Chapitre 52

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Dana:

Je n'avais pas prévu de faire ça. Je devais seulement assister à la cérémonie du fond de l'église. Pourtant je me tenais là, devant tous ses gens qui me dévisageaient. J'avais envie de leur crier: "Hey! C'est pas moi qu'on baptise alors regardez le petit bout de chou dans les bras de sa mère!" Bien évidement, je n'ai rien dis. Pas la peine de faire plus de scandale.

Ce matin, Pedro était parti tôt. Il était déçu car je lui avais dit que je n'irai pas. Et c'est ce que j'avais prévu de faire avant de regarder la télé. Et oui! Je zappais toutes les trente secondes en espérant trouver un truc qui me remonte le moral. Un truc qui me fasse changer les idées. J'étais encore en pyjama, j'avais les cheveux gras et j'étais vraiment horrible. Pire qu'un dimanche matin. Je n'avais pas très bien dormi parce que je me suis posée la même question toute la nuit: Est-ce que j'y vais ou pas? J'avais horriblement peur de ma famille. Jamais je n'en avais vraiment pris conscience. A chaque occasion, je fuis. La preuve, je suis allée en France dés que j'ai pu. Pour mon père, tous ce que je faisais ne lui plaisait pas. Je ne mettais jamais les couverts correctement, je ne lavais pas le linge comme il faut, je ne disais pas ce qu'il fallait... J'en avais marre à un moment. Voilà pourquoi j'ai du partir. Je voulais recommencer ma vie ailleurs. Hormis ma famille, il n'y avait rien de bien ici pour moi.  En retournant à Paris, je m'attendais à reprendre ma vie où je l'avais laissé. Je m'attendais à sortir et à bosser comme avant... Pourtant, rien ne s'est passé comme prévue. Au contraire, c'était là bas maintenant que j'étouffais. Ma famille, qui me faisait pourtant si peur, me manquait terriblement. C'est toujours comme ça de toute façon. C est quand on est loin de quelques choses qu'on le regrette le plus. Pour rester, pour me convaincre que ça allait passer, j'ai laissé mes sentiments de cotés. Il était bien sur toujours là. Toujours dans ma tête. Mais comme j'étais occupée, j'arrivais à y pensé un peu moins. Quand j'ai vu le film "Treize à la douzaine" passer à la télé, j'ai pleuré. C'était une famille, unis et heureuse même s'ils sont tous différents. Même le gars avec le crapaud qui est différent et solitaire, est aimé par sa famille. Ca a été le déclique. J'ai pris une douche, je me suis coiffée, habillée et je suis partie les rejoindre. Je devais au moins assister à ça. Je devais faire un effort.

Je suis arrivée en retard. J'ai ouvert la porte au moment où on parlait de moi. Un heureux hasard. Je voulais seulement assister à cette évènement de loin. Mais comment ne pouvait-on pas remarquer le mouton noir de la famille qui arrive en retard? Comme je m'y attendais, il y avait beaucoup de monde. Ma famille est une famille très populaire et respectée dans le coin. Notamment grâce à la boulangerie ( la seule à plusieurs kilomètre à la ronde). Mes parents sont connus et aimés dans tous le village ( même mon père avec son caractère de cochon) et ma mère a du invité tous le village, au minimum. Valéria Papopoulos aime faire les choses en grands. Je me suis arrêtée quelques secondes. J'étais devant la porte et je sentais certains regards pesés sur moi. J'ai vu mon frère. Quel petit beau gosse. Bien évidement, il était le futur parrain. Iris m'avait dis que Théo était fils unique alors il lui avait laissé le choix pour le parrain et la marraine de Côme. Trop aimable sa part. J'avais l'impression d'être une caméra. Je regardais la scène de l'extérieur et j'avais pourtant l'impression d'être avec eux. Je regardais Iris qui était éblouissante dans sa robe orange. J'observais le petit Côme qui était adorable avec sa petite bouille à croquer dans son ensemble blanc. Je les observais en silence. J'étais à court de larme pour l'instant. Je devrais être heureuse pour eux de les voir là-bas mais je suis en colère et triste. Je laisse ma peur me clouer sur place et ça me mets en colère. Une colère que je maintiens et qui me fais pleurer. Je suis sortie de ma réflexion lorsque quelqu'un a posé sa main sur mon épaule dénudé. Une main chaude et douce. En aucun cas rugueuse.

- Dana! chuchota Adrian. Je savais que tu viendrais! Il me semblait bien t'avoir reconnue...

Il me fit un sourire timide remplit de sous-entendu. Je n'aime pas les sous-entendus.

Romance à la grecqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant