Chapitre Dix-Sept

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Une sensation de vide m'envahit. Je ne sais pas précisément pourquoi, je me mis à pleurer. 

En fait, si, je savais très bien pourquoi. Je m'en voulais de ne pas avoir eu le courage de lui dire que moi aussi, je l'aime. Parce que maintenant, à cause de ma lâcheté, il a trouvé quelqu'un d'autre. Et j'ai perdu toutes mes chances avec lui. 

Une main attrapa mon bras et me força à me retourner. Je maintenais ma tête hors de la vue de Finn (je n'avais pas besoin de regarder pour savoir que c'était lui) pour qu'il ne voie pas mes larmes.

-J'arrête pas de t'appeler, putain! Qu'est ce que t'as?! Mais regarde moi!

-Je... Je t'ai pas entendu...

Il pris mon menton entre sa main et me força à le regarder. Je m'empressais d'essuyer les larmes qui coulaient encore sur mes joues.

Foutues glandes lacrymales. 

-P...Pourquoi tu pleures? demanda-t-il en essuyant une larme qui coulait encore avec son pouce.

-Rien, c'est... Je... en fait, euh....

Vite, cerveau, improvise un truc crédible!

-Le cochon... de mon oncle... qui est fermier... dans... dans le Maine.... il... bah il est mort... D'une tumeur de... euh... de... 

On avait dit un truc CREDIBLE, putain!

-Arrête de mentir.

-Je mens pas, c'est pas vrai, c'est toi qui mens.

-Idiote, tu m'as dit que toute ta famille était soit en France soit au Canada! Tu me prends pour une saucisse?

-Une saucisse? Bah non, t'es pas chauve. 

-Arrête! Dis moi la vérité.

-Y'a pas de vérité. J'étais super proche de ce cochon. Il était trop mignon avec son ventre tout rose.

-Tu me saoules.

-Moi aussi je me saoule. Enfin non, moi aussi tu me saoule. Enfin je me saoule aussi, mais bre, c'est pas le truc, le problème, enfin tu m'as comprise.

Il me regarda avec ses yeux, ses beaux yeux si profond, l'air de dire "arrête tes conneries et dis moi la vérité, tu sais aussi bien que moi qu'il n'y a jamais eu de cochon mignon avec le ventre rose, ni d'oncle agriculteur dans le Maine." Je baissais la tête, honteuse qu'il m'ait percé à jour.

-C'est qui, la jolie fille rousse qui t'accompagnes? Elle est jolie.

-Ah, tu parles de Sadie? Elle... Attends... Putain mais t'es jalouse, en fait?!

-Bien sûr que non, je t'ai dit c'est le cochon mort de mon oncle!

-Roh, ta gueule, Emma. 

-Oh, ça va, hein. Ouais, je suis jalouse, ça va t'es content?

-Mais pourquoi? Je veux dire, tu peux pas être jalouse, on est jaloux quand on aime une personne.

-Qu'est ce qui te fais croire que je ne t'aime pas?

-Je... Parce que... tu... et... Moi j'ai... Et pas toi... Donc je... Attends... Quoi?

Je me suis maudite à la seconde, voire à la MILLISECONDE où j'avais sorti cette phrase à la noix. 

-Je dois retourner avec Jack, il m'attend, là bas, de l'autre côté de la rue. 

-Eh mais attends, toi, tu te barres pas comme ça! Faut qu'on parle!

-Non non, faut pas qu'on parle, d'ailleurs, à partir de maintenant, je vais être muette et parler en langage des signes. Et vu que tu connais pas le langage des signes, bah c'est con pour toi.

-Parce que tu connais le langage des signes, peut être? Et c'est quoi ton histoire, là...

Je me suis retournée, et j'ai parlé en même temps que je traduisait avec mes mains.

-Oui, je connais le langage des signes, et arrête de me suivre. Je veux pas qu'on en parle.

-Ouah, bah pun... Bah, euh, d'abord, euh... T'auras pas le choix!

J'ai rejoint Jack. On est allé chez lui, et je lui ai tout raconté.

-Tu sais qu'il va falloir que tu lui parles, un jour ou l'autre? 

-Non. Je ne veux pas.

C'est comme ça que j'ai passé la première semaine des vacances à ignorer ses balles de caoutchouc contre ma fenêtre, que j'ai complètement arrêté de regarder les messages qu'il me laissait PARTOUT (twitter, snapchat, instagram, facebook, message, appels, whatsapp, tout ce que tu veux)

Le lundi avant Noël, j'étais de fermeture. Je travaillais donc jusqu'à vingt-trois heure. La soirée avait été très calme. J'avais seulement eu six clients à servir. J'en avais profité pour faire le grand ménage. L'Iba Coffee n'avait jamais été aussi propre. J'avais tout nettoyé, de fond en comble, et ça m'avait vraiment bien occupée.

M'occuper m'empêchait de penser à Finn. Et d'ailleurs, mes vacances étaient occuppées en grande partie par le tir à l'arc. J'avais prévu d'y aller dix-sept heures par semaine, sans compter le dimanche, donc à peu près trois heures par jours. J'allais en profiter pour préparer mon championnat national qui approchait rapidement. 

Je finissais de ranger et me changeais pour retourner à des habits normaux. Je fermais le magasin, éteignait les lumières et m'approcha de l'emplacement habituel de mon vélo. Ne ke voyant pas, je me suis rappelée que j'étais venue à pied. Tant pis, j'allais devoir rentrer à pied à 23H... Au pire, j'avais mes restes de self défense. 

S'était sans compter sur Finn qui s'avança vers moi sans que je m'y attende et qui m'attrape le bras.

-Hors de question que tu rentres seule à cette heure ci.

Un sucre ou deux? [Finn Wolfhard FanFiction] REECRITUREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant