Chapitre 11

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Il me raccompagnait jusqu'à chez moi sans un mot. Peut-être avait-il remarqué le dernier regard que j'avais jeté à Dimitri? C'était un simple coup d'œil de curiosité, pas de quoi s'affoler. Il m'a ignoré. Je dois dire que même si je lui avais demandé de me foutre la paix... je regrettais. Un peu. Je n'aurais peut-être pas du être aussi dure. Adrian m'a pris la main et m'a entrainé dehors, en posant sa main sur ma hanche. En général, je n'aime pas quand les garçons font ça. Pour moi, c'est un signe d'appartenance. Et je peux vous affirmer que je suis loin d'appartenir à Adrian. Je suis loin d'appartenir à quelqu'un tout court. Il caillait dans sa voiture et je mourrai d'envie de me changer pour mettre un vieux jean troué et un sweat pour ensuite lire un bon roman à l'eau de rose. Qu'est-ce que je ne troquerai pas pour une bonne vieille histoire d'amour un peu cucu!

- Tu as apprécié la soirée? me demanda-t-il au bout d'un long moment de silence.

- C'était agréable, déclarai-je.

Gênant était le mot exact que je voulais prononcer. Pourquoi ce mot? Et bien déjà il y avait le manque de conversation puis la présence de Dimitri qui n'arrangeait rien. Et j'ai clairement soulé de leurs comportements de bébés.

- J'ai trouvé ça bien aussi, dit-il en me souriant. Dommage que ce parasite était là.

J'ai tressaillis. Le parasite? On ne traite personne de parasite.

- Oh ce n'étais pas très gênant, le rassurai-je.

- Peut-être pas pour toi. Il m'a pourri mon repas et mon enfance. Et je te rappelle qu'on le déteste tout les deux. Ou veux tu aller à présent?

- Je suis fatiguée Adrian, déclarai-je en bayant pour de faux. Je voudrai rentrer, s'il te plait.

- Mais la soirée n'est pas fini!

- Oui et j'en suis vraiment navrée mais j'ai besoin de me reposer. J'ai beaucoup travaillé aujourd'hui pour l'enterrement.

- Bien comme tu voudras, dit-il déçut.

Il mit son clignotant pour tourner direction notre village. Au bout de quelques minutes qui me parurent durer une éternité, il me déposa devant la grille de ma maison. Lorsque je voulus ouvrir la portière pour enfin rentrer chez moi, c'était vérouillé.

- Ouvre s'il te plait, ordonnai-je d'un ton dur.

- Pas avant que tu écoutes...

- Deux choses, le coupais-je. Premièrement, je n'ai jamais été très patiente alors je te conseille vivement de ne pas jouer à ce petit jeu avec moi. Deuxièmement, j'ai une énorme envie d'aller aux toilettes donc si tu n'ouvres pas, je fais ce que j'ai à faire dans TA voiture!

Je mentais bien évidement. Mais j'ai vu assez de série policière pour savoir que la plupart du temps les filles se font agresser de cette manière. Elles sortent avec un gars, elles n'aiment pas la soirée alors elles veulent partir le plus vite possible puis le gars ne veut pas. J'ignore si j'ai raison ou si je me fais des films mais j'éprouve une réelle méfiance envers lui depuis le début de la soirée. Comme si il se retenait de quelques choses. Après, je me fais peut-être des idées. J'ai du mal à accorder ma confiance au gens.

- Je sais que cette soirée ne s'est pas passé réellement comme on l'avait prévu, dit-t-il. Inutile de se voiler la face. Alors je voudrais me rattraper...

- Encore?

Je plaquai aussitôt sur ma bouche. Quelle idiote d'avoir dit ça à voix haute!

- Oui mais cette fois-ci ce sera chez moi, précisa-t-il. Je voudrai te présenter à ma famille.

Romance à la grecqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant