Prologue

5.7K 274 17
                                    

C'était la période que l'on appelait l'âge d'or. La période qui avait un son d'éclat de rire, la couleur du soleil, le goût de la limonade et la douceur du coton. Quand on s'en souvenait, c'était ces sensations de bonheur qui ressortaient, parce qu'on restait en surface, se remémorant seulement des bribes. Si on s'y plongeait en profondeur, c'était différent. L'âge dorée d'Elorie Kaede, c'était quand il y avait encore Tony Stark dans sa vie. C'était il y bien longtemps.

À l'époque, leurs parents étaient collègues et amis. Tony avait une dizaine d'année de plus qu'elle, il l'avait regardé grandir. Il l'adorait, il adorait sa petite tête blonde et son visage quand elle faisait la gueule. Et pour Élorie, Tony était son héros. Quand elle était à l'école primaire puis au collège, il était à l'université. Il était beau, il était plus qu'intelligent, il était cool, il plaisait aux filles. Il était ce qu'elle rêvait de devenir.

- Ne t'inquiète pas, fillette, tu es tout aussi brillante que moi. Lui disait-il en lui tapant gentillement le crâne.

- Non Anthony, tu es un géni et je suis une surdouée. Répondait-elle, le visage entre ses genoux.

À l'époque, on l'appelait encore Anthony. Anthony Edward Stark, de son nom complet. Mais la plupart des gens l'appelait déjà Tony, même Élorie. Elle l'appelait Anthony quand c'était sérieux, quand elle prenait le temps de dire les choses.

- C'est la même chose non ?

-Les gens admirent les génis mais ne comprennent pas les surdoués. Il y en a qui sont plus seuls que d'autres.

Élorie était une jeune surdouée. Ce n'était pas drôle tous les jours. Tony aimait son niveau de réflexions pour son jeune âge, cette impressionnante maturité, mais ce n'était pas du goût de tout le monde. En fait, Tony était son seul ami, malgré leur grande différence d'âge. Lui, il pouvait comprendre. Et C'était le fait qu'il s'assumait, qu'il brillait partout et que tout le monde l'aimait et l'admirait qui la fascinait.

Élorie venait d'une famille bien sous tout rapport. Aisée, aimante. Mais ce n'était qu'une façade. Son père battait sa mère quand il buvait trop. Et il buvait souvent. Elle en avait parlé à Tony, mais il ne pouvait rien faire. Il répétait sans cesse qu'il allait la sortir de là, l'enlever de son père violent, et elle y croyait. Elle attendait le jour où son héros allait la sauver.

Au début, la raison pour laquelle ils s'étaient rapproché était simple : la haine de leur père. Le père de Tony le trouvait trop stupide, le père d'Élorie la trouvait trop intelligente. Ils les rejettaient.

Alors il était son seul échappatoire. Quand il eut le permis, il l'emmenait faire des tours en voiture et mettre la musique à fond, parce qu'il savait qu'elle étouffait chez elle, il l'emmenait respirer. Et puis il y avait ces soirs où les parents de l'un allaient  manger chez les autres, ils s'isolaient et sortaient dans la rue. Il lui racontait tout un tas de chose et il la faisait rire, parce qu'il savait qu'elle en avait besoin. Elle adorait quand il l'appelait fillette en lui tapant gentillement sur le crâne alors qu'il fumait une cigarette. Elle l'idolatrait, elle pensait qu'il pourrait toujours la protéger de tout, et il pensait aussi qu'il pourrait la protéger.

Mais un soir d'été, alors qu'ils étaient assis sur un trottoir, à la lumière des réverbère, qu'elle avait 12 ans, qu'il en avait 25, il vit un émataume sur son bras. Puis un autre sur son genoux, sur sa cuisse, et sur sa nuque qu'elle camouflait.

-Fillette, qu'est-ce que c'est ça ? Avait-il demandé.

-Rien.

- Ne me mens pas. Tu me dis toujours tout, ne commence pas à me cacher des trucs.

Elle l'avait regardé. Ses yeux étaient inquiets et elle avait l'air désespérée. Elle ne pouvait pas lui mentir. Et il disait qu'il la protégerait toujours, alors peut-être qu'il pourrait la sortir de là, maintenant. Elle lui avait alors avoué :

-C'est mon père.

Et avant qu'elle ne puisse rajouter quelque chose, il se précipita chez lui, là où les parents étaient. Élorie le suivit, en panique. Il se planta devant son père et lui foutut une droite qui le mit par terre. Personne à part Élorie ne comprenait. Tout le monde était tétanisé. Mais son père se releva, attrapa Tony par le col et l'emmena dehors. Tout le monde les suivirent en criant. Élorie avait attrapé son père par le bras qui la fit valdinguer au loin.

Et alors il commença à tabasser Tony. Les parents de Tony se precipeterent pour le stopper. Et ils y arrivèrent avec peine, son père étant costaud. Élorie vint vers Tony, se mit à genoux a côté de lui. Il pissait le sang et il était défiguré. Élorie tremblait, elle lui prit la main, en pleurs.

-Élorie, viens on se casse. Ordonna son père.

Sa mère ne pouvait rien faire qu'obeir. Mais Élorie ne bougea pas. Alors son père l'attrapa et la souleva comme un sac à patate. Tony essaya en vint de s'accrocher à sa main.

-Fillette... avait-il murmuré.

-Tony, Tony me laisse pas ! Pleurait-elle.

Mais c'était déjà terminé. Les parents de Tony l'amenèrent à l'hôpital. Et C'était dans cette nuit atroce qu'ils s'étaient quitté. Ils ne s'étaient jamais revus.

15 ans ont passé depuis ce jours. 15 ans sans nouvelles. Élorie lui en avait toujours voulu pour ça. Lui qui était son héros, l'avait complètement laissé tombé et n'avait plus pensé à la revoir. Son héros n'était pas venu la sauver. Elle avait finit par l'oublier.

Et puis, il y eut New York.

_

Golden Days [T.Stark] (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant