Un sucre ou deux? [Finn Wolfhard FanFiction] REECRITURE

Chapitre Trois

-Il y a un autre élève qui était censé arriver aujourd'hui, a dit le proviseur. Mais il arrivera lundi. Ce sera le délégué des élèves et président de l'association des élèves (il désigna mon frère) qui l'amènera dans votre classe. Tâchez de lui réserver un accueil chaleureux.

La pimbêche de service s'installe devant moi. Génial. Elle se retourne, me détaille un bref instant, et se tourne vers le tableau, manifestement pas emballée par mon apparence. Je ne dois pas être digne de son attention.

-Emma? m'interpelle la prof. Tu pourrais nous lire le passage numéro deux? C'est le plus compliqué. Pour le premier, Mademoiselle Danielle, vous allez vous en charger. On va voir votre niveau, ça me donnera une idée.

Danielle lâche un soupir exaspéré.

-Euh... Alors...  "Oui, mon corps est moi-même, et.... Et j'en veux... prendre soin. Gue-gue-guenille si l'on veut, ma gue... guenille m'est chère."

Sa prononciation est catastrophique, mais je me retiens de pouffer de rire de justesse, avant de continuer sur mon passage. 

-"Le corps avec l'esprit, fait figure, mon frère, mais si vous en croyez tout le monde savant, l'esprit doit sur le corps prendre le pas devant, et notre plus grand soin, notre première instance, doit être à le nourrir du suc de la science."

[C'est un extrait des femmes savantes, un dialogue entre Chrysale et Bélise, de Molière]

-Très bien, Emma. Comme d'habitude, tu n'as pas d'accent et ta prononciation est parfaite.. Danielle... Euh, il y aura encore du travail. 

En sortant du cours, Danielle me regarde bien mal, mais je fais comme si de rien n'était.

A midi, en mangeant tranquillement avec Jack et Alison, je leur raconte l'épisode "Danielle" de ce matin.  

-Elle m'a l'air d'une vraie conne, annonce Jack. 

-Elle est seule, dis-je. Peut être que c'est pour ça qu'elle est bizarre. 

Je me surprend à avoir de la pitié pour elle. Peut-être qu'en fait, elle ne sait simplement pas interagir avec les autres. Je devrais être bien placée pour la comprendre. 

Nous allons nous promener dans la cour en attendant la reprise des cours. Nous nous asseyons sur un banc, et regardons les collégiens jouer à la balle au prisonnier. Un garçon rentre dans une jeune fille, qui tombe et s'écorche le genou. Alison et moi nous précipitons vers elle pour l'aider à se relever. Elle est bien écorchée,  et sa carrure toute frêle la fait paraître fragile. Mon frère accourt, m'ayant remarquée, suivi par sa bande d'amis habituelle. 

-Qu'est ce qui s'est passé? demande-t-il. 

-Elle est tombée en jouant à la balle au prisonnier. Je vais l'emmener à l'infirmerie, dis-je en la relevant.

La petite lâche un sanglot, et mon frère la prend en mode princesse pour ne pas qu'elle ait à marcher. On va à l'infirmerie, suivis par les amis de mon frère et les miens. Une fois que la jeune fille, qui s'appelle Tory, est prise en charge par l'infirmière,  je retourne avec mes amis pour aller en cours. 

Le prof de biologie débarque à toute berzingue dans le couloir, quelques minutes à la bourre.

-Bonjour tout le monde! Comment ça va, les jeunes?

C'est un mec assez jeune, dans la trentaine, qui a un super bon contact avec nous. 

-Pas de dissection de grenouille aujourd'hui, promet-il, mais on va bosser sur la structure d'une cellule. Sortez les microscopes, les gamins, ça va observer sec. 

Quand je sors de là, c'est l'heure de mon cours d'option. Comme un enseignement de spécialité, en fait. J'ai choisi musique. On était trois à avoir choisi l'option. C'est à dire moi, Jean et Fred. Du coup, la prof nous a fait former un groupe. Tout ce qu'il y a de plus basique, moi je fais du piano, je chante et je m'occupe parfois de tout ce qui est électronique, parfois même je fais de la guitare, Jean fait du saxophone, et Fred de la batterie. 

Aujourd'hui, la prof nous fait passer en individuel. On a une relation super cool avec elle, on chante souvent ce qu'on veux. Elle nous donne deux trois trucs, parfois. Elle dit que ça nous permet de passer deux heure à nous détendre, à nous défouler. Je m'apprête à jouer les premières notes de ma chanson d'aujourd'hui quand elle lève la main.

-Bon, les enfants, lundi il y aura un nouveau qui a pris l'option musique. J'aimerais que vous l'intégriez bien, on commencera à jouer avec lui la semaine prochaine. Vas y, Emma, lâche toi.

J'ai eu du pot niveau voix : j'arrive à en faire ce que je veux. Aujourd'hui, on interprète, avec l'aide de Fred, un morceau d'un groupe de rock pas très connu du grand public, un groupe britannique appelé Nothing But Thieves. Comme demandé, je me lâche, et je suis essoufflée à la fin de mon interprétation.