3 - Repartir de zéro.

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Combien de temps ai-je passé dans ce trou..? Des heures ? Des jours pas plus ? Voire des semaines sûrement... Si au moins ce sac à merde avait changé la fréquence sur une radio qui ne passait pas 3 musiques en boucle... Jusqu'à ce jour fatidique ou la radio m'a sorti de ma torpeur en annonçant un flash spécial...

《 BREAKING NEWS : Des explosions de bombes nucléaires ont été annoncées à New York et en Pennsylvanie... Des explosions en masses se font observ- 》

La radio s'est faite coupée par un bruit sourd. Des grondements incessants se faisaient entendre. La pire sensation que l'on puisse sentir. Imaginez être enfermé, enchaîné dans un endroit clos depuis plusieurs jours sans possible espoir de revoir la surface avec la menace de bombes nucléaires juste au dessus de votre crâne. J'étais pris d'une panique inouïe, je cherchait à me défaire par n'importe quel moyen de ces maudites chaînes qui m'entravaient de part et d'autre... C'est dans ce genre de situation que l'être humain laisse son instinct de survie prendre le dessus en remettant en priorité tout les principes de bases primitifs. L'abri tremblait comme jamais, les parois semblaient céder d'une minute à l'autre. La dernière vision que j'ai eu était une roche au dessus de ma tête pas plus grosse que mon crâne m'assomer net.

Il faisait chaud. Je me sentais... léger. Comme ci plus aucune force ou loi gravitationnelle avait d'emprise sur moi. J'avais l'impression d'avoir deux chemins qui s'offraient à moi : à ma gauche une lueur bleue/jaune apaisante et relaxante... À ma droite une énorme porte d'abri, avec marqué... "Destin" dessus, elle semblait crasseuse et rouillée. Jamais il ne sera dit que Tobias Clifford Reynolds, n'accomplit pas son devoir. J'ai donc ouvert la porte du destin.

J'avais lentement recouvré mes esprits... Ma tête était le seul membre que je pouvais bouger pour l'instant. Je regardais tant bien que mal autour de moi mais les lumières avaient sautées. Une sensation bizarre puisque je ne sentais plus mon corps... après avoir lentement repris contrôle de moi même j'ai remarqué que ce n'étaient plus des chaînes qui m'entravaient mais des rochers. J'ai dû m'y prendre à plusieurs fois avant de dégager mon premier bras... J'avais du mal à voir mais il avait l'air d'être balafré. Je n'arrivais pas à parler, ma bouche et ma gorge avaient l'air aussi déséchés que lorsqu'on prend une bonne grosse cuillère à café de cannelle dans la bouche. Mes cordes vocales me faisaient attrocement souffrir par ailleurs. Après quelques tentatives ratées, je suis parvenu à dégager mon second bras et à m'aider à me tenir droit grâce au poteau sur lequel j'étais accroché.

Je suis parvenu à l'établi, après m'être violemment viandé la gueule deux fois, où il ne restait que le cadavre de la radio qui s'est faite violemment écrasée par une pierre... Finalement, on est pas si différent elle et moi. J'ai aperçu un bout de bois d'une bonne taille et je m'en suis servi comme une béquille de fortune. Je me suis pressé de rejoindre la sortie peut importe où elle était. Je suivais les veilleuses rouges sur le plafond, stupéfait de voir qu'elles fonctionnaient encore, et après m'être trompé deux fois de route, je suis parvenu à l'imposante porte de l'abri 115. Il semblait qu'il y avait un squelette sur le pas de la porte... Combien de temps avais je passé dans ce trou ? En inspectant le corps du défunt, il se trouve qu'il était habillé en habit d'ouvrier Vault-Tec avec un... PipBoy-4000 au bras ! J'ai pensé qu'il n'en aurait plus besoin alors je le lui ai pris et l'ai installé sur mon bras.

En ayant allumé ce dernier, la lumière m'a flingué les yeux mais je pouvais à présent voir beaucoup plus clair : l'entrée était pleine de caisses avec des outils et autres matériaux pour la construction de l'abri. Ce pauvre bougre devait être non loin de l'abri lors de la chute des bombes, je pense que lui aussi son instinct de survie a dû prendre le dessus et s'est enfermé dans l'abri 115... Le pauvre. J'ai décalé le squelette pour ne pas encombrer l'ouverture de la porte. Je me suis mis en face du panneau de commande et ai branché le PipBoy à ce dernier. Le bouton est apparu lorsque la petite vitrine qui le protégeait s'est dissipée. En approchant ma main j'ai remarqué que cette dernière était... violemment fripée ! La peau s'était mélangée à mes muscles et avait partiellement fondue... Je me suis mis à avoir des bouffées de chaleur intenses en réalisant que les l'abri ne m'avait pas totalement protégé des radiations. Je suis tombé de mes appuis et suis resté de marbre pendant une heure ou deux.

Je suis certain que le destin à fait en sorte que je vive et ai cette apparence pour ne pas m'éloigner de mon objectif principal : Theodore Fawks et cette enflure ne perd rien pour attendre. Je vais lui montrer une bonne fois pour toute qui je suis et qu'il ne faut pas chercher les emmerde avec Tobias. Il est possible que Teddy soit mort en effet. Mais j'avais l'ultime conviction au fond de moi que si j'ai pu survivre, alors ce bâtard aussi.

Après cette réflexion, j'ai tapé du poing le bouton avec un large sourire esquissant mes lèvres. La porte a commencé à grincer d'une puissance consternante pour laisser la lumière du monde extérieur prendre progressivement possession de mon corps en même temps que je marchais vers elle.

En ayant marché vers cette lumière aveuglante, je savais que j'allais débuter une nouvelle vie. Je savais qu'il fallait repartir de zéro.

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Fallout: Old World FriendOù les histoires vivent. Découvrez maintenant