Chapitre 63

1.1K 96 0
                                    







Je ne l'avais pas vu depuis un mois. Je suis restée allongé près de deux semaines à l'hôpital. C'était une torture de le savoir si près et pourtant si loin. Le jour de ma sortie, on m'a même pas autorisé à le voir à travers une vitre. J'ai saisis cette opportunité, bien évidement, mais j'ai très vitre regretté. Le voir allongé, sans aucune expression sur son magnifique visage me rendait malade. Même si c'est affreux de ma part, je n'ai pas eu le courage de l'observer plus d'une minute. Je n'ai pas eu le courage de retourner le voir depuis. Il l'aurait pour moi. Il m'aurait soutenu. J'ai été faible. Dans un premier temps, je l'ai observé à nouveau. Il dormait paisiblement. Il lui avait rasé sa barbe. Ca le rajeunissait. Il paraissait plus calme et il avait un air moins menaçant. Plus vulnérable. Je me suis approchée, les larmes aux yeux et j'ai caressé cette cicatrice que je ne connaissais pas. Une cicatrice qui démarrait du haut de sa joue jusqu'à son menton. Est-ce que c'était son père qui lui a fait ça? Son père qui n'est même pas venu voir si il allait bien? Sa peau était rugueuse et terne. Si je n'étais pas si près de lui, je n'aurais peut-être par remarqué sa cicatrice. Elle est aussi claire que sa peau. Dés qu'il sortira d'ici, je l'emmènerai prendre l'air.

- Oh mon amour...

Je caressai son visage du bout des doigts avant de saisir la chaise à coté pour m'asseoir près de lui. J'ai saisis sa main. Je la pressais fort dans la mienne. Je traçais même du bout des doigts le trophée sur sa main. J'ai posé mon front sur son bras. Mes larmes coulaient depuis plus de cinq minutes lorsque j'ai décidé de lui parler. J'ai toujours vu à la télé que quand un personnage parlait à quelqu'un dans le coma, il se réveillait. Je sais qu'il est seulement endormis à cause des cachets mais j'ai tellement envie qu'il se réveille! Je veux pouvoir voir ses yeux verts me regarder. Je suis prête à tout pour ça. Même si je vais me sentir ridicule.

- Dimitri, mumurrai-je en caressant son bras du bout des doigts. Je ne sais pas si tu m'entends. Je suis désolée de ne pas être venu te voir. De ne pas avoir été présente à tes cotés comme toi tu l'aurais surement fait pour moi. Tu sais que je t'aime. Je regretterai toujours de ne pas avoir eu le courage de te le dire plus souvent. Stupide fierté. Cependant...

Je cherche mes mots. Même si j'ai répété ce discours dans ma tête une dizaine de fois, c'est plus compliqué de le dire à voix haute. Surtout parce que, ce que je m'apprête à lui dire, ne me plait pas. Pas du tout même.

- On va devoir... se laisser un... un peu de distance. Je ne pourrai... enfin tomber enceinte sera très difficile pour moi. Je ne dis pas impossible mais... très compliqué. Je ne veux pas te faire souffrir car je sais que toi, tu veux des enfants. Tu mérites d'avoir des enfants et être père. Et le fait que... je ne pourrai probablement pas te donner un seul enfant, me tue. Si je souhaite un miracle, c'est bien celui-ci. Mais comme les miracles, ça n'arrive pas souvent, je vais devoir te sauver encore comme tu m'as sauvé moi. Je refuse que tu te sacrifies. Je resterai avec toi un temps et, dés que j'en aurai le courage, je m'éloignerai. Je demanderai à ma mère de te dire la vérité une fois que je serai partie. Tu me dirais que je fuis encore et tu auras raison. Mais je refuse de te priver du bonheur d'être un papa. Tu feras un excellent papa.

J'ai étouffé un sanglot avant de prendre une profonde inspiration. Il fallait que j'arrête de pleurer. J'en ai marre de pleurer pour rien. Je les trop fais ces derniers temps. Je suis même étonnée que je puisse encore le faire. Je frottai mes yeux sur mon pull lorsque j'ai sentis sa main bouger. Je me suis arrêté de bouger et je le fixais avec intensité. Il bougeait les lèvres. Il... murmurrait mon prénom? Adrian l'avait prédis. Cet homme est assez fou pour ne penser qu'à moi. Petite correction... l'homme que j'aime à la folie. Il murmurait si bas que je ne l'aurai peut-être pas entendu si je n'avais pas fait attention. J'en ai eu le souffle coupé lorsque ses magnifiques yeux verts rougis par la fatigue me dévisageait.

Romance à la grecqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant