Chapitre Quatorze

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J'ai eu un réflexe que je n'ai pas compris. Ma main a bougé toute seule pour fermer brutalement le cahier. Moi qui ne voulais pas paraître suspecte, c'est réussi. Surtout qu'il n'avait aucune chance de voir ce que je dessinais (en l'occurence, lui et sa boubouille) puisqu'il était 4 mètres sous mes pieds.

Dans ma précipitation, j'ai essayé de me redresser. Et j'ai bougé les jambes. Sur lesquelles mon carnet était posé en équilibre précaire. Et qui est donc tombé.

Dans mon jardin.

Aux pieds de Finn.

Chouette.

Il a regardé le carnet, puis il m'a regardé, et il a de nouveau regardé le carnet. Il a enjambé la clôture (tranquille lui, il se croit chez lui), a ramassé le carnet, et j'ai juste eu le temps de lui hurler de ne rien regarder avant qu'il ne l'ouvre.

-Roh, merde! ai-je dit, avant de descendre en vitesse.

Trop chouette. J'avais un chignon mal fait, mes lunettes (personne ne savait que j'en avais, je ne les portait qu'à la maison et devant Alison et Jack, je portais un pull blanc sur un legging et, pour couronner le tout, j'étais en chaussons. Et le tout devant Finn, qui feuilletait tranquillement mon carnet. Je le lui arrachais. Enfin, je tentais de lui arracher. Il m'attrapa les deux poignets avec sa main de libre, et tendis le bras vers le ciel pour m'empêcher d'avoir accès au carnet. 

Il lâcha mes poignets et continua de tourner les pages, le bras en l'air, puis il arrêta de feuilleter. Il redescendis le bras peu à peu, et me regarda. 

Il n'avait rien besoin de me dire pour que je sache sur quoi il était tombé. Et voilà, moi qui m'amuse à dessiner des gens et à mettre des poèmes, voilà à quoi ça me conduit.

-Tu fais chier, Finn, je t'avais dit de pas l'ouvrir!

Je lui repris mon carnet et me précipita chez moi. Finn m'appela et me demanda d'attendre.

Hors de question de subir une humiliation suprême. Je lui claquais la porte au nez et remonta dans ma chambre me blottir dans mes couvertures. Je me sentais bête. Je me sentais ridicule.

Qui, sauf une psychopathe, dessine des gens dans un carnet?

Qui? 

Une fille amoureuse, pardi! Cela voulait donc dire que j'étais une fille amoureuse, ou une psychopathe! Chouette, la liste de qualificatifs!

J'entendais Finn hurler de l'autre côté de la fenêtre. Je n'allais pas lui répondre. Cinq minutes plus tard, plus rien. Deux minutes passèrent, dans le silence, et je commençais à croire qu'il s'était étouffé en hurlant comme un cochon qu'on égorge. 

C'était sans compter sur son imagination, son potentiel de connerie et sa capacité à faire chier le monde. Puisque oui, cet imbécile s'est mis à me jeter des balles en caoutchouc sur la fenêtre. Et il devait y en avoir toute une collection au sol de mon jardin, maintenant. Je me rua hors de mon lit, ouvrit la fenêtre et me mis à hurler.

-Mais tu veux péter mes vitres, crétin?!

C'était avant de me prendre une balle en caoutchouc sur le crâne.

-Oups, pardon, c'était un réflexe. 

-Arrête de faire ça, je veux pas te parler.

-Mais pourquoi?! s'indigna-t-il. Qu'est ce que j'ai fait?!

-Rien, justement, c'est moi qui ait fait une connerie! Et pour éviter de m'en prendre à moi même, je m'en prends à toi, tu vois le concept?

-Mais c'est pas juste?!

-La vie, c'est la vie, c'est pas toujours juste, gamin.

Sur ce, j'ai fermé ma fenêtre et mes rideaux et j'ai consacré toute mon énergie à oublier ce moment gênant. 

Le lendemain matin, je suis arrivée au lycée. J'ai observé les profs absents. 

Ah bah chouette: j'avais trois heures de cours en moins, donc je terminais à treize heure... J'avais décidé de me promener en ville quand Finn me rejoint. Il tenta de me parler toute la journée, ce que je refusais à chaque fois.

Je me trouvais ridicule. Mais bon. Caractère de merde un jour, caractère de merde toujours, comme on dit. Quoi? C'est pas ce qu'on dit? On s'en fout. 

Je me promenais en ville quand j'entendis quelqu'un courir et hurler à la mort. Ah, Finn faisait son retour?

-EMMMAAAAA ATTENDS MOI IDIOTE!

-Oh, mais tu vas me foutre la paix, oui?

-Non! Débile, c'est quoi ton problème! J'essaie de te dire un truc super hyper méga archi important depuis hier soir!

-Bah vas y, je t'écoute!

-Non, ça peut pas se dire comme ça alors qu'on se hurle dessus dans la rue!

-Mais roh, tu m'agaces!

-Ecoute, j'ai été super touché par ton dessin, et...

J'entendis un cri de fille. Finn l'entendis aussi, puisqu'il s'arrêta d'un coup de parler et tourna la tête pour voir d'où provenait le cri. J'ai repéré la jeune fille la première. Elle était jeune, elle ne devait pas avoir plus de quatorze ans. Elle se faisait brutaliser par deux garçons un peu plus grands que moi.

Je n'ai pas hésité une seule seconde, j'avais des restes de karaté et de mes cours de boxe et d'auto défense.


Un sucre ou deux? [Finn Wolfhard FanFiction] REECRITUREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant