J'arrive au lycée plus tôt, aujourd'hui. Comme on peut s'y attendre, un vendredi matin à sept heure et demie, il n'y a pas grand monde. J'étais même surprise que les portes soient ouvertes.
Beaucoup détestent le lycée, mais bizarrement, ce n'est pas mon cas. Je n'irais pas dire que je l'adore, mais je ne le déteste pas. D'un autre côté, le fait que j'arrive à maintenir une bonne moyenne doit aider. Il faut dire que puisque je n'ai pas à travailler dans certaines matières comme le français (vive le bilinguisme) me permet de concentrer mes efforts dans d'autres domaines... Comme l'espagnol, que je déteste. Je me maudis encore aujourd'hui d'avoir pris cette langue comme deuxième option.
Je viens de m'affaler sur une des banquettes de la cafétéria quand Jack et Alison me rejoignent.
-Quand est-ce que tu vas vraiment te mettre au café? demande Jack en pointant mon latté aromatisé avec quintuple dose de sucre.
-Quand tes deux neurones arrêteront de se battre en duel dans ta boîte crânienne, Jack, rétorqué-je avec un sourire.
-Moi aussi, je t'aime... Atchaaa'hh!
Son éternuement bruyant ne vient pas seulement de m'exploser mes tympans, il a également réveillé la moitié de la ville. Pire qu'une cartouche sonique... Les autres élèves lui lancent un regard mauvais.
-Ah bah c'est bon, dis-je. Avec ton éternuement, tu viens d'assassiner les deux derniers neurones survivants.
On se met à rire pendant que Jack fait mine de se renfrogner.
-C'était bien, le cinéma? demandé-je à Alison.
-Oui, c'était cool! Marc est venu, on s'est fait des papouilles.
-Je confirme, dit Jack. J'ai pu assister à un nettoyage de bouche en profondeur, il ne reste plus aucune miette entre ses dents maintenant.
J'esquisse une grimace de dégoût.
-C'est dommage que Leah n'ait pas pu venir... dis Jack.
-Et moi, répliqué-je, je pue?
-Ouais, j'avoue, tu nous a un peu manqué.
-En parlant de Leah, dit Alison, quand est ce que tu te lances? Tu ne sauras jamais si tu ne tentes rien.
-Moi, pour l'instant, ça me va de l'admirer en secret et d'élaborer des plans farfelus pour l'observer.
-D'un point de vue juridique, ai-je rétorqué, on parle de harcèlement, mais bon...
-Tais toi, Emma! Je ne t'écoute pas, lalalalalalaaaa...
On s'est levés pour aller en cours. Malheureusement, on est dans la même classe.
[Pour presque tout je vais utiliser le fonctionnement français]
La prof de français venait d'ouvrir la salle quand je suis arrivée. Je l'observe discrètement, elle et sa robe d'un autre temps. C'est une bonne femme ennuyeuse qui ne jure que par du Molière et du Victor Hugo, ignorant totalement la diversité de la littérature française au profit de ces deux auteurs.
Pendant qu'elle nous apprend des notions que je maîtrise déjà, je me laisse emporter par mes rêvasseries et j'observe attentivement la cour. Mon grand frère, Axel, président de l'association des élèves, traverse la cour en compagnie du directeur et d'une fille que je ne connais pas. Elle est grande, pas autant qu'Axel, mais elle dépasse M. Heerint d'une bonne tête. En même temps, c'est pas très compliqué, le directeur doit mesurer un mètre cinquante, les bras levés sur le tabouret.
J'ai juste le temps d'apercevoir que la fille a des cheveux blonds, avant qu'elle ne disparaisse à la suite de mon frère dans le bâtiment.
J'ai rapidement l'occasion de la détailler un peu plus, étant donné qu'elle débarque dans ma classe dix secondes plus tard. Elle s'approche du tableau sous l'ordre du directeur. Mon frère me lance un regard et me fait un petit signe de la main.
Elle est fine, voire squelettique, elle a les cheveux blonds raides, les yeux bruns, des boucles d'oreilles extravagante, des anneaux qui doivent faire dix centimètre de diamètre, vous voyez le bordel. Elle a un pull blanc avec un décolleté plongeant. Elle porte un minishort avec des trous (déjà qu'il n'y a pas beaucoup de tissus) sur un collant.
-Bonjour, moi c'est Danielle... Je viens de New York, on peut dire que je sui dépaysée, dit-elle en regardant la pièce avec dédain. J'espère que vous saurez m'accueillir comme il se doit.
Pétasse.
VOUS LISEZ
Un sucre ou deux? [Finn Wolfhard FanFiction] REECRITURE
Fiksi PenggemarQuand on répète la même chose treize fois par heure, on apprend vite à se détacher du monde qui nous entoure. J'aurais certainement dû m'en détacher un peu moins quand j'ai rencontré ce mouton égocentrique. Bref, venez découvrir la vie trépidante e...