Ecoutant le cours, -enfin essayant de l'écouter- Annie fit tourner son crayon entre ses doigts, le regardant en silence pendant que le professeur parla. Elle ne savait pas trop de quoi il parlait d'ailleurs, elle savait qu'elle était en cours d'espagnol, mais pour elle s'était du chinois et ce professeur était tellement ennuyeux. Les autres élèves s'endormaient sur leur table et ils étaient plus de la moitié actuellement. Reiner frotta ses yeux pour se réveiller un peu, jetant quelques coups d'oeil autour de lui voyant les élèves motivés pour écouter le cours. Il remarqua que Berthold c'était réellement endormi, il était mignon. Pivotant sa tête à l'opposé, il regarda Annie jouer avec son crayon elle aussi très intéressée par le cours à ce qu'il voyait.
- Qu'est ce qu'on se fait chier se plaignit le blond.
- Braun, dehors lâcha le professeur montrant du doigt la porte.
La sonnerie sonna et les élèves se réveillèrent tous, rangeant leur affaire en quelques secondes pour quitter cette atmosphère de travail. Annie passa son sac sur son dos, marchant vers la sortie et remarqua Armin qui l'attendait dehors, éloigné des autres. Elle le rejoignit rapidement et ils partirent ensemble. La discussion se basa sur leur journée longue et ennuyante, puis sur des choses débiles que des adolescents pourraient parler entre eux. Ils arrivèrent dans une petite ruelle, Armin continua d'avancer mais Annie ne le suivait plus. Cette ruelle était sombre, étroite et glauque, une drôle d'atmosphère y régnait.
- On peut passer autre part si ça ne te dérange pas ? demanda Annie inquiète en le regardant.
- Oui, bien sûr fit Armin en faisant tourner son fauteuil pour se rediriger vers elle et la suivre en la fixant. Pourquoi avait-elle changé subitement d'expression, son visage s'était assombri et était devenu blanc. Il ne l'avait jamais vu comme ça pour être honnête, c'était la première fois. Il saisit doucement sa main mais Annie la retira très rapidement
- Me touche pas ! cracha t-elle en se tournant vers lui avec un regard furieux et défensif.
Armin la regarda complétement perdu et choqué.
- Pardon souffla Annie en se frottant le visage en pleure. Je préfère rentrer.
Le blond était rentré, assis sur son lit il fixait droit devant lui. Pourquoi avait-elle réagi de cette manière ? Lui avait-elle fait quelque chose ? Pourquoi elle ne voulait pas passer dans cette ruelle ? Il s'était passé quelque chose à cet endroit ? Armin fronça des sourcils essayant de réfléchir à tout ce qu'il aurait pu lui faire cela, puis vint une possibilité. Non c'était impossible.
Allongée dans son lit, la blonde regardait le plafond, coussin dans ses bras, les larmes coulant sur ses joues. Cette scène qui hantera sa vie entière, cette sensation désagréable et grotesque. Cette personne qui se dressait devant elle, cette silhouette opposante et ses mains la plaquant contre quelque chose de dur. Malgré ses hurlements et ses cris demandant de l'aide, personne. Personne n'était venue l'aider, elle subissait, seule face à lui, à ses désirs.
Annie avait été violée à 16 ans.
Quelqu'un toqua à sa porte mais elle ne répondit pas, elle se tourna faisant dos à son père qui venait de rentrer dans sa chambre, inquiet car elle n'avait rien dit depuis qu'elle était rentrée. Il avait compris. Il s'assit sur le lit et sa fille se faufila rapidement dans ses bras protecteur, en pleure.
Et dire que ce connard courrait toujours dans la nature.
Depuis ce jour, Armin n'avait plus de nouvelles de la blonde, il était venu chez elle, toquant à la porte pour demander si elle pouvait la voir mais toujours la même réponse de son père: "Elle veut être seule, mais elle t'appellera quand elle se sentira mieux." Avec un sourire, un sourire qui cachait une douleur profonde. Le blond n'avait plus la tête à écouter car elle hantait son esprit, la savoir mal le déchirait de l'intérieur. Puis, il avait besoin d'elle, elle lui avait apporté du bonheur depuis ce jour et il souhaitait faire la même chose. Une idée lui vint à l'esprit, une fois rentrée il s'y mit tout de suite. Sortant le portrait d'elle, il continua le dessin durant des heures jusqu'à le terminer. Attrapant une lettre puis une feuille, il écrit quelques phrases avant de les ranger minutieusement dans l'enveloppe. Il préférait lui donner lui même, en espérant que cette fois ci, elle le laisse entrer.
Il attendit deux jours pour la laisser un peu seule et également réfléchir. Puis il retenta, sonnant à la porte il retomba sur son père qui lui sourit le laissant entrer. Il lui demanda s'il avait besoin d'aide mais Armin le remercia de sa gentillesse et se dirgea vers le couloir, dernière porte où se trouvait la chambre de son amie.
Annie fixait la fenêtre sans un mot, allongée sur son lit quand elle entendit un petit bruit. Elle se redressa et trouva une lettre se glisser sous sa porte. La blonde fronça les sourcils, se leva et la prit avant de l'ouvrir pour trouver le portrait qu'elle voulait voir, le dessin d'Armin. Elle sourit et retourne la feuille: "Ouvre-moi s'il te plait." Annie s'empressa d'ouvrir et trouva effectivement Armin lui souriant gentiment.
- Tu ne lâches pas l'affaire sourit-elle tristement en le laissant entrer avant de fermer la porte derrière lui.
- Je m'inquiète, c'est normal répondit Armin en s'arrêtant près du lit où Annie se rassit toujours le dessin en main.
- Tu veux que je t'aide ?
- Non ça devrait aller ajouta t-il en réussissant à s'assoir sur le lit avant de se tourner vers elle qui venait de baisser le regard. Annie... ? Qu'est ce qu'il se passe ? Tu peux tout me dire tu sais, je ne te jugerai pas. Nous sommes... amis.
La blonde frotta nerveusement ses mains, tremblante quand celle du blond saisit l'une des siennes.
- Je veux t'aider comme tu l'as fait pour moi ce jour là.
- Cet endroit... Où je ne voulais pas y passer, c'est... A mes 16 ans, j'ai... j'ai été victime d'nu viole dit-elle en relevant son visage vers Armin qui resta choqué, la bouge entre ouverte. Avec mon père, nous avons porté plainte mais il n'a jamais été retrouvé, il est parti et il va continuer à faire son jeu sur des plus faibles que lui.
Le blond n'avait pas les mots, dune main douce il la posa sur sa nuque collant leur front ensemble restant ainsi quelques minutes sans bouger. Sa simple présence lui permit de reprendre un peu d'énergie, elle ne voulait pas se l'admettre mais quand il était là, tout ce qui était atour d'eux disparaissait, les laissant tous les deux. Elle ouvrit ses yeux plongeant dans ceux d'Armin, pleins d'espoir et de tendresse.
- Que puis-je faire pour te remonter le moral ? murmura le bond caressant sa joue avant de replacer sa mèche blonde derrière son oreille pour mieux voir ses yeux.
- Ta simple présence me remonte le moral répondit-elle en renfermant les yeux savourant sa présence.
Je veux juste que tu restes près de moi.
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Note de l'auteur:
Voilà ce qui se cache derrière le visage souriant d'Annie.
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[Aruani] Look at me.
Novela Juvenil"Mon plus grand handicap, c'est pas d'être en fauteuil, c'est d'être sans toi." Le regard des autres est la chose la plus difficile à supporter, surtout quand nous sommes différents d'eux. Les moqueries, les rires derrière votre dos, et cela au quot...