Chapitre 45

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23/05/1955

Je suis une femme abominable! Vraiment. Moi, Agnès, j'ai commis une faute vraiment horrible. Que dirait ma mère? Elle aurait honte. Cette chose que j'ai faite, je dois ne le dire à personne. Je ne PEUX tous simplement pas le dire . Qui m'écouterait? Et si quelqu'un m'écoute, qui le garderait pour lui? Les gens de mon village sont des charognards. Ils le répèteraient et ça serait fini pour moi. On sait tous que personne ne peux garder un secret. Personne. Surtout à Khalos. La boulangère a répété à sa meilleure amie qu'elle trompait son mari avec le boucher. Elle l'a répété à une seule personne. Rien qu'une. Qu'est-ce qu'il sait passé? Elle a été chassé de la maison par son mari et elle est partie. Dans toutes la région, on sait son histoire. Le boucher, il n'a même pas été lynché. Bien sur que non. Il n'y a que les femmes qui récoltent la tempête.  

Je suis tellement à bout de nerf que j'ai fumé tous le paquet de cigarette de mon mari... Mon mari! Oh mon dieu! Mon mari est un homme vraiment charmant. Je l'aime, bien évidement. Mais il n'y a pas de feu entre nous, ni de passion ou d'exotisme comme avec lui. Je me confesse dans ce carnet que je brulerai. Je suis une personne abominable parce que... j'ai trompé mon mari. Mon mari est quelqu'un de vraiment formidable que je ne mérite absolument pas. Je n'ose même plus le regarder tellement j'ai honte. Il m'a donné un toit, une fille magnifique et c'est comme ça que je le remercie? Je couche avec un autre homme? Je suis une trainée. Rien de plus ni de moins. Même si j'ai horriblement honte, je ne regrette pas vraiment ce que j'ai fait. Avec lui, j'ai le droit à de la passion. La première fois que je l'ai vu, j'ai ressenti des papillons dans le ventre. Une chose qu'on m'avait seulement décrite et que je n'avais jamais ressenti. Il était tellement beau, tellement grand et charmant. Il est arrivé il y a quelques mois ici. Ces parents habitaient à Khalos. Ils étaient parti en France avant de revenir. Il parait que les français n'étaient pas très accueillant.Je ne suis pas vieille. Je n'ai ni des rides, ni des cheveux blancs. Seulement, il est plus jeune que moi. Beaucoup plus jeune. Majeur tout de même mais jeune. Toutes les filles du villages étaient à ses pieds dés qu'il est arrivé. Moi, je le regardais de loin.

On ne pouvait que l'admirer tellement il était beau avec ses traits typiquement grecs dont toutes les filles raffolent. Une fois, j'étais sortis du marché avec des sacs pleins les mains. Il était entrain de boire avec des copains de son âge quand il est venu me proposer de l'aide. J'ai décliné mais il a insisté. Il m'a alors raccompagné jusqu'à chez moi et il m'a même aidé à ranger mes affaires. Quelques fois, je le surprenais entrain de me regarder. Je l'ai raccompagné jusqu'à la porte d'entrée quand il s'est retourné pour me déclarer que j'étais la plus belle femme qu'il n'avait jamais vu. J'ai éclaté de rire avant de le renvoyer chez lui. Moi? Un gamin avec une beauté digne des dieux me dit que je suis belle? Ridicule. Je ne suis qu'une pauvre folle.  Pourtant, le soir, j'ai repensé à ce moment. Je me rappelais sans cesse son regard si brun et brulant. Le lendemain, il est revenu. Rosalie était à l'école tandis que mon mari était parti travailler. Par politesse, je l'ai invité à boire quelques choses. On a discuté et au moment où je me suis levée pour débarrasser les tasses vides, il a dit qu'il n'arrêtait pas de penser à moi. J'ai à nouveau ri.

- Moi? lui avais-je demandé. Je suis trop vielle.

- Pourtant, vous êtes magnifiques, avait-il déclaré. Mais ce qui est dommage, c'est que vous n'êtes pas heureuse.

- Pas heureuse?

- Vous êtes tristes. Vous restez tous les jours enfermées dans votre cuisine comme une vulgaire esclave et c'est un gâchis monumentale car vous cachez votre beauté. Vous pourriez être tellement heureuse et je pense que vous le méritez.

Il s'est levé, c'est approché de moi tandis que je reculais et il m'a saisis la taille. Il m'a attiré à lui et a déposé ses lèvres sur les miennes. Je me suis débattue dans ses bras au début avant de me laisser aller. C'est là que j'ai ressenti pour la première fois quelques choses dans le bas de mon ventre. Il faisait glissé sa main le long de mon dos puis sur ma cuisse, remontant ma robe jusqu'à ma hanche. C'était sale et immorale. C'était abominable. Affreux de ma part. Un garçon de 20 ans à peine m'embrasse? Pourtant, c'était tellement bon. Cela me faisait du bien. Je me sentais désirable et peut-être... je ne sais pas. Aimée? Ces regards si troublants et si brulants qu'il me lançait me faisait rougir. Je me sentais plaisante. Pourtant, je ne l'ai pas laissé continuer. Je l'ai renvoyé chez lui en lui disant de ne plus jamais refaire ça. C'était complétement fou.

Aujourd'hui, il est revenu. Heureusement, j'étais encore seule. Si quelqu'un nous voyait... Dés que j'ai ouvert la porte, il est rentré pour se poster devant moi.

- Agnès, je crois que je tombe amoureux de vous.

- Quoi! hurlai-je. Tu racontes n'importe quoi mon garçon.

- Si. J'ai envie de vous. J'ai envie de vous rendre heureuse, de combler vos désirs, de vous entendre hurler mon nom...

- J'ai un mari que j'aime mon garçon, c'est totalement irréfléchis et irresponsable. Trouves une autre fille à aimer. Je suis sure qu'il y en a plein qui te tomberait dans les bras...

Il m'a embrassé et, à nouveau, j'ai ressenti ses papillons. Si une fois, j'enfreint les règles, est-ce que c'est mal? Est-ce que Dieu me pardonnera? Les paroles de ce gamin me chamboulent. J'ai envie d'être heureuse. J'ai envie de ressentir le feu d'une relation explosive. Alors, j'ai craqué. Cette fois-ci, je lui ai rendu et je l'ai laissé faire ce qu'il voulait de moi. Rien qu'une fois. Ce garçon sait faire des choses étonnantes... Il a su me faire cambrer de plaisir, me faire ressentir des choses si fortes que j'en avais mal. Mon mari n'était rien comparé à cela. Ici, je me confie et je peux dire en toute liberté que ce qu'il fait avec sa langue dans mon vagin est fantastique. Personne ne le sera jamais de toutes façons. Mon dieu, pardonnes mes vices. Jamais plus je ne referai ça. Mais sache seulement que je l'ai fait pour me sentir un peu plus vivante. Rien que ça. Peux-tu le comprendre?

Romance à la grecqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant