j'avais oublié qu'elle est là ! Elle m'a complètement sortie de mes pensée. Qu'est-ce que je peux lui dire pour ne pas qu'elle s'inquiète et qu'elle me prenne pour une folle?

"- Oui ça va très bien, c'est juste que j'ai mes règles et que je me suis cogné le petit doigt de pied"

Je sais pas pourquoi j'ai dit ça, c'est sorti tout seul! Mais si elle gobe ça, ça me va! Elle hausse les sourcils puis va vers la cuisine avec les sacs de courses en main.

"- On passe à table dans dix minutes !"





















*














Elle me fixe avec insistance tout en mangeant du bout des dents. Un silence de mort trône en ce moment dans cette vaste demeure. Quand tout à coup je distingue un bruit strident et crescendo qui me chiffone.

"- Comment c'est passé ta journée?"

Je la regarde en la dévisageant, abasourdie qu'elle n'ait pas entendu ce bruit.

"- Tu n'as pas entendu le bruit?

- Mais quel bruit?

- Non rien je dois avoir des acouphènes. Au fait ils ont quel âge les voisins?

- Tu sais que demander l'âge des personnes âgées n'est pas très respectueux donc je ne leur ai jamais posé la question.

- Ah d'accord et tu n'aurais pas un employé ou un jardinier qui vient de temps en temps?

- Non pourquoi tu me demandes ça?

- Non pour rien. Sinon ma journée c'est bien passée et la tienne?

- Très bien mais je commence vraiment à m'inquiéter pour toi là... Je te trouve changée, différente, tu as des comportements que tu n'avais pas avant, tu m'as l'air angoissée, distante et toujours sur tes gardes. "

La préoccupation se lit à travers les yeux de ma tante et ses sourcils sont légèrement froncés. A vrai dire... Moi aussi je m'inquiète par rapport à tout ce qui m'arrive et c'est vrai qu'elle n'a pas tort mais c'est le seul moyen que j'ai pour préserver ma dignité. J'ai pas l'intention de finir mes jours dans un asile de fous donc je refuse de lui dire la vérité...

"- Tu n'as pas a t'inquiéter, c'est juste que je prépare de grands examens pour la rentrée et que je suis souvent fatiguée.

- Tu sais... tu n'as pas besoin de me mentir, tu peux tout me dire, comme quand tu étais petite, je serai toujours là pour toi.

- Tu n'as pas à t'en faire, c'est la vérité, je suis épuisée en ce moment. D'ailleurs si ça ne te dérange pas je vais aller me coucher.

- D'accord mais ça serait bien que t'arrives à te reposer cette fois et si jamais t'as besoin de quelque chose n'hésite pas à venir me voir."

Je hoche la tête en lui faisant un petit sourire et me lève de table. Lorsque j'entre dans ma chambre j'entends un objet qui me semble lourd tomber au-dessus de moi. Je prends alors mon courage à deux mains et décide de partir a la recherche d'une possible ouverture au plafond qui donnerait accès à un grenier. En effet, dans la pièce d'à côté qui se trouve être la chambre d'ami, je distingue une différence notable à un endroit du plafond et ferme donc la porte en y entrant. Je laisse place à mon intuition et ouvre un placard en y trouvant une baguette qui me permet d'ouvrir cette trappe. Je monte à cette échelle qui me parait plutôt fragile et instable. J'allume la lampe de mon téléphone pour y voir plus clair et tire sur une ficelle qui allume une ampoule éclairant une bonne partie du grenier.

Au beau milieu de ce capharnaüm je remarque un tas de souvenirs fascinants et hors du commun que ma tante a ramené de ses différents voyages. Je parcours du regard cet endroit et ne peux m'empêcher de penser qu'il est extrêmement sinistre et oppressant. Je fouille le lieux en quête de ce qui aurait pu être a l'origine du vacarne de tout à l'heure. Dans un coin sombre au fond de la pièce, je déniche un manuscrit assez ancien qui est ouvert. Je le prends avec moi sans le fermer et retourne vers la lumière pour pouvoir le lire. Je m'assois et commence à le lire à voix haute en me rendant compte que je ne comprends pas cette langue mais je sais qu'il s'agit d'un texte en latin puisque j'ai déjà eu l'occasion d'en étudier un. Tout à coup j'entends ma tante se précipiter vers moi en m'arrachant le livre des mains totalement effrayée.

"- Mais ça ne va pas? Qu'est-ce qui te prend de lire ce texte à voix haute? Sais-tu au moins qu'il s'agit d'une invocation satanique pour ramener les morts à la vie? "

Un livre de rituels sataniques?? Mais qu'est-ce que ma tante a fait avec ça? Il se passe vraiment des trucs bizarres, j'ai l'impression que plus rien n'a de sens. Entre les pas d'hier soir, ce qu'il c'est passé cet après-midi avec Jin et ma tante qui s'inquiète pour moi à table mais qui possède un livre satanique, ça va finir par me rendre folle.

"- Mais c'est toi qu'est-ce que tu fous avec ça ?

- C'est un "cadeau" que j'ai reçu lors d'un de mes voyages en Europe...

- Pourquoi tu l'as gardé?

- Cet ouvrage est apyre, j'ai déjà essayé de m'en séparé il revenait toujours à sa place je l'ai donc enfermé ici dans le grenier avec une protection de sel, de myrrhe, d'eau bénite et j'ai même fais brûler de l'encens dans le grenier pour confiner les mauvais esprits à l'intérieur mais il a dû se servir de ta naïveté pour obtenir ce qu'il veut. Va te coucher dans ta chambre et ne remet plus les pieds ici, c'est pour ton bien!"

~ ɘ̀¡|duØ ¡mɒ ᴎU ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant